Detroit Become Human : un Heavy Rain puissance 10 ? Nos impressions


Detroit Become Human : un Heavy Rain puissance 10 ? Nos impressions

Si, dans l’ensemble, la conférence E3 2016 de Sony Computer Entertainment a multiplié les blockbusters potentiels, certains ont un peu plus marqué les esprits que le reste du spectacle. C’est le cas, par exemple, de Detroit : Become Human, le nouveau projet de Quantic Dream (Heavy Rain, Beyond : Two Souls) annoncé l’année dernière durant le Paris Games Week. D’une efficacité redoutable, le trailer montrait comment il sera possible d’aborder de différentes manières une seule et même situation. La marque de fabrique de David Cage (réalisateur et auteur du jeu) qui, en compagnie de Guillaume de Fondaumière (producteur du jeu et directeur du studio français), a présenté Detroit : Become Human pendant une trentaine de minutes, loin du tumulte du Convention Center. Nos impressions.


Detroit : Become HumanLa démo à laquelle nous avons eu l’occasion d’assister se focalisait sur Connor, l’un des humanoïdes qu’il sera possible d’incarner dans le jeu. A l’instar d’Heavy Rain, Detroit : Become Human permettra de se glisser dans la peau de plusieurs personnages, dont Kara que nous avions déjà aperçue il y a quelques mois, à Paris. Avant d’entrer dans le vif du sujet, David Cage a tenu à revenir sur le scénario du jeu, en précisant qu’il ne verserait pas dans la science-fiction. Plus concrètement, il s’agira d’un thriller se déroulant dans un futur proche - c’est-à-dire à une vingtaine d’années de notre époque – dans la ville de Detroit. Les humanoïdes vivent en parfaite communauté avec les êtres humains et font partie intégrante de la société. Loin d’être considérés comme de simples faire-valoir, ils sont capables de remplir les mêmes tâches que n’importe quel citoyen, qu’il s’agisse d’une activité professionnelle ou d’une contrainte de la vie quotidienne. Un point sur lequel David Cage a lourdement insisté durant ce private showcase, c’est qu’il ne voulait absolument pas écrire une histoire autour de l’Intelligence Artificielle et de sa complexité ; il ne souhaitait pas non plus proposer un scénario opposant les êtres humains aux androïdes. En fait, il désirait inverser les rôles ; "et si, pour une fois, les robots n’étaient pas mauvais contrairement aux hommes ?", a-t-il affirmé. Un excellent point de départ pour tenter d’expliquer les nombreux dysfonctionnements touchant certains humanoïdes. En effet, leur comportement a soudainement changé, et certains parmi eux ont même mystérieusement disparu. Des déviances auxquelles le joueur sera confronté tout au long de Detroit : Become Human, et nous avons donc eu l’occasion de voir comment il faudra s’y prendre pour résoudre l’un des nombreux cas que contiendra le jeu.


THIS IS SKYNET


Detroit : Become Human"Ca fait maintenant une heure qu’une petite fille est retenue en otage en haut d’un immeuble situé au centre-ville de détroit. On ne connait pas encore les circonstances exactes de cet enlèvement, mais il semblerait que l’humanoïde engagé par la famille soit impliqué". Cette breaking news relayée par les médias résume parfaitement la situation que Connor, un négociateur employé par la société Cyberlife, va devoir dénouer afin d’éviter toute catastrophe. Alors qu’il se rend sur les lieux, il croise en chemin la mère de la petite fille qui, après s’être rendu compte qu’il s’agissait d’un humanoïde, tente de s’interposer sans succès. Cette nouvelle méfiance envers les androïdes, on la retrouve avec le Capitaine Allen qui adresse à peine la parole à Connor. Il lui conseille seulement de faire son travail avant que lui et ses hommes ne prennent les choses en main ; autrement dit, avant qu’ils n’abattent le robot incriminé. En fait, la démo se déroulait en deux temps. Tout d’abord, les développeurs ont voulu nous montrer comment les choses pouvaient tourner si l’on ne prenait pas le temps d’analyser les différents indices répartis sur la scène du drame. On peut donc voir notre "homme" se rendre quasi directement sur la terrasse du bâtiment, où l’androïde menace de se jeter avec la fillette. Disposant de très peu d’informations pour dissuader son congénère de céder à la folie, Connor ne parvient pas à le raisonner et décide de se jeter dans le vide pour sauver la petite fille. Si la mission est considérée comme accomplie, le but – néanmoins – est que tout le monde parvienne à s’en sortir. C’est pour cette raison que Guillaume de Fondaumière s’est lancé dans un second run où, cette fois-ci, il a pris le temps d’en dévoiler davantage au niveau des mécaniques de gameplay.



