amiibo : qu'est-ce c'est ? A quoi ça sert ?

Nous l'avons reconnu il n'y a pas très longtemps : personne au sein de la rédaction ne croyait au succès de Skylanders, quand les développeurs de Toys For Bob nous avait présenté le concept en 2010 dans leurs locaux basés aux Etats-Unis. Pourtant, les représentants d'Activision juraient qu'il tenaient entre leurs mains le nouveau Call of Duty en termes de recettes. Une raison de plus pour ricaner en prenant des notes. Aujourd'hui, avec des Skylanders qui pèsent plus de deux milliards de dollars de chiffre d'affaires, c'est l'éditeur américain qui rigole en se frottant les mains. Au fur et à mesure des épisodes sortis depuis 2011, de nombreux observateurs se sont demandé pourquoi Nintendo, toujours prompt à séduire le grand public, n'y avait pas pensé plus tôt. Rien qu'avec les increvables Pokémon, il n'y avait même pas besoin de se creuser la tête pour imaginer des créatures. En fait, le constructeur japonais a bel et bien été approché par Toys For Bob, dans l'optique d'un partenariat visant à minimiser la prisque de risques financière d'Activision, qui était déjà intéressé par le projet. Le cofondateur du studio, Paul Reiche, l'a avoué récemment à nos confrères de Polygon. "Ils ont passé pas mal de temps à scruter, observer. Ils ont même dit : 'Nous n'avons jamais vu quelque chose de ce genre auparavant'. Je me suis toujours demandé quel était le sens exact de cette remarque", a-t-il souri. Finalement, Nintendo n'a pas souhaité poursuivre les discussions. "Nous n'avons jamais su pourquoi, a-t-il affirmé. C'est une évidence, ils ont les licences qui conviennent parfaitement à ce type de produit. Peut-être qu'ils se demanderont jusqu'à la fin de leurs jours pourquoi ils n'ont pas sauté sur l'occasion". L'histoire ne nous dira jamais si Nintendo avait déjà le concept en tête, ou s'il s'est tout simplement inspiré du succès des Skylanders, mais toujours est-il que la qualité des amiibo n'est pas vraiment au rendez-vous.

"AMIIBO : C'EST BEAU LA VIE..."

Par rapport aux figurines proposées par Disney et Activision, on est clairement un ton en-dessous alors que nous étions plutôt en extase devant les modèles exhibés au Convention Center de Los Angeles. La finition n'est pas du tout la même, et certains détails qui faisaient la différence n'existent plus. On pense à la petite culotte de Peach par exemple, ou encore au pelage de Donkey Kong et de Fox McCloud moins bien rendu. Ce qui est encore plus étonnant, c'est la qualité qui varie d'un exemplaire à l'autre. Si la bouche de Kirby est nickel sur la figurine que Nintendo nous a fait parvenir, le modèle que nous avons aperçu ce week-end dans une grande surface d'Arras affichait en revanche des lèvres rongées. Même punition pour l'amiibo de Samus Aran dont nous vous avons parlé ces derniers jours, et qui se balade avec deux bras-canons ; un seul cas ayant été relevé à ce jour. Naturellement, les détracteurs de la firme de Kyoto ont sauté sur l'occasion pour affirmer que le groupe faisait appel à des usines chinoises de seconde zone, et qu'il ne fallait donc pas s'étonner de la qualité médiocre des figurines disponibles sur le marché. On ne sait pas si les dirigeants comptent rectifier le tir à l'avenir, mais avec un prix de vente fixé à 12,99€, on pourrait comprendre que certains utilisateurs l'aient mauvaise. En ce qui concerne leur fonctionnement, les amiibo s'appuient sur la même technologie NFC que leurs concurrents, avec une petite différence néanmoins : contrairement à Skylanders et Disney Infinity où la figurine ne doit jamais quitter le portail pour apparaître dans le jeu, on peut se passer de la statuette une fois que le contact avec le GamePad a été établi. Pratique pour se saisir ensuite de la tablette de la Wii U, surtout si celle-ci permet d'accéder à des fonctionnalités bien précises. En contrepartie, il ne faut pas oublier de poser de nouveau l'amiibo sur l'emplacement dédié une fois la partie terminée, afin de sauvegarder les bonus engrangés entretemps.

