Test WRC 5 : sous pavillon français, c'est nettement plus frais !
12 20
En passant entre les mains des Français de Kylotonn Games, la série WRC est indéniablement en net progrès par rapport aux précédents épisodes développés par Milestone. Si le studio parisien a réussi à améliorer la conduite et la physique des véhicules, on retrouve encore et toujours la plupart des défauts inhérents à la série, comme les spéciales qu’on fait dans tous les sens, le co-pilote qui s'exprime comme un robot, et le contenu strictement limité au championnat du monde des rallyes 2015. Au niveau de la technique, si WRC 5 souffre encore d’un sacré paquet de bugs, les graphismes et la bande-son ont été retravaillées pour offrir une immersion plus poussée avec l’arrivée des spéciales de nuit qui apportent un vrai plus en termes de challenge. Globalement, WRC 5 est toujours destiné aux fans de rallye, mais avec les progrès réalisés, on parie que les amateurs de course automobile y trouveront leur compte. Kylotonn Games semble sur la bonne voie, et espérons qu’ils réussiront à nous sortir un WRC 6 de grande qualité si on leur en donne les moyens.
- Graphiquement chouette
- Des sons de qualité
- Amélioration sensible de la physique
- Du contenu officiel jusqu'au menu
- Les mêmes spéciales disputées de jour, de nuit, à l'endroit à l'envers
- Le co-pilote qui parle comme un robot
- Les bugs vraiment trop nombreux
- Pas de voitures classiques
Après de trop nombreuses années passées entre les mains du studio italien Milestone, BigBen Interactive s’est enfin décidé à confier la licence officielle du championnat du monde des rallyes à un autre studio de développement. En 2015, ce sont donc les Français de Kylotonn Games – connus pour leur travail sur Speedball 2 ou encore Bet on Soldier – qui ont récupéré le flambeau du rallye. Est-ce que ces derniers peuvent faire mieux que leurs homologues italiens ? Et surtout, peut-on à nouveau faire confiance à une licence qui fut autant maltraitée par le passé au point qu’il faille remonter à l’époque où Evolution Studios s’occupait du WRC pour se souvenir d’un bon jeu de rallye ? Réponse sans langue de bois.
Dans le petit monde du jeu de course officiel, deux titres ont toujours su tirer leur épingle du jeu dans le cœur des joueurs : les séries F1 et WRC. Si les monoplaces ont toujours eu droit à une certaine dose d’amour en raison du prestige de la discipline, ce fut toujours moins le cas pour le rallye avec des jeux dont la qualité était souvent en dents de scie. Après quatre épisodes passés chez Milestone où la série ne semblait ne pas vraiment être une priorité pour les développeurs transalpins, la série a récemment migré chez les Français de Kylotonn Games. Bienvenue donc dans le jeu officiel de la saison 2015 du championnat du monde des rallyes. Comme d’habitude, on va pouvoir retrouver tous les éléments nécessaires et indispensables pour émoustiller le fan. Niveau contenu, le jeu propose en effet l’intégralité des équipes engagées en FIA WRC, qu’il s’agisse des WRC, des WRC-2 ou du J-WRC. Sans surprise, le WRC vous permettra de piloter des voitures à transmission intégrale de 330cv avec la Volkswagen Polo, la Citroën DS3, la Hyundai i30 ou les Ford Fiesta par exemple. Le WRC-2 accueillera pour sa part tous les véhicules des catégories R5, R4 et S2000, ainsi que les voitures de production groupe N. Enfin, le J-WRC accueille quant à lui les voitures traction qui sont, selon le règlement, des DS3 R3. Tous les équipages sont également officiels avec évidemment les livrées exactes sur toutes les voitures. Le déluge de contenu officiel ne s’arrête pas là, puisque les 13 rallyes au calendrier répondent présent et dans l’ordre. Une fois sur la route, ce sont tous les éléments de signalétique qui sont repris comme dans la réalité, afin que vous ne soyez pas dépaysés. Le vice a même été poussé jusqu’à récupérer la charte graphique du site officiel du WRC et de son appli smartphone pour habiller le menu.
LE CHEMIN DE LA RÉDEMPTION
Ce menu, il commence d’ailleurs à cristalliser quelques craintes, compte-tenu de son contenu assez famélique. Rien de bien folichon en effet si ce n'est un mode solo et un multi assez classique. Le solo comporte deux parties bien distinctes : le mode carrière et les rallyes rapides. Ce dernier mode vous permet de lancer n’importe quel rallye ou course spéciale en réglant chaque paramètre à ses goûts, qu’il s’agisse de la météo ou des rapports de boîte de votre bolide. On observe ici une des premières nouveautés de ce WRC 5, avec certaines courses spéciales qui sont désormais jouables de nuit. Même si cela semble être anecdotique, on trouve un malin plaisir à parcourir le col du Turini avec la route seulement éclairée par la lueur de votre rampe d’oscars. Grisant. Malheureusement, c’est une des rares innovations puisqu'une fois propulsé au sein du mode "Carrière", on retrouve le même système qu’auparavant, à savoir une aventure linéaire où l’on se contente de vous faire courir les championnats dans l’ordre d’un jeune pilote, du moins puissant au plus prestigieux. Vous commencez ainsi en J-WRC puis montez en grade au rythme d’une catégorie par saison. Quasiment aucune fonction ne vient vous impliquer dans la vie de l’équipe ou dans votre carrière, et un curieux système d’affinité départage les écuries.
