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Barbare et diablement brutal, X-Men Origins : Wolverine ravira à n'en point douter les amateurs de beat'em all qui cherchent avant tout à ne pas se prendre la tête. Et malgré un manque d'originalité qui pourrait en dissuader quelques uns, le titre de Raven Software dispose d'un atout incontestable en son personnage principal Wolverine, certainement l’un des héros les plus charismatiques jamais imaginé. Le simple fait de l'incarner est déjà un bonheur.
- Le personnage de Wolverine, charismatique
- Musiques qui collent bien à l'action
- Level design bien fichu
- L'utilisation des mutagènes
- Scénario qui tient en haleine
- Les passages qui demandent un peu de cervelle
- Durée de vie correcte
- Le manque de challenge évident
- Des boss décevants
- Des chutes de frame-rate et aliasing persistant
- Rien de novateur
Quelques jours après avoir envahi les salles obscures, le plus connu et le plus emblématique des X-Men débarque sur nos consoles avec un jeu signé Raven Software. X-Men Origins : Wolverine, beat'em all tiré du film éponyme, s'offre à nous avec la promesse d'incarner le grand Logan dans une aventure violente, sauvage et bien sanglante. Trois éléments clefs qui manquent au film et qui permet de tordre le cou à la célèbre malédiction voulant que les jeux adaptés d’œuvres cinématographiques soient presque systématiquement mauvais.
Testé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360
De mémoire, ce n'est pas la première fois que Wolverine se voit offrir l'honneur d'une adaptation vidéoludique dans un jeu d'aventure solo, en mettant de côté les jeux de baston. La première fois, c'était en 1991, avec Wolverine sur NES, développé par feu LJN, société jadis spécialisée dans les simulations de catch et les adaptations de films en jeux vidéo. La seconde, trois ans après, c'était sur Mega Drive et Super NES, avec un Wolverine : Adamantium Rage d'Acclaim qui nous a laissé quelques bons souvenirs. Depuis, plus rien, à part de petites apparitions dans les jeux à licences tirés des deux premiers films X-Men. Il nous tardait donc vraiment de pouvoir enfiler à nouveau le célèbre costume jaune et noir du plus bad ass des mutants, et c'est pourquoi le film de Gavin Hood tomba à point nommé. On ne reviendra pas sur les qualités intrinsèques du film (on laisse nos confrères de FilmsActu s'en occuper à travers leur critique), qui sans être mauvais souffre tout de même d'un manque de cojones assez problématique pour une œuvre censée évoquer le super-héros le plus burné de l'histoire des Marvel. Mais fait rare et qui mérite d’être souligné : un jeu vidéo tiré d’une licence est bien plus réussi que le film dont il s’inspire. Etonnant, non ?
Logan, le goût
Comme il est écrit plus haut, X-Men Origins : Wolverine est un beat'em all assez classique, aussi bien dans sa forme et que son fond. En effet, notre héros va devoir traverser une dizaine de niveaux assez variés (jungle africaine, base secrète, immeuble en construction, prairies enneigés, base encore plus secrète...) en donnant quelques méchant coups de griffes à tous ceux qui ont le malheur de se mettre en travers de son chemin. Reprenant peu ou prou la trame du film, X-Men Origins : Wolverine propose un scénario qui a le mérite de nous tenir un minimum en haleine durant la grosse dizaine d'heures qu'il est nécessaire pour finir le jeu. Alternant séquences tirées du long-métrage de Hood et flashbacks inédits sur une mission de la X-Team (l'équipe de mutants du colonel Stryker) en Afrique, le scripte du jeu tire judicieusement profit de cette narration déstructurée pour en dévoiler un peu sur la mythologie du personnage. Ca plaira certainement aux néophytes. Graphiquement, X-Men Origins : Wolverine se montre à la hauteur des standards actuels sur consoles HD. Que ce soit en admirant les décors (très riches en détails) ou les personnages (qui disposent d'animations fort soignées et de localisation des impacts précis, à défaut d’être variés), on prend plaisir ne serait-ce qu'à poser notre regard sur le jeu, dont les qualités plastiques prennent toute leur ampleur dans quelques cinématiques vraiment bien fichues. Dommage cependant que le jeu souffre de quelques défauts tels un aliasing quasi constant et des chutes de frame-rate fréquentes, dès qu'un nombre trop imposant d'ennemis est à l'écran. Rien à redire par contre en ce qui concerne le son, puisqu'avec ses nappes musicales enchaînées avec les thèmes orchestraux du film d'une part, et ses doublages français plutôt convaincants d’autre part (car il faut savoir qu’on ne dit pas "l'arme 10" mais "l'arme X"), la bande-son de ce X-Men Origins : Wolverine fait plaisir à entendre.
