Blur


Blur

Après s'être fait un nom dans le milieu de la simulation automobile avec la série Project Gotham Racing, Bizarre Creations s'apprête à présent à attaquer Mario Kart sur son propre terrain, celui de la course multicolorée où les items permettent souvent de remporter la victoire. Une prise de risque énorme pour le studio britannique qui est convaincu que Blur peut réussir là où d'autres se sont brisés les dents. Et puisque le jeu à plusieurs représente souvent le poumon de ce type de production, c'est à l'occasion d'une visite des bureaux de Bizarre Creations à Liverpool que nous avons pu mettre la main sur le mode multijoueur de Blur. Nos impressions.


Pour être franc, Blur n'est pas le jeu de course le plus attendu de l'année. C'est d'ailleurs pour cette raison que Gareth Wilson et Ged Talbott, respectivement Lead Designer et Co-Lead Designer chez Bizarre Creations, ont tué le suspense au bout de cinq minutes en annonçant que le jeu sortirait le 25 mai prochain aux Etats-Unis sur X360, PS3 et PC, et le 28 suivant en Europe. Les deux hommes sont ensuite revenus sur le concept de Blur, qu'ils définissent comme "un jeu accessible qui marquera le retour du fun dans la course automobile" ; une entreprise qui peut se révéler intéressante à l'heure où Forza Motorsport et Gran Turismo préfèrent jouer la carte du réalisme et des réglages pointus. Vous l'aurez sans doute déjà compris, il ne sera pas nécessaire d'enchaîner les tours de piste avant de se familiariser avec la prise en main de Blur, même si Bizarre Creations n'a pas renié ses origines en intégrant quelques subtilités destinées aux puristes du genre. Tout d'abord, d'après ce qu'il nous a été permis de voir dans la démo, la cinquantaine de véhicules contenus dans le jeu ne seront pas tous logés à la même enseigne. La catégorie Drifty par exemple comprendra toutes les machines avec lesquelles la conduite sera avant tout axée sur les dérapages, tandis que l'on trouvera dans la section "Balanced" des voitures aux caractéristiques équilibrées. On a également aperçu la division Off-Road où les montures s'avèrent, certes, plus lourdes mais permettent de rouler sur du gravier sans perdre de temps ; ce qui ne sera pas forcément le cas des caisses censées rouler uniquement sur le bitume (Racing). Il y a aussi le Fan system, sembable aux Kudos de Project Gotham Racing, avec lequel chaque action périlleuse menée sur la piste (aspiration, multiplication des dépassements, tour parfait, dérapage...) sera récompensée et améliorera le rang du pilote dans le jeu. Mais ce qui donne un véritable sens tactique - ou stratégique, c'est selon - à Blur, c'est indéniablement l'utilisation des armes qui s'intègrent parfaitement aux courses.

Blur pas !

C'est vrai que l'on s'attendait au pire en ce qui concerne les items, mais force est de constater que les développeur de Bizarre Creations s'en sont remarquablement sortis. Et au risque d'en étonner plus d'un, on a même retrouvé quelques sensations que l'on n'avait plus connues depuis Mario Kart 64, avec des coups dans le dos juste avant la ligne d'arrivée qui font mal. Les pilotes ont ainsi la possibilité de s'appuyer sur plusieurs armes différentes qui, là encore, font penser à celles du jeu de course de Nintendo. Difficile en effet de ne pas évoquer la carapace rouge au moment de balancer un Shunt, alors que les Targets Leaders se montrent aussi efficaces que la carapace bleue. Les mines, quant à elles, jouent le même role que les peaux de banane, et on pourra également bénéficier d'une accélération ponctuelle grâce à la nitro. Blur pioche également dans WipEout avec l'attaque Barge qui élimine les adversaires un peu trop collants, sans oublier le bouclier et son champ protecteur qui s'active un court laps de temps. On peut également citer le Triple Skill Shot avec lequel on dispose de trois missiles dans sa boîte à gants, et aussi la clé à molette pour réparer les dégâts subis pendant la course. Car il est possible de détruire sa voiture dans Blur, et l'opération peut coûter plusieurs places au classement dans les moments tendus. Comme souvent dans pareil cas, mieux vaut occuper les premières positions pour éviter de se retrouver englué avec les retardataires en queue de peloton, même si un virage mal négocié peut tout aussi bien manger la barre de vie du véhicule. Il existe quand même une différence majeure avec Mario Kart, puisque l'on sait à l'avance ici quel objet on va ramasser durant la course ; d'où l'importance d'une connaissance parfaite de chaque circuit. En effet, les items se trouvent toujours au même endroit, ce qui incite le joueur à privilégier un chemin par rapport à un autre en fonction de sa position au classement. Astucieux.

Il existe quand même une différence majeure avec Mario Kart, puisque l'on sait à l'avance ici quel objet on va ramasser durant la course ; d'où l'importance d'une connaissance parfaite de chaque circuit."

Mais ce qui est encore plus grisant dans Blur, c'est la possibilité de stocker trois items et de pouvoir switcher entre eux en pressant le bouton prévu à cet effet. Et puis, la force du titre de Bizarre Creations est quand même de proposer des pictogrammes que l'on reconnaît dès le premier coup d'oeil, ce qui rend les courses encore plus passionnantes. D'un point de vue visuel, Blur n'affiche pas une réalisation aussi léchée que celle de Midnight Club : Los Angeles, mais les développeurs ont fait en sorte que le frame rate soit solide en toutes circonstances. Que ce soit à quatre en écran splitté ou jusqu'à une vingtaine de joueurs en ligne via le Xbox Live (le jeu tournait sur Xbox 360), la fluidité de Blur n'a jamais failli. En termes de prise en mains, le jeu est un adepte de la conduite arcade et il ne faut pas s'attendre à ce que les dommages encaissés se répercutent sur les performances de la voiture. C'est surtout la direction qui nous a semblé un peu trop rigide, et on était systématiquement obligé de freiner fort pour éviter d'embrasser le mur. Avec un véhicule à l'accélération faible, c'était plutôt galère pour repartir ensuite. Puisqu'il faut bien placer quelques syllables sur les circuits, ceux de Blur ne font pas preuve d'une originalité extrême, mais ont été conçus de façon à rendre l'utilisation des items décisive. Ainsi, il y aura toujours une ligne droite pour placer un Shaunt ou claquer un turbo, ou bien des virages bien tordus pour lâcher des mines. Quant on gagne à la fin, c'est vraiment appréciable. Enfin, pour être complet sur ces nouvelles impressions sur le jeu, on terminera sur deux points. Le premier, c'est que Blur offrira une compatibilité avec les réseaux sociaux que sont Twitter et Facebook, afin que les joueurs puissent se lancer des défis continuellement, l'aspect communautaire ayant toujours occupé une place importante chez Bizarre Creations. Wilson et Talbott espèrent ainsi provoquer une certaine émulation entre les joueurs, qui recevront systématiquement un message (provocateur si possible) à chaque fois que l'un de leurs records sera battu. L'autre point concerne le mode solo qui n'a pas vraiment été évoqué durant la présentation de Blur. On sait quand même qu'il sera possible d'affronter d'autres pilotes par le biais de challenges à relever, et même de croiser des boss qui permettront de hausser son grade et de customiser un peu plus son véhicule, notamment par le biais du Mod Shop sur lequel nous reviendrons dans le prochain reportage consacré au jeu. Finalement, si Blur n'est toujours pas le jeu de course le plus attendu de l'année, on l'attend un peu plus quand même.




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