Hardware : le test du Harmony 785
Attention, voilà sans doute ce qui va devenir l’objet le plus précieux de votre maison, tout au moins du salon. C’est en partant d’un constat assez simple que Logitech a décidé de créer une lignée de télécommandes censée remplacer toutes les autres. Faites le compte chez vous. Une télécommande téléviseur, une autre décodeur, le lecteur DVD, l’amplificateur, le décodeur câble ou satellite et sans doute deux ou trois antiquités (magnétoscope, LD…). Faites le compte. Six, sept ? Combien de manipulations pour choisir la bonne chaîne ou le bon canal, le bon ratio d’images ? Que ce soit pour regarder le Seigneur des Anneaux en 5.1 et en 16/9 ou enregistrer Prison Break pour le voir plus tard, vous devez toucher trois ou quatre appareils pour manipuler trois ou quatre boutons. Oui, une simple activité (le mot est important) fait perdre du temps. Et ça, c’est un descriptif des meilleures conditions, quand les lois de Murphy ne s’en mêlent pas (télécommande planquée sous un coussin, chien ayant uriné sur une autre…). Logitech a trouvé la parade. Là, vous êtes en train de vous dire : "on les connaît ces produits à la noix ! Des constructeurs appellent télécommande universelle un appareil qui, dans le meilleur des cas réussira à allumer une télé ou un magnétoscope. La notice, plus ou moins épaisse, référence quelques centaines d’appareils." Et bien pas toujours...
Une autre approche de la télécommande universelle
Le problème d’une télécommande universelle, c’est sa limite. Or de la documentation, point de salut. Dans 99% des cas, vous vous retrouvez avec une télécommande en plus dans le salon ce qui est pour le moins contre-productif. Dans l’Harmony 785, vous ne trouvez pas de documentation listant quelques centaines d’appareils. Vous trouvez une documentation de fonctionnement. Le premier truc à faire, après avoir chargé la batterie (pas de piles ! Yiipiii), c’est d’aller sur Internet après avoir noté sur un bout de papier et le plus précisément l’ensemble de vos appareils. Comme vous sans doute, nous doutions de l’efficacité totale du concept. Il faut dire que nous avons pu pousser les limites de l’inimaginable avec une installation particulièrement hétéroclite. Trois ou quatre composants Sony, un LD Pionner vieux comme Hérode, un magnétoscope à la télécommande disparue, un lecteur DivX à 30 €, un décodeur satellite à disque dur intégré plutôt récent et un vieux décodeur Câble pour TF1 et M6 que le fournisseur a oublié de nous réclamer avant de mettre la clé sous la porte ! Bref, du grand n’importe quoi. Dans la foulée nous avons également référencé une vieille chaîne avec MD (oui, c’était moi, désolé). Tout y était. Les trucs vieux, les trucs récents, produits en France ou au fond de la Chine, tout était là. A peine croyable. Renseignements pris auprès de Logitech, il n’y a rien d’étonnant. Plus de 175.000 appareils de 5.000 constructeurs différents sont intégrés à la base de données Harmony, chez Logitech. Chapeau. Bien entendu, on nous a fait comprendre que tous les appareils vendus dans le monde ne sont pas tous disponibles. Dans ce cas, il demeure possible de communiquer à Logitech les références pour l’ajouter à la base.
Gérer un appareil ou des activités
Néanmoins, le problème de base est toujours là. Même s’il ne faut plus toucher qu’un seul objet pour remplacer toutes les télécommandes de la maison, ça peut toujours être long. Allumer la télé, se mettre sur le bon canal, puis la bonne chaîne. Logitech a donc judicieusement pensé à créer des activités. A ce moment-là, tout devient un peu plus technique. Il faut passer par l’interface et penser précisément aux choses que l’on fait couramment devant son téléviseur. Si par exemple, je veux regarder un bon gros blockbuster sur DVD. Je dois allumer la télé, le lecteur, l’ampli, couper le son de la télé, sélectionner le bon canal, placer l’ampli en position DVD puis la télé en 16/9. Tout ceci devient possible en passant par le menu des activités : après une programmation un peu délicate (interface peu pratique et un peu lente) mais cependant accessible, il suffit d’appuyer sur un seul bouton, celui de l’activité désirée pour lancer la machine.
Quelques défauts tout de même...
Si le produit devient de plus en plus indispensable au fur et à mesure qu’on l’utilise, les débuts sont assez pénibles. Dans un premier temps, la saisie de tous les appareils prend pas mal de temps. L’interface est en effet assez capricieuse. La page se rafraîchit parfois avec une certaine lenteur. La mise à jour de la télécommande prend un peu de temps également. Mais tout ne se déroule pas forcément comme on le souhaiterait lors des programmations des activités. Bien que la gamme de télécommandes simplifie grandement la vie, elle arrive accompagnée de tout un tas de corollaires aux lois de Murphy. Exemples.
- Corollaire 1 aux lois de Murphy du multimédia concernant la télécommande Harmony : certains appareils doivent tourner la nuit pour fonctionner et se mettre à jour. C’est le cas du Thomson Pilotime S401. Ils ne sont donc jamais éteints. Démarrer une activité avec cet appareil l’éteint au lieu de l’allumer.
- Corollaire 2 aux lois de Murphy du multimédia concernant la télécommande Harmony : certains appareils chauffent quelques secondes avant d’être utilisables. Il y a donc de grandes chances pour que vous possédiez un appareil qui n’obtienne pas certaines données (changement de chaînes, par exemple, ou de canal).
- Corollaire 3 aux lois de Murphy du multimédia concernant la télécommande Harmony :
Pour éviter les désagréments des corollaires 1 et 2, il n’y a rien de tel que de gérer les appareils un par un. Si vous avez deux tuners dans la maison, vous avez toutes les chances de confondre les deux.
Cette télécommande n’est pas qu’un gadget : elle est vraiment universelle. Malheureusement, la convivialité que devait apporter la gestion des activités n’est pas aussi réussie que la base de données des appareils. Indispensable quand même…
Verdict : 3.5/5
Visuels non contractuels