Mais ce n'est pas tout ! Car en plus des phases d'action pures et dures, X-Men Origins : Wolverine se permet de lorgner de temps à autres du côté de Tomb Raider, de Prince of Persia, voire de Metal Gear Solid premier du nom..."
A la manière des quelques hits – plus ou moins – récents (God of War II, Devil May Cry 4), X-Men Origins : Wolverine propose une vision grandiloquente et bigger than life de l'action. Cela se transcrit à l'écran par une multitude d'ennemis présents dans chaque zone à nettoyer, des combos plus dévastateurs les uns que les autres, une panoplie de coups qui en jettent, des gerbes de sang dans tous les sens et un héros qui prend la pose dès qu'il en a l'occasion. Bref, lorsqu'il faut se montrer fun et bourrin, Raven Software s’est mettre les petits plats dans les grands, en nous offrant quelques séquences assez jouissives. Mais ce n'est pas tout ! Car en plus des phases d'action pures et dures, X-Men Origins : Wolverine se permet de lorgner de temps à autres du côté de Tomb Raider, de Prince of Persia, voire de Metal Gear Solid premier du nom, en proposant – au choix – des menus casse-têtes à base de mécanismes à enclencher pour ouvrir des portes, ou bien des passages de plate-forme que l'on croiraient sorties des aventures de Lara Croft. Certes rares et pas forcément ardues, ces séquences, néanmoins assez plaisantes, permettent de sortir du schéma lassant du massacre de masse et font que ce Wolverine là propose un peu plus que le minimum syndical de base. Autre bon point du titre : les différentes manières de faire évoluer votre personnage. En plus des sempiternels points d'expérience acquis en tuant des ennemis (permettant de rendre les coups plus puissants ou plus longs), vous pourrez collecter – en fouinant un peu – une série de "mutagènes" qui, une fois activés, offriront de nouvelles aptitudes à Wolverine. Rien de révolutionnaire en l'état, mais le simple fait de devoir fouiller dans les recoins des levels pour dénicher ces mutagènes est un plus indéniable, étant donné que les maps sont plutôt vastes et bien fichues (mention spéciale à l'hôtel de Gambit).
Cry Wolf
Petite déception en revanche du côté des affrontements de boss, qui se déroulent souvent de la même manière. En effet, à l'exception de celui contre Gambit (s'achevant au sommet d'un immeuble), et surtout celui contre une Sentinelle (qui se finit en chute libre sur plusieurs centaines de mètres), les boss seront tous des gros monstres dont il faudra esquiver les attaques balourdes avant de leur sauter sur le dos, et leur abimer la clavicule à grand coup de griffes. Raven Software aurait pu songer à intégrer quelques QTE supplémentaires à ces combats, pour les rendre moins rébarbatifs et placer ça et là quelques cascades dont seul Logan a le secret. Dommage car du coup, on ressent davantage la puissance de Wolverine lorsqu'il zigouille deux pauvres bidasses qu’au moment où il achève un streum en acier de 6 mètres de haut. Sur ce point, un titre comme Ninja Blade est quand même autrement mieux pensé... Mais malgré tout, il n'en demeure pas moins que X-Men Origins : Wolverine est un titre fort appréciable, parvenant à nous offrir une bonne dose de divertissement, même s'il ne réinvente pas grand-chose. Comme le film, mais en mieux.