Leipzig Games Convention
La Games Convention de Leipzig nous a bluffé. Des jeux, des stands, du monde, de l’ambiance, tout était là pour ravir le joueur et le journaliste. Dans ce petit dossier, vous découvrirez notre premier avis sur quelques jeux présentés là bas, comme King Arthur, Oddworld Stranger, Worms Fort ou PES 4.
La Games Convention de Leipzig nous a bluffé. Des jeux, des stands, du monde, de l’ambiance, tout est là pour ravir le joueur et le journaliste. Dans ce petit dossier, vous découvrirez notre premier avis sur quelques jeux présentés là bas, comme King Arthur, Oddworld Stranger, Worms Fort ou PES 4.
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Le nouvel eldorado
Tandis que les éditeurs de jeux vidéo désertent l’ECTS, seul salon européen à peu près présentable jusqu’ici, ils se précipitent aujourd’hui à la Games Convention, au fin fond de l’Allemagne. La raison de ce succès est simple : il s’agit d’un salon ouvert au public, et Dieu sait à quel point les allemands aiment jouer. Coincé en plein été, entre l’E3 de Los Angeles et les fêtes de fin d’année, ce salon nous a permis de voir quelques titres plus en détail et même de découvrir des jeux jusqu’alors restés à l’état d’annonce, d’images fixes ou de démo. C’est le cas du nouvel épisode d’Oddworld, sous titré Stranger, dont une version jouable était planquée dans un coin du stand Xbox. Sans vouloir nous vanter, on tient là une légère exclu puisque aucun de nos vénérables collègues n’est tombé sur cette borne Xbox bien cachée…
Ce nouvel épisode de la grande saga d’Oddworld se démarque du précédent de deux manières : la première, c’est qu’il ne s’agira plus d’une exclusivité Xbox. Microsoft a décidé de ne plus éditer les titres du studio Oddworld Inhabitants, et c’est finalement Electronic Arts qui s’en charge. La seconde, c’est que le titre est clairement plus orienté action que les épisodes précédents. Le joueur incarne le Stranger, un chasseur de prime agile et rapide, au look à mi-chemin entre le zombie et Clint Eastwood période Sergio Leone. La cinématique d’intro du jeu, époustouflante, nous montre à quel point ce personnage est fortiche, voltigeant à travers les arbres comme un singe et d’une aisance sans pareille dans le maniement de l’arbalète. Une arbalète vraiment particulière, d’ailleurs, puisque vos munitions sont uniquement constituées de petits animaux et autres insectes ! Il faut donc constamment faire le plein en débusquant de petits rongeurs dans les fourrés, ou des araignées dans les maisons abandonnées. Pour s’en servir, il suffit de passer en vue à la première personne, comme dans n’importe quel Doom-like. C’est une vraie nouveauté dans l’univers d’Oddworld, mais tout se passe très bien grâce à une maniabilité sans faille. Ensuite, ce sera à vous de trouver les bons projectiles à employer contre chaque type d’ennemi. En tout cas, l’humour est toujours au rendez vous, ne serait-ce qu’en voyant la petit tête du raton laveur juché sur votre arbalète…
La plupart du temps, vous dirigerez votre Stranger dans une vue à la troisième personne, très bien gérée, elle aussi. Le gaillard peut courir très vite, sauter très haut et se cacher dans les fourrés afin de se déplacer incognito. L’univers semble toujours aussi vaste, le moteur du jeu a subi un sérieux lifting et le résultat est admirable. Les décors sont magnifiques et lumineux, les personnages que vous croiserez ont une vraie personnalité et la liberté d’action semble toujours être au rendez-vous. Il n’y a que le scénario qui reste pour l’instant un peu flou, car au bout d’une demi heure de jeu, on ne sait toujours pas grand chose. On s’attend tout de même à un grand jeu pour le début d’année 2005…
Toujours chez Microsoft, nous avons vu Leisure Suit Larry : Magna Cum Laude, toujours aussi drôle et fripon, Mechassault 2 qui ramait encore pas mal mais qui remportait un beau succès auprès des joueurs allemands, Tron 2.0 Killer App, Destroy All Humans en version jouable et Blinx 2, également en version jouable. Tron plantait sans cesse, Destroy All Humans confirme la bonne impression que nous en avions à Los Angeles, et Blinx 2 n’est pas totalement convaincant, par la faute d’un gameplay à peine amélioré et un « character design » douteux. Enfin, Fable était bien mis en avant tandis que Kameo ne bénéficie pas du même soutien de Microsoft...
Chez Konami, quelle ne fut pas notre surprise de voir en démo jouable des versions PC, PS2 et Xbox de Pro Evolution Soccer 4 ! Pour l’instant en tout point semblable à Winning Eleven 8 (sauf que c’est quand même plus joli sur Xbox et PC), ces versions ont déjà bénéficié de quelques modifications dans les bases de données, et les ralentissements inhérents à Winning ont disparu. La rumeur concernant une option Xbox Live sur la version Xbox étant toujours d’actualité…
Un peu plus loin, derrière Enthusia et l’excellent U-Move Supersports (des mini jeux pour le Eye Toy), on trouvait King Arthur, plus ou moins adapté du film du même nom. On ne reconnaît pas les acteurs, mais graphiquement, c’est très joli. Le gameplay reprend celui de la trilogie du Seigneur des Anneaux, c’est à dire un beat-them-all se jouant à deux simultanément avec des coups variés et un peu de magie. Malheureusement, le niveau proposé sur le salon manquait cruellement de rythme, et on finissait par s’ennuyer un peu.