Detroit : Become HumanA l’instar de Batman : Arkham Knight, Detroit : Become Human – dans la peau de Connor, en tout cas – permet de reconstituer les événements qui se sont produits avant la prise d’otage ; c’est ce que Quantic Dream appelle le Mind Palace. En pressant R2, tous les éléments avec lesquels le personnage peut interagir apparaissent en surbrillance. C’est ensuite au joueur de les utiliser pour remonter dans le temps et essayer de trouver d’autres indices susceptibles de faire grimper le taux de réussite de la mission. Ainsi, en agissant de cette manière, Connor a réussi à mettre la main sur une tablette qui lui a permis d’apprendre le nom – Daniel - de l’humanoïde devenu fou. Grâce au Mind Palace, il a également pu repérer l’endroit où se trouvait l’arme d’un agent abattu. L’intérêt ? Bénéficier d’une option supplémentaire au moment de négocier sur la terrasse de l’immeuble. Autre point mis en avant pendant cette phase d’analyse : les raisons qui ont poussé Daniel à se retourner contre ses propres employeurs. En effet, en allant jeter un coup d’œil dans la chambre, Connor découvre qu’il allait être remplacé par un autre humanoïde, alors qu’il n’avait manifestement jamais posé le moindre souci. Ce qui est particulièrement intéressant avec ce système d’enquête, c’est qu’il revient au joueur de dénicher le moindre élément susceptible de faire avancer l’investigation en se baladant sur la timeline – via le touchpad - un peu comme John Anderton dans Minority Report. Histoire de maintenir une certaine forme de pression, il nous a été précisé que chaque seconde compterait dans ces moments-là. En clair, pendant que Connor passera au crible la zone, les événements continueront de se dérouler tout autour de lui. Si Quantic Dream n’a pas trop voulu s’étaler sur le sujet, on peut imaginer que les SWAT prendront réellement le relais si le joueur tarde trop.


I, ROBOT


Detroit : Become HumanAvec, cette fois-ci, un taux de réussite plus élevé, Connor peut mieux appréhender la situation. Le fait de connaître le nom de l’androïde, de savoir qu’il va être remplacé, et de posséder une arme au cas où, va permettre au joueur d’accéder à des nouveaux choix en termes de dialogue. Certains passages – comme celui où la fillette supplie Daniel de la relâcher – font également leur apparition, ce qui annonce une replay value titanesque pour Detroit : Become Human. En fonction des réponses apportées par Connor durant la négociation, le taux de réussite de la mission augmente ou diminue. Rien n’est figé, et ce n’est pas parce que l’on ne va pas céder à l’une des exigences de Daniel (demander à l’hélicoptères des SWAT de s’éloigner de l’immeuble, par exemple), que la conversation ne va mener nulle part. Les possibilités sont si nombreuses que si l’on se fait claquer la porte au nez, il y a toujours moyen d’entrer par la fenêtre. Comment s’est terminé ce second essai ? Tout simplement sur la mort de Daniel qui était pourtant à deux doigts de se rendre. David Cage et Guillaume de Fondaumière ont pris le temps de préciser que chaque personnage du jeu posséderait des compétences différentes. Si les autres expériences sont aussi prenantes que celle avec Connor, Detroit : Become Human risque de retourner pas mal de têtes. Sur le plan visuel, on peut difficilement faire la fine bouche face à des graphismes aussi aboutis. Comme on pouvait s’y attendre, c’est surtout au niveau des expressions faciales que le titre tabasse, mais tout le reste a également de la gueule. Le souffle provoqué par l’hélicoptère fait flotter les vêtements ainsi que les cheveux des protagonistes, tout en soulevant l’eau de la piscine. Quand Connor avance progressivement vers Daniel, certains gestes – il pousse lentement une chaise qui se trouve sur son passage – soulignent le soin dont ont fait l’objet les animations. Et puis, la nuit quoi.
 

Sur le plan visuel, on peut difficilement faire la fine bouche face à des graphismes aussi aboutis. Comme on pouvait s’y attendre, c’est surtout au niveau des expressions faciales que le titre tabasse, mais tout le reste a également de la gueule. 


Detroit : Become HumanCôté gameplay, il ne faut pas s’attendre à des miracles en dehors des spécificités prévues pour les personnages. Le stick gauche permet de contrôler l’individu, tandis que celui de droite sert à porter le regard sur tel ou tel objet. Conscient que les différentes perspectives peuvent dérouter les joueurs les moins aguerris, les développeurs ont fait en sorte qu’il soit possible de switcher de caméra afin de trouver le bon angle. Une excellente idée grâce à laquelle se mélanger les pinceaux devrait être moins fréquent, surtout dans les moments tendus. Enfin, en ce qui concerne le casting de Detroit : Become Human, là encore, le studio français préfère rester silencieux. A l’heure actuelle, on sait que Valorie Curry (Kara – Twilight – Chapitre 4 : Révélation, Les Experts : Manhattan, Veronica Mars), Bryan Dechart (Connor – True Blood) et Jos Vantyler participent au projet, et on s’attend forcément que des stars hollywoodiennes soient annoncées, surtout après Ellen Page et Willem Dafoe dans Beyond : Two Souls. Bref, le jeu nous a clairement emballés et fait même partie de nos coups de cœur de cette E3 2016. Vous pouvez compter sur nous pour suivre son développement jusqu’à sa sortie qui n’a pas encore la moindre date.

 


Notre degré d’attente

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