Alice au Pays des Merveilles
Prévu pour le 7 avril 2010 au cinéma, le Alice au pays des merveilles de Tim Burton continue de créer le buzz sur la toile. Quelques affiches colorées et deux bandes-annonces auront même suffit à prédire que la nouvelle bobine du papa de Edward aux mains d'argent s'annonce comme l’un des plus gros événements cinématographiques du printemps prochain. Parallèlement à cela, Disney Interactive a mis en développement un jeu éponyme tiré de ce tout nouvel univers inspiré des écrits de Lewis Caroll, grosse licence pour enfants oblige. Et comme nous avons pu nous rendre dans les studios d’Etranges Libellules il y a quelques semaines, voici nos premières impressions.
Un jeu tiré d'un gros titre hollywoodien, il n'y a rien de surprenant dans cette démarche. Ce qui l'est en revanche, c'est le souhait de Disney de confier le développement du jeu à un studio français, à savoir Etranges Libellules qui s’est d’ailleurs spécialisé dans les adaptations cinématographiques (Arthur et les Minimoys, Astérix aux Jeux Olympiques, c’est eux !). Alice au Pays des Merveilles sera proposé sur trois plates-formes distincts (PC, Wii et DS) pour une sortie au mois de mars prochain. "Disney avait beaucoup aimé ce que nous avions fait sur le jeu Arthur et les Minimoys. Ils ont apprécié notre côté osé, déjanté et un peu loufoque. C'est pourquoi, ils se sont tournés vers nous lorsqu'ils ont décidé de mettre en chantier un jeu Alice" explique Edith Protière, Game Director chez Etranges Libellules. D’ailleurs, le studio a eu de grandes libertés pour développer ce titre, qui par quelques aspects s'éloignent un peu des sentiers battus.
Alice, wouhou !
Plusieurs années se sont écoulées depuis la dernière visite d'Alice au pays des merveilles et la jeune fille a désormais 17 ans. Lors d’une soirée mondaine dans une immense propriété victorienne, elle se retrouve piégée par sa famille qui la présente à un fiancé (le fils de Lord Ascot) dont elle refuse les avances devant un parterre d’invités. Cherchant à éviter à tout prix la vie rangée et monotone qu’on lui promet, elle s’enfuit avec le Lapin Blanc et retourne au Pays des Merveilles, qui a d’ailleurs bien changé depuis sa jeunesse. Devenu inquiétant et sombre, ce dernier vit sous la terreur de Jabberwookie, un monstre géant libéré par la Reine Rouge. S’associant avec divers personnages, dont le Chapelier Fou (Johnny Depp à l’écran), Alice aura fort à faire pour tuer la créature, libérer ce monde de la tyrannie de la méchante Reine et délivrer au passage la Reine Blanche. Vous l'aurez compris, l'histoire a bien changé depuis le livre d'origine. Sous la plume de l'écrivain Linda Woolverton, le conte traditionnel a été rafraîchi à la sauce "girl power" et se place face au dessin animé de Disney de la même manière que Hook le faisait face avec Peter Pan. Bien entendu, le jeu reprend ce postulat de départ, mais se démarque sensiblement sur un point spécifique. En effet, que ceux qui espéraient incarner la douce Alice (Mia Wasikowska dans le film) se ravivent ! Le parti-pris d'Etranges Libellules est tout autre. "Alice est bien sûr le personnage central de l'histoire, mais nous nous sommes vite rendus compte que si le joueur devait incarner ce personnage, il ne pourrait pas profiter des autres protagonistes. Or, nous avions d'autres idées comme proposer des expériences de jeu différentes avec des personnages disposant chacun d'une personnalité forte" explique Edith Protière. Bref, dans ce jeu d'action à la troisième personne, si la jeune demoiselle est bel et bien en centre du récit, et si le but est bien de lui faire traverser moult niveaux, la conduisant par là même au Jabberwookie (puisque selon une légende locale, elle est la seule à pouvoir le vaincre), ce ne sera pas la jolie blonde qu’on aura au bout de notre manette mais cinq des personnages secondaires du film.
