Until Dawn : la prochaine exclu PS4 est un jeu d'horreur et on y a rejoué !

Conviés chez Sony Computer Entertainment France pour mettre la main sur la démo E3 2015 d'Until Dawn, nous étions assez impatients de découvrir ce que pouvait donner un Heavy Rain mâtiné de survival-horror, car c'est bien de cela dont il s'agit. Notre premier contact avec le jeu s'est d'ailleurs fait par le biais de son scénario, assez classique pour le genre. Suite au décès des deux jumelles Washington lors d'un séjour entre amis dans le chalet de leur parents, une bande de copains a décidé de commémorer leur mémoire en se réunissant au même endroit. Evidemment, la logique est aussi normale que celle d'un slasher movie comme "Souviens-toi l'été dernier", mais là où Until Dawn dévoile son intérêt, c'est au niveau de sa narration. L'histoire nous est ainsi contée à travers la perspective de presque tous les personnages puisqu'on les contrôle à tour de rôle en fonction des situations. A l'image des jeux de David Cage, les choix seront multiples, et chaque décision prise par le joueur, l'avenir des personnages dans l'aventure sera impacté. Si de mauvais choix peuvent conduire à leur mort, des options judicieuses permettront de sauver un maximum de protagonistes. De plus, comme l'histoire se déroule en temps réel, chaque décision du joueur aura un impact durable sur le déroulement de l'histoire. Ainsi, si vous faites mourir un des principaux protagonistes, ce dernier disparaîtra définitivement. Cette construction digne d'une série, on la retrouve d'ailleurs sous plusieurs aspects. D'abord, il y a le générique du jeu qui nous rappelle la première saison de True Detective avec son ambiance globalement malsaine. On retrouve aussi, entre chaque chapitre du jeu, une petite saynète qui nous rappelle les éléments narratifs qui se sont déroulés précédemment avec le fameux "Previously on Until Dawn" qui rend les choses encore plus immersives. C'est là qu'on se rend compte que la frontière entre jeu vidéo et série interactive s'amincit drastiquement.

GROS MEURTRES ENTRE AMIS

Au niveau du gameplay, bien que l'ensemble soit à l'image des productions de Quantic Dream, on observe certains aspects bien pensés. Toutes les fonctionnalités de la DualShock 4 sont par exemple mises en œuvre, qu'il s'agisse du pavé tactile pour feuilleter un livre ou de la lightbar pour manipuler un objet. La fonction Sixaxis sera aussi très utile en jeu puisqu'elle servira à orienter la lampe-torche des personnages, qui seront quant à eux dirigés via le stick analogique gauche. Les phases d'exploration seront bien sûr l'occasion de ramasser des indices, qu'il s'agisse de totems vous offrant des visions prémonitoires ou bien des indices indiquant quelle est l'identité du psychopathe meurtrier. Un système appelé le butterfly effect vous permettra aussi de comprendre la portée de vos décisions via une signalétique de couleur et un log d'infos dans le menu. Concrètement, des papillons de diverses couleurs apparaîtront afin de vous renseigner. S'ils sont noirs, vous êtes foutus, tandis que s'ils sont blancs, tout roule, avec bien évidemment plusieurs variations chromatique entre ces deux extrêmes. Un autre point très intéressant du jeu réside dans les séances chez le psy qui vous sont imposées entre les différents chapitres de l'histoire. Dans ces moments-là, vous incarnerez le tueur, mais le docteur (un brin flippant) s'adressera directement au joueur en analysant les choix que vous avez effectués, le tout en vous faisant passer de petits tests pour déterminer vos peurs personnelles. On ne dira rien sur l'histoire pour ne pas spoiler, mais sachez que l'écriture n'a rien à envier à Heavy Rain ou Beyond Two Souls, avec un scénario travaillé et pléthore de possibilités.

Un autre point très intéressant du jeu réside dans les séances chez le psy qui vous sont imposées entre les différents chapitres de l'histoire. Dans ces moments-là, vous incarnerez le tueur...

Concernant la technique, Until Dawn se débrouille pas si mal, même si les environnements sombres inhérents aux jeux d'horreur facilitent pas mal la tâche des développeurs. On notera tout de même un soin particulier apporté au visage des personnages, ce qui contribue à renforcer le potentiel expressif de ces derniers. On anticipe grave mais Until Dawn s'annonce comme l'un des meilleurs jeux narratifs de l'année avec un scénario de folie et des choix réellement cornéliens. La dimension "jeu d'énigme" avec les différents indices et autres totems que l'on ramasse un peu partout dans le jeu, et les troublantes visites chez le psy permettent aussi d'attiser la curiosité du joueur puisque le désir de contrôler l'histoire se manifeste toujours. Une fois l'aventure terminée, le jeu de Supermassive ne tarit pas d'intérêt puisqu'on peut sereinement attaquer toutes les variantes possibles de l'histoire en optant pour de nouveaux choix lors des moments clefs. On attend encore de voir comment certains aspects du jeu seront traités, mais les amateurs des productions Quantic Dream en mode tachycardie devraient être conquis par Until Dawn.