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Test WRC 8 : la série a-t-elle enfin passé la seconde ?

Test WRC 8 : la série passe-t-elle enfin la seconde ?
La Note
note WRC 8 15 20

Malgré de jolis efforts sur le travail des suspensions et la gestion des pneus, WRC 8 ne change pas vraiment son gameplay, Kylotonn semblant s'être plus investi sur le management d'une écurie et la carrière que sur le pilotage pur. On apprécie tout de même la météo dynamique et l'éclairage qui varient les conditions d’adhérence et de visibilité en spéciale, et qui ajoutent plus de variété aux tracés proposés. Comme toujours, le nombre de spéciales reste limité, et le fait de multiplier les passages fait que les virages ont rapidement un goût de déjà-vu. L’aspect gestion est pour sa part bien plus riche qu’auparavant, et va demander de vrais talents de directeur pour conserver une équipe heureuse et bénéficiant d'un compte en banque bien garni. On regrette tout de même le fait que les équipes officielles nous mettent immédiatement dans la peu du pilote numéro 1, et ce, aux dépens des stars de la discipline. De même, si l’aspect gestion ne vous intéresse pas et que vous optez pour la carrière simplifiée, alors l’intérêt de ce WRC 8 est clairement bien moindre.


Les plus
  • La météo dynamique
  • La gestion des pneus
  • Le système de gestion complet
  • Le contenu officiel
  • Des dégâts précis et bien modélisés...
Les moins
  • ...mais le système est toujours permissif, même en mode réaliste
  • Un rookie qui devient tout de suite pilote n°1
  • On paie pour les pièces mécaniques, puis pour la maintenance
  • Plus de mode rallye simple


Le Test

Après une pause d’un an, afin de se donner le temps d’offrir de vraies nouveautés et ne plus subir un cycle de développement court dû à son annualisation, WRC revient frais et dispos. Rappelons que depuis que Kylotonn a récupéré la licence des mains de Milestone en 2015, le studio français s’escrime à redorer le blason d'une série qui avait passé de trop longues années à patauger dans la boue, avec une succession d’épisodes médiocres. Voilà pourquoi les développeurs nous promettent une révolution cette année, et nous allons voir qu'elle n'a pas vraiment eu lieu.


WRC 8Pour ceux qui auraient passé ces dernières années reclus dans une grotte, on rappelle que comme ses prédécesseurs, WRC 8 est le jeu officiel du championnat du monde des rallyes de la FIA. Ca signifie donc que tout le contenu est intégralement sous licence, et qu’il colle parfaitement à ce que vous pouvez voir dans la réalité si vous suivez assidûment cette discipline. Sur le menu racine, toujours clair, on retrouve les différentes composantes habituelles des jeux de la série, avec une case en plus qui permet de reprendre la dernière activité faite. On dispose ainsi de la carrière, de la carrière simplifiée (sans les nouveaux éléments de gestion), de défis hebdomadaires, d’un multijoueur (avec du splité, s'il vous plaît), du mode rapide avec la spéciale simple (juste pour faire une spéciale), et c’est tout. Exit donc le mode rallye simple qui permettait de participer à une épreuve complète du championnat du monde en définissant soi-même les paramètres. Un oubli qui fait tâche, surtout qu’il s’agit d’un des modes les plus pratiques lorsqu’on veut jouer un bon moment et qu’on n’est pas forcément adepte de la carrière. Désormais, il faudra se contenter de faire toutes les spéciales une par une, sans disposer d'un classement global bien entendu. Sur ce constat plutôt négatif, on se dirige naturellement vers le mode carrière afin d’en découvrir les nouveautés, car il y en a un sacré paquet. L’étape de création de son avatar ne fait toujours pas dans l’exotisme, et permet seulement de définir ce qui sera inscrit sur la fenêtre de votre bolide ; on se limite à renseigner nom, prénom et une nationalité, sans même pouvoir choisir de copilote par exemple.

