Vampire Bloodlines

C’est lors d’un charmant voyage à Londres que nous avons eu l’occasion de découvrir plus en détail Vampire The Masquerade : Bloodlines, un titre qui avait déjà fait forte impression lors de l’E3 2003. Basé sur le même moteur que le très attendu Half Life 2, Bloodlines nous propose de découvrir le monde sexy et terrifiant des vampires, à la sauce White Wolf.


White Wolf ? Keskécé ?

White Wolf est une société d’édition spécialisée dans le jeu de rôles, plus spécialement connu pour son jeu Vampire The Masquerade. Déjà adapté en jeu vidéo (Redemption), cet univers pas si éloigné du nôtre nous présente le vampirisme sous un nouvel angle. A notre époque, les vampires existent mais vivent cachés, et doivent tous obéir aux règles de la Mascarade, une espèce de bible énonçant les principes de bonne tenue du vampire dans notre société civilisée. En gros, un vampire doit se tenir à carreau et s’il a soif de sang, il devra s’en procurer de manière extrêmement discrète.
Le jeu Bloodlines se passe à Los Angeles. La ville est divisée en différents quartiers (Hollywood, Downtown, Santa Monica et Chinatown) dans lesquels vous pourrez évoluer afin de suivre l’histoire du jeu, faire des rencontres et, bien évidemment, combattre.

Les guerriers de la nuit

Donc, il y a des combats, bien heureusement ! Car la moitié des vampires n’obéissent pas toujours à la Mascarade, et quand il faut aller au baston, ils ne se font pas prier. Mais tout dépendra du type de vampire que vous aurez choisi, car les compétences sont radicalement différentes entre un Tremere, un Toreador et un Nosferatu. Ce dernier, pour commencer, est une horrible chose toute maigre et repoussante, qui a donc encore plus de raisons de se cacher. Ses points forts sont la discrétion, la magie (genre invisibilité) et, avouons-le, la fourberie.
Le Toreador est un vampire classe, qui s’habille chez Gaultier et qui sort en boite pour draguer de jeunes nuques fraîches et gorgées de sang. Ses points forts sont la séduction, le charisme et la tchatche. Pour rendre ce talent à l’écran, les développeurs ont opté pour des phrases écrites en couleur et en calligraphie lors des phases de dialogues, afin de rendre au mieux cette aisance du langage. Plus vos caractéristiques augmenteront, plus votre choix de phrases sera vaste. Une excellente idée même si, malheureusement, vous n’entendez pas vos propres paroles, seulement celles de votre interlocuteur.
Enfin, le Tremere est une brute qui aime surtout cogner avant de parler, et qui utilise à merveille les armes à feu et les sorts bien vicelards. On a vu notamment un sort qui faisait sortir le sang d’un homme à travers chaque pore de son corps, tandis qu’il hurlait de douleur, flottant à un mètre au dessus du sol. Bien dégueu, quoi. Quand aux armes à feu, elles s’utilisent de la même manière que dans n’importe quel FPS.

Du sang et des larmes

Même si l’on n’a pas appris grand-chose du scénario, il est rassurant de savoir que les concepteurs du jeu n’ont pas voulu s’éloigner de l’univers de White Wolf. On retrouve même des personnages légendaires ayant déjà fait leur apparition dans les scénarios du jeu de rôle, ainsi que dans les romans tirés de cet univers.
De toute manière, la liberté d’action est énorme, surtout quand on sait qu’il est possible de jouer de trois manières radicalement différentes selon sa classe. Vous pouvez aller où vous le souhaitez, sachant qu’il faudra toujours avoir un œil sur ses « Blood Points » : si la jauge est vide, vous devrez absolument trouver une victime afin de lui sucer un peu de sang. Libre à vous de la tuer ou de simplement lui en piquer un litre, mais n’oubliez pas qu’une overdose vous plongera dans une folie bestiale pas jolie à voir. Et dans cet état là, il sera difficile de vous soumettre aux lois de la Mascarade.
Comme vous le voyez, l’univers de Bloodlines est très riche, empli de personnages charismatiques obéissant difficilement à une drôle de loi secrète. Techniquement, le moteur du jeu est impeccable, mais ne vous attendez pas à des effets aussi impressionnants que dans les vidéos de Half Life 2. Il s’agit d’un jeu qui se veut plus réaliste, moins orienté sur l’action et forcément, certains journalistes étaient déçus par le manque de panache des graphismes. Mais les développeurs ont encore le temps de fignoler la bête, on vous tiendra au courant.
On se quitte avec une rapide interview du producteur du jeu, accompagné par un développeur de chez Troïka Games. Et puis aussi quelques nouvelles images, dont une poignée d’artworks de toute beauté…


