Mass Effect

Mass Effect, c'est un rêve de gosse qui se réalise selon les propres termes du Président de BioWare. Passionné de jeu vidéo depuis sa plus tendre enfance, Greg Zeschuk souhaitait avant tout créer un titre doté d'un pouvoir immersif profond. Si l'on croyait le fantasme assouvi avec les KOTOR, Mass Effect devrait se révéler orgasmique. La présentation débute sur la création de son personnage. L'occasion de s'apercevoir que le jeu ne lésine pas sur les détails : origine, apparence physique (peau, yeux, cheveux, nez, maquillage...) profil psychologique, classe, sexe, intonation de la voix... La liste des paramètres que l'on peut modifier est exhaustive, ce qui a obligé le démonstrateur à abréger cette session introductive. Une fois les formalités administratives remplies, on pénètre dans un vaisseau, le Normandy, qui sera le point de départ de toutes les missions que l'on mènera durant la quête. Une sorte de hub donc, où l'on peut visionner une map de la galaxie et sélectionner les planètes que l'on souhaite explorer. Une présentation brève de l'endroit, mais qui méritait d'être soulignée. Greg Zeschuk utilise ensuite une sauvegarde du jeu pour nous emmener à Citadel, une place mythique de la civilisation selon le storyline de Mass Effect. Comme tout bon RPG qui se respecte, il est possible de composer un groupe de trois persos avant de partir en mission. Une fiche détaillée de chaque combattant est alors établie : points d'expérience, HP, talents... Les talents justement, ce sont ces skills qui définissent une classe. Par exemple, un ingénieur n'aura pas les mêmes compétences qu'un soldat. A priori, un capital points-talent à répartir devrait être attribué au départ, puis ce sont les points d'expérience acquis au fur et à mesure de l'aventure qui permettront d'en gagner d'autres. Dans la première mission présentée, Ashley Williams et Kaidan Alenko accompagnaient le Commandant Shephard. Si on évitera de spoiler sur les trames scénaristiques qui nous ont été dévoilées, on peut quand même vous dire que le sytème de combat du jeu s'inspire grandement de ce qui a été fait pour un certain...Gears of War. BioWare concède volontiers que la ressemblance peut s'avérer frappante, mais défend tout de même son steak en affirmant que certains concepts présents dans le killer-ap d'Epic Games étaient déjà intégrés dans Mass Effect. On veut bien le croire. Cela dit, l'aspect shoot du titre n'a pas fait l'objet d'un travail féroce, et c'est surtout dans les gestes du personnage qu'il faudra chercher le jumelage. Se planquer derrière un mur, tirer à l'aveuglette, l'effet "caméra à l'épaule" quand Shephard court à grandes enjambées, voici un exemple des mouvements qui paraîtront familiers.

Effet de masse

Du coup, on apprécie encore plus le fait de pouvoir assigner des ordres à ses coéquipiers durant les combats; l'écran se freeze, et on peut sélectionner tranquillement les armes, les talents, ou bien encore les pouvoirs magiques que l'on souhaite utiliser au tour suivant, ainsi que déterminer la position de ses partenaires. Autre point sur lequel BioWare s'est attardé sur la démo : les dialogues. Sans doute le point fort du jeu, puisque Greg Zeschuk ne cache pas que Mass Effect dispose d'un scénario solide qui promet pas mal de rebondissements. Le joueur peut intéragir sur les dialogues, et prendre des décisions qui auront un impact sur la suite des événements. Du coup, les développeurs ont intégré deux jauges censées mesurer ces bonnes et ces mauvaises actions : la Paragon et la Renegade. Selon les informations distillées par la maison, il ne sera pas possible d'effacer des actions malveillantes en aidant une grand-mère à travers la rue. Chaque décision prise est définitive, et si l'on bascule dans le coté obscure, aucun retour en arrière n'est envisageable. Petit détail qui a son importance : une bonne tchatche peut s'avérer utile pour éviter des combats. Concrètement, on peut intimider ses adversaires, à condition d'avoir suffisamment de skill. Dans la démo, BioWare nous a présenté Wrex, un mercenaire appartenant à la race des Krogans qui semble être une espèce en voie d'extinction. Si l'on vous parle de lui, c'est que sa venue dans la team de Shephard pourra par moments causer quelques ennuis. Au cours de la démo, l'escouade doit porter secours à la race des Turian, celle qui est responsable de la disparition progressive de l'espèce Krogan. On vous laisse imaginer la tension qui reignait au sein même de l'équipage. Le Commandant Shephard se retrouve alors face à un choix cornélien : les convictions profondes de son allié Wrex, ou la demande de secours des Turian. Nous ne vous en dirons pas plus. La réalisation de Mass Effect alterne le bon et le moins bon. Si la modélisation des personnages, et plus particulièrement leurs expressions faciales, est tout simplement bluffante, on regrette néanmoins que les intérieurs soient en retrait. Certains lieux, comme les étages supérieurs de Citadel, étaient sombres. Pas évident pour venir à bout d'un boss. A l'inverse, les environnements extérieurs sont nettement plus crédibles, comme la planète Virmire qui arbore un paysage tropical séduisant. On attend tout de même d'avoir le jeu entre les mains pour se forger un avis définitif sur le sujet. Pour finir, évoquons tout de même l'ambiance sonore du jeu qui est d'excellente facture, avec des thèmes musicaux qui n'en font ni trop ni pas assez. Quant aux voix, on espère bénéficier d'une traduction d'une qualité identique pour les anglophobes. Mass Effect premier du nom est prévu le 23 novembre prochain, chez nous.