Alice, ca glisse ?
Pêle-mêle, vous pourrez donc incarner le lapin blanc pressé, la petite souris qui fait du kung-fu, le chapelier fou, le lièvre de Mars mais aussi le chat du Cheshire. Dans les premiers niveaux, seuls les deux premiers personnages seront jouables. Les autres seront débloqués après quelques parties. D'une pression sur la touche correspondante, vous pourrez donc switcher en cours de route pour adapter votre personnage aux énigmes qui vous seront soumises. Et comme chacun d'entre eux disposera de capacités spéciales, il faudra jongler judicieusement pour vaincre quelques adversaires ou se sortir de certains passages délicats. Avec le lapin blanc par exemple, vous pourrez jouer avec le temps. Si un passage est bloqué par des plantes par exemple, vous pourrez accélérer le temps afin de les faire vieillir pour qu'elles pourrissent et libèrent le chemin. Si un ennemi vous fonce dessus, vous pourrez ralentir le temps pour pouvoir le bastonner à votre guise. Avec le lièvre de Mars, vous aurez accès à des pouvoirs télékinésiques vous permettant de déplacer des objets à distance. Bien utile pour se créer un pont de fortune ou pour jeter des rochers sur les ennemis. Avec le chat du Cheshire, vous pourrez rendre certains objets visibles, tandis que le chapelier fou vous permettra de débloquer des passages cachés dans des jeux de perspective (une phase de jeu assez intéressante mais difficilement descriptible. On attend une vidéo à ce sujet pour vous en parler plus en détails). Et tous ces pouvoirs seront bien entendu évolutifs en collectant un certain nombre de pièces, ce qui permettra par la suite d'acheter de nouvelles capacités. Outre les phases de plates-formes et de combat, Alice au Pays des Merveilles se présente aussi comme un jeu de puzzles. De plus, quelques quêtes parallèles (avec les frères Twiddle) seront présentes, histoire de prolonger un peu le plaisir. Dans les quelques niveaux qui nous ont été proposés, nous avons pu remarquer un bel effort de la part des développeurs pour tirer profit des capacités de la Wii. Les niveaux sont fort jolis, les personnages bien animés et les effets de lumière et de particules relativement nombreux, sans créer de quelconques ralentissements. Du point de vue de la prise en main, il nous aura fallu quelques minutes tout de même avant de saisir toutes les subtilités du gameplay, qui utilise aussi bien les boutons de la Wiimote que son capteur de mouvements. Au final, Alice au Pays des Merveilles s’est montré agréablement surprenant. Ce qui n'est rien par rapport à la version DS !
Alice in Chains
"Nous savions que sur DS, nous serions limités techniquement. C'est pourquoi nous sommes partis dans un style graphique totalement différent de la version Wii et PC. On s'est donc un peu lâché et très sincèrement, on pensait que ca n'allait pas passer car on s’était vraiment éloigné du film. Mais au final, Disney a adoré !" ajoute Edith Protière avant de nous expliquer que cette prise de confiance de la part de l’éditeur était assez flatteur. Quoiqu’il en soit, la version DS semble avoir fait l'unanimité. Avec ses graphismes vraiment travaillés, ses personnages aux animations et aux mimiques que l'on croirait sortis tout droit d'un épisode des Super Nanas, Alice au Pays des merveilles sur DS est un véritable régal pour les yeux. Ici, le concept du jeu reste plus ou moins identique (il s'agit d'aider Alice à traverser des niveaux) sauf que les personnages jouables seront seulement au nombre de quatre (le Chapelier, le lapin, le chat et une petite nouvelle, la chenille !) et qu'il faudra vraiment prendre soin de la jeune donzelle. Il faudra donc continuellement l'assister dans tous ses déplacements et éviter qu'elle se retrouve seule trop longtemps si vous ne voulez pas qu'elle finisse aspirée au fond d'un vortex. Un concept qui fait penser à Ico, mêlant une fois encore action, plate-forme et puzzles, dans un univers 2D charmant, pour un jeu qui s'annonce particulièrement emballant.