Interview de Thaine Lyman et Leonard Boyarsky, respectivement producteur chez Activision et développeur chez Troïka Games.


JeuxActu.com : Avez vous réussi à inclure un maximum d’éléments issus de l’univers White Wolf (violence et sexe !) ?

Thaine et Leonard : Nous avons voulu en mettre un maximum… C’est définitivement un jeu pour adulte, avec des références à l’univers de White Wolf. Ce n’est pas que nous craignons la censure, mais nous pensons qu’il y a beaucoup de place pour des jeux comme celui-ci, qui explorent d’autres thèmes que ceux que l’on voit tous les jours. Etre un vampire dépend de la manière dont vous voulez jouer, ainsi il existe plusieurs types de vampires qui agissent de manières très différentes.
Nous ne voulons pas faire de violence gratuitement, tout est justifié et tout dépend des situations, des personnages et de leurs rapports.

JA : Quelles sont les difficultés à adapter un vrai jeu de rôle sur papier en jeu vidéo, qui n’offre pas la même liberté ni le même jeu d’ « acteur » pour les joueurs ?

T&L : C’est ce qu’il y avait de plus dur ! Mais les gens de chez White Wolf nous ont beaucoup aidé, et finalement, nous nous sommes rendu compte qu’un joueur sur ordinateur ne cherche pas à faire les mêmes choses que lors d’une vraie partie de jeu de rôle. Il n’y a pas de maître de jeu, par exemple… Mais le fait d’incarner un vampire, cette expérience, on la retrouve intacte dans notre jeu.
Nous n’avons par contre pas pu mettre toutes les compétences des personnages dans notre jeu et qui existent dans la version papier. Il y en a beaucoup trop ! Nous avons privilégié les plus importantes et les plus représentatives pour chaque classe de personnage.

JA : Comment avez-vous opéré ce mélange RPG et FPS dans Vampire ?

T&L : Les FPS ne sont pas toujours faciles mais un jeu comme Half Life nous plaît car il est simple d’accès et passionnant. De toute façon, nous ne nous sommes jamais posé la question comme ça. A notre avis, ce que les gens attendent, ce sont de grands jeux, que ce soient des FPS ou d’autres genres précis.
A la base, il s’agit clairement d’un RPG : l’histoire, les multiples fins, les personnages, l’univers, les choix que vous devrez faire… Mais nous avons choisi une vue à la première personne afin d’immerger complètement le joueur dans son personnage (et l’utilisation des armes s’avèrent plus facile).

JA : Puisqu’il s’agit d’un RPG, les statistiques du joueur augmentent au fur et à mesure. Expliquez nous alors comment fonctionne ces changements dans le jeu. Par exemple, si j’améliore ma capacité à viser avec une arme, que se passe-t-il?

T&L : Nous travaillons justement là-dessus, et nous faisons beaucoup de tests. Les bénéfices se verront à l’écran, comme par exemple la taille de votre cercle de visée : Plus vous êtes bon en tir, plus votre cercle rapetisse. C’est vraiment ce qu’il y a de plus délicat : faire en sorte que les changements de votre personnage se ressentent à l’écran, sans dénaturer ni déséquilibrer le jeu.

JA : Quelle serait la durée de vie du jeu ?

T&L : Sachant qu’il y a plusieurs personnages différents, plusieurs fins, il faudrait compter environ de 40 à 60 heures.