En effet, chaque équipe possède une stratégie et vous devrez opter pour celle qui colle avec votre style de pilotage, puisque les objectifs ne seront pas les mêmes. Certaines écuries vous demanderont de foncer par exemple, peu importe la casse mécanique (le meilleur choix), tandis que d’autres vous demanderont d’être plus soigneux envers le matériel, quitte à ne pas être aussi bien classé. Que se passe-t-il si l'on bousille la voiture d’une team qui veut faire des économies sur les pièces et main d’œuvre ? C’est simple, vous pourrissez l’ambiance au sein du groupe et ce dernier finira par vous licencier si vous ramenez une voiture pliée en deux après chaque spéciale, même si vous revenez avec des résultats corrects. D’ailleurs, les incohérences ne s’arrêtent pas là puisque pour éviter d’avoir un classement identique à chaque rallye, Kylotonn Games a eu la bonne idée d’ajouter un module aléatoire qui fait que les meilleurs ne gagnent pas toujours toutes les spéciales. Une excellente idée sauf que dans leur excès de zèle, les développeurs ont mis tout le monde dans le même panier. Vous pourrez donc apercevoir parfois des classements très suspects, comme le fait que Stephane Lefebvre (J-WRC 2-roues motrices 240cv) avait collé plus de 6 secondes à Sebastien Ogier (champion du monde WRC en titre, 4-roues motrices 330cv) sur une spéciale, ce qui semble assez improbable en réalité…
GARANTIE PIÈCES & MAIN D'OEUVRE
Au niveau du gameplay, WRC 5 fait preuve d’une sérieuse amélioration par rapport à ses prédécesseurs. La physique a nettement progressé et les transferts de masse sont désormais presque crédibles, tout comme le comportement général de la voiture qui est bien différencié entre les transmissions intégrales et les tractions, à condition toutefois de passer le jeu en mode simu. Le grip est également bien reproduit avec les changements d’adhérence liés aux différentes surfaces qui se font bien sentir. C’est au niveau de la technique que le jeu a le plus progressé, étant donné que les bruitages des voitures sont désormais de très bonne qualité, avec de vraies différences de sonorité entre les différents types de motorisation. On entend les turbos siffler et les moteurs atmosphériques hurler à la mort, bien haut dans les tours. Le visuel n’est pas laissé de côté puisque WRC 5 affiche des graphismes de qualité (sur PC surtout) qui n’ont pas à rougir face à la concurrence. Même succès pour la gestion des dégâts qui s'en sort fort bien, sachant qu’évidemment, les pièces endommagées impacteront la conduite de votre véhicule. Passage obligé, après chaque journée de compétition, il vous faudra réparer votre voiture au parc fermé, avec comme toujours 40 minutes pour faire vos interventions et pas une de plus. Néanmoins, la série continue également de traîner des tares récurrentes, à l’image du manque criant de courses spéciales. Avec environ six spéciales par rallye, dont 3 ou 4 uniques au maximum, ne soyez donc pas surpris si certains virages ont un petit goût de resucé. De déjà-vu et de déjà-entendu même, puisque votre co-pilote n’est pas non plus un modèle du genre. Si les indications distillées à la voix sont précises et riches en infos, le ton parfaitement monocorde et haché devrait finir d’achever toute tentative d’immersion. Pour remédier un peu à ce problème, on vous conseille de passer le jeu en anglais, les notes étant dictées avec une voix nettement plus fluide. Pensez d’ailleurs à régler le rythme de la dictée, car de base, le co-pilote vous annoncera les virages au moment où vous serez déjà en train de le négocier. Heureusement, un petit tour dans les options permet de corriger ce souci.
Des problèmes, il y en a encore un paquet. Le jeu est en effet bourré de bugs plus ou moins dérangeants selon les cas. Parmi les plus énervants, il faut noter que le co-pilote bugguera irrémédiablement à chaque fois que vous utiliserez la fonction "Rewind". Tant pis pour les casuals du rallye qui devront recommencer leur spéciale en cas de crash, ou en assumer les conséquences en reprenant la route avec une voiture bousillée. Le multijoueur qui vous permet d‘affronter d’autres joueurs sur une spéciale souffre également de problèmes de stabilité puisque le jeu plante complètement de manière récurrente dans ce mode. Enfin, on pourra pester sur le manque de contenu avec l'absence de bolides vintages, qu’il s’agisse des mythiques groupe B des années 80, des WRC des années 90, ou des anciennes voitures de rallye des années 70 (Alpine berlinette, R8 Gordini ou Lancia Stratos).