Chez Atari, rien de bien neuf. On y trouvait du Driver 3 (super !) mais tout de même quelques titres intéressants pour les amateurs, genre Railroad Tycoon 3. Par contre, puisque c’est Atari qui édite les jeux Sega en Allemagne, nous avons pu rejouer avec plaisir à Outrun 2, Sega Superstars et découvrir Worms Forts, qui pour le coup était une belle surprise puisque absent à l’E3 dernier.
Worms Forts : Under Siege
Après avoir passé quelques millions d’heure sur Worms 3D, on ne pouvait qu’attendre des améliorations de ce Worms Forts. Car si le jeu était prenant, il n’en n’était pas moins bourré de petits problèmes. De plus, cette nouvelle idée de fortifications nous faisait bien saliver, d’où notre curiosité. Hé bien c’est super, les mecs de Team 17 ont fait du bien beau boulot en corrigeant un bon paquet d’erreurs. Déjà, adieu les horribles menus de Worms 3D. Ici, tout est beaucoup plus clair et lisible. Dans le jeu, les vers se déplacent un peu plus rapidement, leurs sauts sont plus précis, et c’est toute l’ergonomie générale qui a été revue à la hausse.
Ensuite, dans le menu des armes, on trouve maintenant une section dédiée entièrement aux constructions de bâtiments. Des tours, des murs, des citadelles, des entrepôts, des armureries, le choix est vaste et chaque type de bâtiment vous octroie des nouvelles capacités ou armes. Sachant qu’il est maintenant possible à chaque tour de construire et de tirer avec un seul et même ver. Enfin, vous devrez non seulement viser les adversaires, mais aussi leurs constructions, ce qui devient dorénavant une condition de victoire supplémentaire. Bref, après une petite heure passée sur le jeu, on peut vous dire qu’il est excellent, les fans devraient sauter au plafond de joie. Quant aux nouvelles armes, on ne vous parlera que du lance frigo, ça devrait vous donner une idée de l’ensemble…
Rien de nouveau
En passant chez Activision, Eidos, Ubisoft ou même Nintendo, nous n’avons par contre rien vu de nouveau par rapport à l’E3 dernier. Les jeux Lucas Arts remportaient un vif succès auprès des gamers allemands, et une grosse rampe de skate avait été aménagée chez Activision. Pas mal. Chez Nintendo, nous avons quand même pris le temps de rejouer un peu à Metroid Prime 2, Animal Crossing était aussi présent, traduit en allemand, et chez Eidos, on a aussi passé du temps sur le très bon Snowblind. Ce FPS nerveux et bien réalisé fait tout de même fortement penser à Psi Ops de Midway, puisque le héros bénéficie de pouvoirs télé kinésiques assez impressionnants, tout en jouant des flingues.
La foire du trône
On finit en beauté avec les stands de Electronic Arts et Sony, qui nous ont époustouflé par leur créativité. Chez EA, le stand s’apparentait à une espèce de grand tourniquet toujours en mouvement, un plateau sur lequel les gens venaient s’asseoir afin de regarder les bandes annonces des jeux à venir. L’écran circulaire encadrant le plateau était impressionnant, et à certains endroits, il était possible de descendre du tourniquet afin d’aller essayer ces jeux dans de petits espaces. Une vraie réussite, même si nous n’avons rien vu de bien neuf (Battle for Middle Earth marchait du feu de Dieu, par contre).
On termine par Sony, qui confirmait en beauté son image branchée et novatrice avec un stand vraiment superbe. De l’extérieur, on distingue une fausse rame de métro, dans laquelle les gens s’asseyaient pour essayer des jeux. De l’autre côté, trois immenses initiales bleues indiquaient clairement de quelle console il s’agissait, et juste derrière, une dizaine de bornes Gran Turismo 4 faisaient la joie des fans. Sans parler de cette vraie voiture de sport montée sur des vérins hydrauliques, et devant laquelle se trouvait un grand écran. Sensations assurées…
A l’intérieur, de nombreuses petites salles mettaient en scène les différents jeux Sony, comme une salle d’audition pour Singstar, ou un vestiaire aménagé pour les jeux de sport. Les salles thématiques étaient à chaque fois originales et surprenantes, Sony a encore une fois gagné la bataille de la « cool attitude »…
Au niveau jeux, par contre, rien de bien neuf, si ce n’était une version jouable de The Getaway Black Monday, et trois PSP qui faisaient tourner des vidéos de jeux en développement. Techniquement, on le confirme, la bête en a dans le ventre. On a vu du WRC, du Medievil, du Wipeout Pure (on a même les jaquettes en photo), et quelques autres titres moins connus mais intéressants comme Metal Shell, Hard Cops, Zero Hour, Stickyballs ou Mercury, les deux derniers étant des puzzle games au concept à priori accrocheur.
Voilà pour cette surprenante édition 2004 de la Games Convention de Leipzig. Nul doute que ce salon va encore prendre de l’ampleur dans les années à venir, vu l’enthousiasme général qu’il provoque. Les éditeurs sont ravis, le public aussi, et nous aussi, on se dit qu’on y reviendrait bien l’année prochaine…