E3 2010 > Deus Ex : Human Revolution

Une chose est sûre, la stratégie marketing pour Deus Ex : Human Revolution est depuis belle lurette bien établie. En développement depuis maintenant trois bonnes années, le titre d'Eidos Montréal a la lourde tâche de faire revivre une licence un peu ternie par un deuxième épisode développé un peu par-dessus la jambe, et ce malgré la présence d'un Warren Spector pourtant adulé par de nombreux apôtres à cette époque. Les temps ont changé, le marché aussi et si l'on sait éperdument que pour cartonner, il vaut mieux privilégier l'action à la réflexion, Deus Ex 3 n'a pas l'intention de trahir ses origines. D'ailleurs, pour nous prouver qu'il est nullement question de trahison mais d'évolution, la première partie de la démo a été axée autour de l'exploration. Une exploration qui se fait, comme les deux précédents épisodes, en vue subjective avec des déplacements plus statiques que naturels, l'un des aspects négatifs des anciens opus qu'on aurait aimé voir corriger dans le troisième épisode. Toujours est-il qu'avant de passer à l'action et à du gunfight bien viril, il va falloir progresser dans l'aventure. En contact téléphonique permanent avec une demoiselle pour le moins charmante, Adam Jensen, notre héros, va devoir récupérer de précieux indices pour avancer dans son enquête et venir à bout d'un complot qui compromet l'avenir de l'Humanité. C'est en effet sur fond de crise géopolitique où plusieurs factions tentent de lutter contre la modification génétique de l'être humain que se déroule Deus Ex : Human Revolution. Nous sommes en 2027 et les soldats les plus résistants se font remplacer des membres par des implants robotiques à la puissance de feu et de frappe incommensurable. Baignant dans une ambiance cyber-punk, très certainement empruntée à Blade Runner et autres, la nouvelle oeuvre d'Eidos Montréal pose donc les bases d'un scénario qui se veut à la fois riche, complexe et à la narration exemplaire. C'est donc pour ces nombreuses raisons que les séquences de recherche et d'exploration n'ont pas été pensées lors d'un démoulage de cake.

Adam de fer

Lors de cette démo E3 2010, nous avons pu voir comment le système de dialogues s'opérait naturellement, sans forcément passer par des longues phases de dialogues que peuvent l'être Mass Effect ou plus récemment l'insipide Alpha Protocol. L'idée est ici d'obtenir des informations en tentant d'amadouer ou de séduire son interlocuteur, mais aussi d'écouter les conversations alentours pour dénicher un indice de fortune. Ces phases d'exploration sont également ponctuées de quelques séquences d'action, plutôt discrètes où la furtivité est chaudement recommandée pour éviter d'éveiller les soupçons. Si l'envie de tuer un garde vous prenait, pensez à déplacer le corps pour le mettre à l'abri des regards, ça peut être payant. Une chouette introduction à la partie que toute la salle attendait : le combat pur et dur. Cette fois-ci, les développeurs ont décidé de donner un nouveau souffle à la licence pour que l'action soit à la moins moderne et cinématographique. Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que Gears of War fut l'une des sources d'inspiration avec son fameux système de couverture qui a fait ses preuves depuis de longues années maintenant. Le choix de passer en mode de vue à la troisième personne s'imposait d'elle-même, selon les propos de l'un des développeurs, d'autant qu'on peut par la même occasion profiter de la superbe modélisation d'Adam, qu'on ne voyait qu'en de rares circonstances.

Le choix de passer en mode de vue à la troisième personne s'imposait d'elle-même, selon les propos de l'un des développeurs, d'autant qu'on peut par la même occasion profiter de la superbe modélisation d'Adam, qu'on ne voyait qu'en de rares circonstances."

C'est donc sous le feu nourri des ennemis qu'Adam révèle sa plastique, aguicheuse il va s'en dire, tout comme son design, merveilleusement choisi par des hommes de goût. Avec son bouc bien taillé, sa coupe irréprochable, sa carrure imposante et ses bras bioniques, Adam a tout de l'homme qui a fier allure. En combat rapproché, il est également inégalable, surtout que les attaques au corps à corps sont – malheureusement – scriptées, ce qui lui donne systématiquement l'avantage. Un choix de game design purement esthétique, puisque les concepteurs ne voulaient visiblement pas opté pour du Quick Time Event faciles et proposer une mise en scène cinématographique. Ca se discute. Heureusement en revanche que les gunfights offrent un challenge autrement plus relevé avec la possibilité de tirer à vue en mode FPS ou de se planquer derrière un élément du décor et ainsi se déplacer sans crainte de se prendre une balle perdue. Evidemment, histoire de terminer cette démo en beauté, nous avons eu droit à un combat entre Adam et un robot mitrailleur digne d'une scène de Metal Gear Solid où il était impératif de passer d'une planque à une autre pour ne pas finir les quatre fers en l'air. Quant au boss dévoilé, il semble lui aussi bénéficier des mêmes avancées technologiques d'Adam, avec des bras qui peuvent se transformer en armes à feu absolument hallucinantes. Le clou du spectacle tout simplement. Difficile donc de ne pas succomber à ce premier aperçu de Deus Ex : Human Revolution qui affiche d'ores et déjà des qualités graphiques et de gameplay, à la hauteur de ce qu'on pouvait s'attendre d'une telle licence. Warren Spector n'est plus, c'est peut-être là la clef du succès...