 

THEME RALLY

 

WRC 8Ensuite, on est invité à réaliser un test afin de définir notre niveau de pilotage, et d’adapter les aides à la conduite et le niveau de difficulté. Les pilotes les plus aguerris peuvent d’ailleurs passer cette étape et tout régler à la main, puisqu’on y retrouve les assistances classiques - ABS, TC, niveau des dégâts, niveau des adversaires, etc.). WRC 8 nous demande aussi dans quelle catégorie on préfère faire nos débuts. L’option la plus réaliste (et la plus adaptée au joueurs débutants) est de passer par le JWRC qui met le joueur au volant d’une Ford Fiesta équipée de deux roues motrices (traction) et dotée d’un moteur à la puissance modérée. Si vous êtes rompu aux jeux de rallye, il est également possible de démarrer en WRC 2 au volant d’une voiture de classe R5 privée disposant d’une transmission intégrale et d’un moteur turbo. Après avoir choisi cette dernière option, nous avons reçu des offres de plusieurs teams en fonction de nos résultats lors d'un test. Pour notre part, nous avons fini aux commandes d’une Skoda Fabia R5 d’un team privée, avec l’objectif de pouvoir intégrer le plus rapidement possible une équipe d’usine évoluant en WRC 2 Pro - c'est-à-dire une écurie visant la victoire au championnat. À ce moment, on obtient l’accès à notre atelier qui n’est autre que l’interface du nouveau système de gestion du jeu. Très inspiré par ce qui existe dans la série F1 de Codemasters, WRC 8 nous fait dorénavant endosser le rôle de patron de team, en plus de celui de pilote. Le premier aspect est donc la gestion de notre équipe, ce qui nécessite d’embaucher et/ou de virer le personnel en fonction de nos besoins et de nos finances. Il va donc falloir se constituer une large équipe composée d’ingénieurs, mécanos, kinés, directeurs financier, météorologues, etc.

 

Concrètement, la gestion devient une composante indispensable pour la victoire, et sans une bonne équipe, point de salut.

 

WRC 8Chaque membre a son utilité, et plus il est compétent, plus il sera facile d’obtenir la victoire. Par exemple, le météorologue va nous permettre de bénéficier de prévisions météo précises pour choisir les pneus les plus adéquats et performer en piste. Avec une météo dynamique qui propose jusqu’à trois conditions par spéciale, il va falloir faire face à de sacrés dilemmes. Ainsi, lors d’une journée, nous avons dû prendre part à deux spéciales pour un total de 8 km sur asphalte et 10 km sur terre, sachant que la première épreuve chronométrée était intégralement sur bitume. Faut-il mieux monter des slicks et tracer sur l'asphalte avant de se traîner sur la terre, ou alors mettre des gommes taillées pour la terre sachant que ces dernières seront très usées une fois sur l'asphalte ? Concrètement, la gestion devient une composante indispensable pour la victoire, et sans une bonne équipe, point de salut. Sur le même principe, les mécanos répareront les pannes plus vite dans le parc fermé, le directeur financier permettra de gagner plus d’argent, etc. Car oui, le rallye est un sport qui coûte cher, et les primes de victoire devront être réinvesties dans les salaires de vos employés ainsi que dans les pièces mécaniques ; le fournisseur viendra vous trouver avec la douloureuse à la fin de chaque épreuve. Plus on a plié de tôle, plus la note sera salée, au point de plonger l’équipe dans le déficit le plus profond. À force de cumuler les pertes, il est même possible que la banque vienne mettre un terme à votre aventure, vous obligeant à tout recommencer.

 

DERAPAGES BUDGETAIRES

 

WRC 8Il va aussi falloir faire plaisir à son constructeur. Celui-ci nous confie son image de marque, et le fait de finir dernier et d’exhiber ses voitures complètement bousillées ne va pas faire ses affaires, ni les nôtres. Plus concrètement, une jauge de confiance varie, allant du très satisfait (ce qui nous ouvre des portes) au très mécontent (ce qui nous expose au game over et à l’arrêt du soutien de notre constructeur). Si ce système est pertinent lorsqu’on pilote pour des équipes officielles (WRC, WRC 2 Pro), il est toutefois bizarre qu’il s’applique aussi lorsqu’on est employé par une team privée (qui achète ses voitures). On va aussi devoir gérer le calendrier, car si les rallyes son inamovibles, les semaines vides devront être occupées. Ici, WRC 8 offre six possibilités de booster notre carrière ou de faciliter notre saison. La première est le repos : il ne se passe rien mais notre équipe peut reprendre son souffle, ce qui évite de remplacer des employés exténués. Pour gagner un max d’oseille, il faudra participer aux épreuves de Conditions Extrêmes qui demandent de finir une spéciale avec une bagnole complètement flinguée, le tout dans des conditions dantesques. Pour une récompense moins juteuse, les défis historiques permettent de disputer une spéciale au volant de bolides antiques (la Lancia Fulvia, la Polo R, la Lancia Stratos et la Proton Iriz R5). Prendre part aux essais constructeurs, où les grandes marques nous mettent au volant d’une de leurs voitures (souvent de catégorie supérieure) afin de gagner en réputation et de décrocher un contrat à terme, s'avère aussi très utile. Pour réparer notre voiture et ainsi minimiser les risques de casse mécanique, il faudra payer et prendre part à des épreuves de maintenance (une spéciale sans copilote). Enfin, la dernière option consiste à  faire des tests, librement, sur un terrain spécialement dédié à cette activité.

