I Am Setsuna : on y a joué et ce n'était pas très convaincant...
A l'heure où Final Fantasy XV cristallise toutes les attentes des fans de RPG, d'autres productions plus modestes tentent de tirer leur épingle du jeu. C'est le cas d'I Am Setsuna qui ne paie pas de mine, mais dont on a eu du mal à se séparer lors de l'évent pré-E3 2016 organisé par Square Enix. La faute à cet hommage perpétuel aux RPG japonais, et à cette neige qui finit par nous hypnotiser. Pour autant, I Am Setsuna a-t-il toutes les cartes en main pour exister face à l'ogre Final Fantasy XV ? Nos impressions, sans plus attendre.
Le générique d'introduction de I Am Setsuna fait immédiatement penser à celle de Final Fantasy VI, alors que le jeu se présente plutôt comme le successeur spirituel de Chrono Trigger. Le joueur doit incarner Endir, un mercenaire amnésique dont la mission est d'éliminer l'héroïne Setsuna. Après avoir compris que cette dernière était, de toute façon, promise à un destin funeste – elle doit servir de sacrifice pour apaiser la colère des démons – le soldat va finalement ranger sa lame et l'accompagner dans son périple. Il est impossible de juger de la qualité d'un RPG en quelques minutes, mais si l'on devait dégager un point fort de la démo, il s'agirait indéniablement du système de combat. Là encore, les développeurs se sont grandement inspirés de Chrono Trigger, et plus exactement du fameux ATB (Active Time Battle) cher aux vieux de la vieille. Pour les néophytes, on rappelle que, chaque personnage dispose d'une jauge qui, une fois remplie, permet d'exécuter une action – consommer un item, exécuter une attaque ou invoquer un sortilège par exemple. On a également eu l'occasion de claquer quelques attaques combinées - ce qui permet d'infliger des dégâts beaucoup plus importants - à condition de posséder suffisamment de Mana, S'il n'est pas possible de se déplacer librement à l'écran pendant les combats – contrairement à Secret of Mana pour ne citer que lui – il est toutefois conseillé de ne pas mettre dix plombes avant de se décider, étant donné que les adversaires peuvent se rebeller pendant que l'on prend le temps de la réflexion. C'est vrai qu'hésiter entre telle ou telle attaque n'était pas vraiment gravissime au stade où l'on était, mais on imagine déjà des boss/adversaires plus coriaces enchaîner les attaques alors que l'on se balade dans les menus. D'autres détails ont leur importance lors des hostilités, comme le fait d'agresser les ennemis – qui sont visibles à l'écran – de face ou par derrière.
Ainsi, le scénario vu, revu, et rerevu passe beaucoup plus facilement, et on croise les doigts pour qu'I Am Setsuna propose quelques séquences dignes du légendaire Chrono Trigger.
En donnant un coup d'épée en traître, on est assuré d'avoir la priorité et de s'offrir un coup "gratuit". Il y a aussi le positionnement des personnages sur le champ de bataille à prendre en considération. En effet, chaque mouvement enclenché est susceptible de modifier la position du protagoniste concerné ; ce qui, sur le plan tactique, oblige à connaître les caractéristiques de chacune des attaques sur le bout des doigts. Par exemple, si un ennemi est coriace à distance mais faiblard au corps-à-corps, on aura tout intérêt à se rapprocher de lui pour le mettre au sol, et inversement. Là encore, en se projetant, on devine que les combinaisons et les finesses augmentent au fil de l'aventure. Dans le même esprit, on peut aussi évoquer la jauge Setsuna pour profiter d'un surcroît de puissance, sachant qu'elle dispose de trois niveaux de remplissage. En ce qui concerne la réalisation, I Am Setsuna n'est pas ce que l'on peut appeler une œuvre d'art, d'autant que le jeu est également disponible sur PS Vita au Japon ; l'écart graphique entre les deux versions n'est pas des plus énormes. Développé sur le moteur Unity, le jeu ne peut pas s'appuyer sur le savoir-faire d'un Akira Toriyama, et se contente de la jouer old school. Ça fonctionne, même si par rapport aux RPG actuels, ça pourra paraître léger. En sus, d'après ce que l'on nous a expliqué, I Am Setsuna ne se départit jamais de ses flocons de neige ; en termes de variété visuelle, il faudra donc repasser. Malgré tout, le titre de Tokyo RPG Factory ne nous a pas laissé insensibles, et encore moins lorsque l'on se remémore les mélodies au piano de Tomoki Miyoshi. Ainsi, le scénario vu, revu, et rerevu passe beaucoup plus facilement, et on croise les doigts pour que I Am Setsuna propose quelques séquences dignes du légendaire Chrono Trigger. Un objectif compliqué à atteindre, mais sait-on jamais. Sortie en Europe prévue pour le 19 juillet prochain sur PS4 et Steam au prix de 39,99€.