Forza Motorsport 3

Souvent comparée à Gran Turismo dont elle est le principal concurrent, la licence Forza Motorsport en est déjà à sa troisième prestation en seulement quatre ans d’existence. Il faut dire que chez Turn 10, on n’est pas vraiment du genre à se tourner les pouces. Dan Greenawalt, game director sur Forza Motorsport 3, n’a pas cessé de nous le répéter au moment de l’E3, profitant au passage pour casser du sucre sur le dos de Gran Turismo 5, dont l’attente interminable commence à devenir un running gag. Un petit tacle assez inattendu qui prouve à quel point les deux franchises se tirent la bourre quant à la suprématie d’un genre très prisé par les amateurs de belles cylindrées. Pour autant, Dan Greenawalt sait apprécier le travail de la concurrence et avoue sans pudeur avoir pris énormément de plaisir à jouer aux différents épisodes de la saga Gran Turismo. Et quand bien même ce dernier respecte le travail de Kazunori Yamauchi, il ne peut s’empêcher d’affirmer haut et fort que la série de Polyphony Digital aura bien du mal à rattraper son retard. Certes prétentieux mais visiblement sûr de lui, Dan nous a prouvé, volant en mains, que Forza Motorsport 3 possède toutes les qualités pour devenir l’ultime simulation de courses automobiles. Et on ne demande qu’à le croire.

The real driving simulator

Et pour Forza Motorsport 3, les concepteurs s’en sont donnés les moyens, à commencer par une refonte totale du moteur graphique. Flambant neuf, il offre un résultat graphique enfin digne des capacités de la Xbox 360 avec un car design qui se rapproche enfin de la perfection visuelle. Les voitures brillent de mille feux, les environnements aussi, avec des circuits en extérieur plus vrais que nature. Cette présentation au Mans fut d’ailleurs l’occasion pour Greenawalt de confirmer la présence du circuit des 24 heures du Mans, modélisé à la chicane près. Une annonce qui fut d’ailleurs accompagnée par la présence sur scène de Stéphane Sarrazin, l’un des pilotes de l’écurie Peugeot. Ce dernier n’a pas hésité à faire l’éloge du jeu qu’il a pu essayer avant tout le monde et de nous certifier de l’authenticité des tracés dans le jeu. Un gage de qualité ? Assurément, d’autant que Sarrazin et d’autres coureurs tels que Alexander Wurtz passaient du temps sur Forza Motorsport 2 lorsqu’il fallait apprendre une course par cœur. Si la Audi R8 est la voiture qui a été choisie pour figurer sur la jaquette, d’autres véhicules de rêve sont prévus dans le jeu. Ferrari, Lamborghini, Porsche, Jaguar, Aston Martin et bien d’autres encore, ce n’est pas moins de 400 bolides, réparties sur près de 50 marques différentes, que le joueur va pouvoir prendre en main. A l’instar d’un certain Gran Turismo, Forza Motorsport 3 mise sur l’exhaustivité mais n’oublie en rien la qualité. Sur ce point, les développeurs de chez Turn 10 n’ont pas grand-chose à prouver et compte bien garder leur train d’avance. Cela se traduit par une gestion des pneumatiques totalement inédite. Dorénavant, il faudra prendre en compte les imperfections de la route qui auront des effets directs sur les pneus et donc sur la conduite. Histoire de pousser le vice encore plus loin, Dan Greenawalt et son équipe se sont payés les services des écuries McLaren, en utilisant leur savoir-faire et bénéficiant de leur simulateur interne. Pour être totalement transparent avec vous, dans la version proposée, nous n’avons pas vraiment ressenti ces changements de direction inopinés gérés par la déformation des pneus, mais Dan est formel, il y aura un avant et après Forza Motorsport 3. Soit.

Cela se traduit par une gestion des pneumatiques totalement inédite. Dorénavant, il faudra prendre en compte les imperfections de la route qui auront des effets directs sur les pneus et donc sur la conduite."

Autrement, parmi les nouveautés que ce troisième épisode apportera, on peut compter sur la fonction Rewind, déjà connue de tous et que d’autres jeux proposent depuis plusieurs années maintenant. A l’instar du Prince de Perse ou de Full Auto, pour prendre un exemple plus approprié, il est possible à tout moment de rembobiner la péloche afin de retourner quelques secondes en arrière, et ainsi de réajuster au mieux sa trajectoire si besoin est. Un ajout pas foncièrement indispensable mais qui permet aux joueurs les plus pressés de gagner du temps et de continuer à profiter de la course, tout en rectifiant les imperfections de leurs tracés sans avoir à reprendre depuis la ligne de départ. Evidemment, les puristes préfèreront jouer sans cette option et se focaliser davantage sur la gestion des dégâts, bien mieux géré que dans l’opus précédent. Mieux, en cas d’accident trop violent, la voiture peut être amené à faire des tonneaux, ce qui permettra aux chauffards de réfléchir à deux fois avant d’appuyer sur l’accélérateur quand il ne le faut pas. Les sensations dans Forza Motorsport 3 n’ont jamais été aussi bien retranscrites mais certains détails qui continuent à persister ont tendance à nous froisser. L’intelligence artificielle par exemple avait un peu tendance à répéter les mêmes actions, avec des concurrents aux trajectoires quasi parfaites et qui restent systématiquement groupés. On déplore aussi un manque flagrant d’adversaires, huit au total, ce qui est clairement insuffisant pour un jeu qui sortira en automne 2009. De même, la question de la gestion de la météo et du cycle jour/nuit a été évoquée lors de la conférence de presse, laissant Dan Greenawalt quelque peu désabusé, obligeant de nous certifier que Forza Motorsport 3 ne bénéficiera pas de ces options pourtant indispensables pour toute simulation qui se respecte. Bien entendu, d’ici le 23 octobre prochain, date de commercialisation du jeu en Europe, Turn 10 et Microsoft pourront réajuster les quelques défaillances qui étaient présents dans cette version avancée pour que l’expérience de ultimate racing car soit optimale.