 

 

WRC 8Si la plupart des activités sont bienvenues, les maintenances sont en revanche assez redondantes et punitives. En effet, on se retrouve à payer une importante somme d’argent afin de faire remonter la barre d’état général de notre voiture qui, pourtant, devrait être impeccable puisqu’on dépense déjà une fortune en pièces détachées à la fin de chaque rallye. On a le sentiment de payer deux fois pour la même chose, sans vraiment comprendre l’intérêt de la manœuvre. Autre spécificité un peu bizarre : la progression dans la carrière semble fulgurante. Après une saison en WRC 2 privé, nous arrivons à remporter le championnat, ce qui pousse Citroën à nous offrir un volant en WRC 2 Pro. Lors du premier départ, on se rend compte que notre voiture arbore un petit drapeau norvégien et que notre copilote n’est autre que Torstein Eriksen. Nous somme en fait dans la voiture de Mads Ostberg, pilote N°1 chez Citroën et leader du championnat, qui n’est donc plus présent face à nous. Il semble aussi suspect qu’un rookie soit directement mis dans le baquet de la voiture numéro 1 dès son arrivée. De même, après deux saisons en WRC 2, la firme nous promeut dans la catégorie reine, et là, rebelote. Lors du départ du Monte Carlo, on note une voiture affublée du numéro 1, et avec Julien Ingrassia en copilote. Encore une fois, nous prenons directement la place du premier pilote, à savoir Sébastien Ogier, champion du monde WRC en titre, qui est du coup absent du championnat que l’on dispute. Pareil, on ne comprend pas pourquoi nous n’avons pas hérité de la seconde voiture (celle d’Esapekka Lappi), ce qui aurait été bien plus logique.

 

Bien sûr, l’ensemble n’est pas au niveau d’un DiRT Rally, mais cette approche un peu plus arcade n’est pas forcément une mauvaise chose dans la mesure où elle rend le jeu à la manette bien plus agréable, et permet à des joueurs novices de s’attaquer au titre l’esprit serein.

 

WRC 8Heureusement, on profite d’un gameplay qui a plutôt bien évolué. La gestion des pneumatiques est largement améliorée, et on va devoir gérer leur usure de manière assez active pour éviter de finir les spéciales sur la jante ou sans aucune adhérence. De plus, le nouveau système de météo active s’avère particulièrement efficace pour prendre le joueur au dépourvu en faisant drastiquement changer les conditions de la route. On remarque aussi un travail sur les suspensions, avec une voiture qui offre des transferts de masses plus réalistes, et un comportement un peu plus imprévisible lorsqu’on passe dans des nids-de-poule, ou qu’on se montre un peu trop confiant sur la corde d’un virage. Bien sûr, l’ensemble n’est pas au niveau d’un DiRT Rally, mais cette approche un peu plus arcade n’est pas forcément une mauvaise chose dans la mesure où elle rend le jeu à la manette bien plus agréable, et permet à des joueurs novices de s’attaquer au titre l’esprit serein. Les spéciales sont également plus exigeantes : les routes sont plus étroites, ce qui rehausse le challenge et demande un pilotage plus précis qu’avant, sachant que les rallyes se déroulent sur trois jours avec deux spéciales en WRC, et deux fois deux spéciales dans les catégories inférieures. Le studio a d’ailleurs conservé les ES (Epreuve Spéciale), ces fameux tronçons particulièrement longs (14 km et plus) qui peuvent prendre un quart d’heure voire plus, et sont particulièrement immersifs. Enfin, il faut mentionner que la technique s’est largement améliorée, avec des graphismes séduisants (sur PC, en tout cas), et de jolis effets de lumière et d’eau. On peut ainsi se trouver aveuglé par un soleil couchant, ou observer les gouttes d’eau qui perlent latéralement sur le pare-brise lorsqu’on prend un virage avec un fort facteur de charge.


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