GC 07 > Kane & Lynch : Dead Men
Pour être franc, on ne savait pas trop à quoi s'attendre avec Kane & Lynch : Dead Men. Ok, les deux bad boys ont une gueule qui impose, un ingrédient indispensable du charisme. C'est vrai aussi que les trailers et screenshots dévoilés depuis plusieurs semaines mettaient l'eau à la bouche, comme Pavlov et son pitbull. Enfin, c'est également exact que ce sont les créateurs d'Hitman qui ont monté ce duo de choc à partir d'une feuille blanche. En clair, il n'y avait pas moyen de se planter sur un titre aussi riche en testostérone que celui-ci. Mais comme souvent dans pareil cas, on aime appuyer soi-même sur la gâchette.
Pas le temps de faire de chichi, Kane & Lynch : Dead Men immerge le joueur dans son univers crapuleux. La rencontre entre Kane et Lynch constitue la première scène du jeu. Les deux protagonistes sont dans une navette pénitentiaire qui les emmène dans un centre de détention où ils devront attendre sagement leur exécution. Ne se souvenant pas avoir pris rendez-vous avec la mort, Lynch demande à Kane de se protéger la tête. Un crash, des coups de feu, la porte du fourgon qui saute, pas de doute, il s'agit bel et bien d'une opération commando préméditée à laquelle Kane va devoir participer malgré lui. Malgré lui, car cet homme au nez brisé est, à l'origine, un père de famille détruit par la mort de son fils de deux ans qui s'est tué avec un flingue qui traînait dans la maison. Sa femme le laisse tomber, les amis lui tourne le dos, et le voilà devenu mercenaire et membre d'un groupe mystérieux appelé The Seven, qu'il servira pendant une trentaine d'années. Le type d'organisation qui vous course si vous dérogez à l'une de leurs règles, ce que va faire Kane en tentant de se volatiliser avec des diamants. Il se fera finalement choper par les autorités au Venezuela où la condamnation à mort sera prononcée. Le background de Lynch met en avant sa schizophrénie, le genre de pathologie psychatrique qui vous fait tuer votre femme sans que vous ne vous en rendiez compte. C'est à priori ce qui plaît chez les Seven puisque Lynch sera le trait d'union entre eux et Kane; il devra leur rendre compte de ses moindre faits et gestes. Pour avoir voulu trahir ses ex-équipiers, Kane va devoir leur dire où se trouve le magot sous peine de voir mourir sa fille et sa femme. Une fois libérés, Kane et Lynch sont escortés par des membres du groupe The Seven. Ils s'engagent dans une ruelle, et doivent faire face à une première salve de balles envoyées par les flics. La démo présentée était en easy, du coup le joueur n'a pas besoin de se préoccuper de la gestion des personnages. Par contre, dans un degré de difficulté plus élevé, il faudra faire attention à donner les bonnes directives pour ne pas voir ses compagnons s'écrouler les uns après les autres. Kane et Lynch n'ont apparemment pas la même approche tactique. Alors que Kane préférera employer la finesse, Lynch fera dans la boucherie. La personnalité des deux ex-détenus aura une grande influence sur leurs partenaires.
Les fusillades contre les policiers permettent d'avoir un avant-goût des phases de shoot qui arroseront Kane & Lynch : Dead Men. Le jeu adopte une vue au-dessus de l'épaule. Logique, puisqu'elle offre derrière une foultitude de mouvements. Kane peut se planquer, zoomer également une fois qu'il est en joue, et tirer à l'aveuglette comme dans un certain Gears of War. Une fois la zone nettoyée, la fine équipe pénètre dans un entrepôt qui est immédiatement investi par les forces de l'ordre. Un bon prétexte pour montrer la solidité du moteur graphique qui ne semble pas broncher. Kane ramasse une mitraillette qui traîne à ses pieds, et se fait plaisir en allumant quelques NYPD. Le groupe emprunte ensuite les escaliers, et sort par une porte vitrée dérobée. Les policiers sont toujours à leurs trousses, mais l'acuité n'est pas vraiment au rendez-vous. Les débats se poursuivent à l'intérieur d'un restaurant où les piliers font office de planque de fortune. Kane encaisse une rafale de balle en pleine poitrine, ce qui permet au représentant d'IO Interactive de préciser que Kane & Lynch n'intègre pas de barre de vie. Ce n'est qu'au bout d'un certain degré de dommages subis que le personnage s'écroule; une technique qui a fait ses preuves. Une fois sortis du resto, le groupe se dirige vers un donut shop. C'est le moment que choisit IO Interactive pour nous montrer un autre stage du jeu. On se retrouve donc dans une banque, avec Kane, Lynch et leurs gueule de rageux en tête de liste. Les deux compères viennent de se faire la male, et doivent maintenant se frayer un chemin dehors pour éviter les flics. Le premier aspect qui attire l'oeil dans ce level, c'est le nombre impressionant de clients qui prennent la fuite. Le framerate ne chute pas une seconde, et Kane descend les escaliers sont se bloquer la rotule. Une fois dehors par contre, on regrette que les rues ne soient pas un peu plus peuplées même si des voitures décorent le parvis. On apprécie la balle de sniper que Kane loge dans la tête d'un flic qui se trouvait sur un pont au-dessus de lui. Toujours aussi classe.
A priori, Kane serait le seul joueur que l'on pourra utiliser en single player. Pour tâter du Lynch, il faudra obligatoirement passer par le mode co-opération. Les développeurs nous assurent que les deux personnages se contrôleront différemment. On demande à voir. En attendant, l'esprit d'équipe est une valeur grandement prise en compte dans Kane & Lynch : Dead Men. En effet, les hommes de la Seven ne cessent de communiquer entre eux pour se filer des tuyaux, et s'informer sur leurs déplacements. Par ailleurs, on peut se partager les items en se mettant cote à cote. Pour terminer la présentation sur une note visuelle claquante, on a eu droit à un niveau dans lequel Lynch et Kane ont besoin de l'aide de Yoko, la propriétaire d'une boîte de nuit. Non, nous n'avons pas jubilé lorsque Lynch la met dans le coma après lui avoir tarté le visage. Le plus appréciable en fait, c'est l'atmosphère qui règne dans la boîte de nuit. L'ambiance Red Light a été parfaitement retranscrite, avec les jeux de lumière qui séduisent la rétine. Nous ne sommes pas allés jusqu'à vérifier si les pas de danse des clubbers étaient réalistes, mais le tout était savamment orchestré. Ce qui permet d'enchaîner sur les graphismes de Kane & Lynch : Dead Men qui ont du mal à surprendre au départ. Trop propres, trop lisses, ils manquaient de saleté pour apporter une touche artistique personnelle. En fait, il a fallu attendre la présentation du second niveau pour être totalement rassuré : la texture de la peau, les pupilles, les cheveux, les lèvres, IO Interactive a réalisé un boulot impeccable. Et puis le pansement sur le nez de Kane, c'est le détail qui tue !
Kane & Lynch : Dead Men s'annonce sous les meilleures auspices. Au-delà de sa réalisation qui s'avère solide, c'est surtout le climat mafieux qui donne envie de prendre la manette. Une trentaine de minutes pour se forger un avis, c'est certes trop court, et on préfère avoir le jeu entre les mains pour être certain d'avoir affaire à une valeur sûre. Kane & Lynch : Dead Men en est probablement une, il faudra attendre la fin de l'année pour en être convaincu.