En ce qui concerne leur fonctionnement, les amiibo s'appuient sur la même technologie NFC que leurs concurrents, avec une petite différence néanmoins : contrairement à Skylanders et Disney Infinity où la figurine ne doit jamais quitter le portail pour apparaître dans le jeu, on peut se passer de la statuette une fois que le contact avec le GamePad a été établi.

En parlant du stockage des données justement, n'oublions pas de signaler que les statuettes seront incapables de contenir les informations de plusieurs jeux à la fois. Sur la page officielle japonaise consacrée aux petits accessoires, il est en effet expliqué que les utilisateurs devront en quelque sorte formater l'amiibo en passant par les paramètres de la console, avant de sauvegarder d'autres données avec un autre jeu. Même si cette restriction n'empêchera pas de débloquer du contenu supplémentaire ailleurs, elle sera certainement perçue comme un moyen pour Nintendo de se remplir les poches facilement. Qui sera prêt à sacrifier un Mario god tier pour l'utiliser dans un autre jeu ? Le fait que les figurines soient compatibles avec plusieurs titres du catalogue Nintendo est un argument non négligeable, même si pour le moment il ne faut pas non plus s'attendre à quelque chose de révolutionnaire. Dans Super Smash Bros. Wii U, les amiibo servent essentiellement à gérer une I.A. dont le profil évolue au fil des combats. Sa capacité à assimiler les techniques adverses est vraiment surprenante, et ceux qui pestaient de ne pas disposer d'un sparring partner digne de ce nom pour réviser leurs gammes seront aux anges. Du côté de Mario Kart 8, les statuettes permettent de débloquer des nouvelles tenues destinées aux Mii, le déguisement correspondant au personnage représenté par l'amiibo. Enfin, dans Hyrule Warriors, grâce à Link, il est possible d'accéder à une toute nouvelle arme : l'aérouage de The Legend of Zelda Twilight Princess. Les autres modèles, quant à eux, sont précieux pour recevoir des rubis, des matériaux et tout un tas d'autres objets. La liste des jeux compatibles est bien évidemment extensible, Mario Party 10, Captain Toad Treasure Tracker, Yoshi's Woolly World et Kirby et le pinceau de l'arc-en-ciel étant déjà dans les starting-blocks.

"...POUR LES GRANDS ET LES PETITS ?"

On espère que les perspectives offertes par les amiibo s'étofferont assez vite, car il est difficile de ne pas faire le parallèle avec Skylanders et Disney Infinity dans lesquels les figurines prennent vraiment vie. Expliquer à un enfant capricieux qu'il peut utiliser tel ou tel amiibo sans pouvoir réellement le contrôler dans le jeu, ce n'est pas forcément évident. En attendant, on rappelle que la première vague d'amiibo (28 novembre) sera composée de Mario, Peach, Yoshi, Donkey Kong, Link, Fox McCloud, Samus, l'Entraîneur Wii Fit, Villageois, Pikachu, Kirby, Marth, tandis que le second jet (19 décembre) arrivera avec Zelda, Diddy Kong, Luigi, Little Mac, Pit et Captain Falcon. Une partie des modèles programmés pour 2015 a même été dévoilée : Link Enfant, Bowser, Ike, Sonic, Meta Knight, Lucario, Mega-Man, le Roi Dadidou, Harmonie et son Luma, Sheik et Shulk seront disponibles à partir de février 2015 aux Etats-Unis, et même dès le 22 janvier au Japon pour certains. Enfin, notons que les amiibo seront également compatibles avec l'actuel 3DS dans le courant de l'année prochaine par le biais d'un adaptateur, tandis que la new 3DS pourra les accueillir sans le moindre périphérique.