Test World Snooker 2005

World Snooker Championship 2005 est avant tout une niche et s’adresse donc à un public en particulier. Avec l’ajout de modes de jeu extravagants, les développeurs comptent finalement le destiner à tous.

Une histoire de queues

La première étape consiste à créer un personnage à son effigie et si les détails à paramétrer sont plutôt nombreux, le choix est finalement restreint. Il ne reste plus qu’à lui enfiler un costume pour aller défier les plus grands champions de la planète dans des salles officielles. Lumière tamisée, champagne à volonté et un public attentif, c’est la grande classe ! Mais quel dommage que la réalisation ne soit pas aussi prestigieuse que le sport qu’elle est censée représenter. En effet, les personnages sont relativement mal modélisés et manquent surtout d’expressivité dans leur regard. Si la plastique des tables et des boules est un plus que correcte, ces dernières reflètent à l’inverse un peu trop la lumière. Et ce ne sont pas les menus plutôt austères qui permettront de relancer l’attrait pour ce titre. Pire, le jeu est intégralement traduit dans la langue de Shakespeare, ce qui le rend difficile d’accès aux non-anglophones. Quant à l’apprentissage des commandes, il se fait laborieusement par un tutorial qui remplit difficilement sa mission. On préférera donc se jeter directement dans le bain et apprendre par la pratique. Mais là non plus, World Snooker Championship 2005 ne fait pas de miracle. Alors que je venais de réaliser un petit exploit en alignant miraculeusement quatre boules à la suite, mon adversaire a profité de ma première erreur pour nettoyer intégralement la table, me mettant ainsi sur le carreau avec plus de 70 points de retard. Une anecdote toute simple mais qui souligne avec force la difficulté exacerbée du titre même dans le mode le plus facile. C’est bien simple, on a plus l’impression de regarder un documentaire sur le billard que de jouer au même jeu lui-même. Il faudra donc se réfugier du côté du mode multijoueur pour pouvoir jouer contre quelqu’un de son niveau. De plus, on est même vivement encouragé à fracasser sa manette contre le mur au vu de l’extrême imprécision du titre. En effet, le stick gauche qui permet de faire pivoter la queue est trop sensible. Et si l’on ne rechigne pas au début à passer une bonne minute à tenter de se positionner minutieusement, on se contente très vite de faire dans l’approximatif.

C’est bon d’avoir les boules

Bref, même si elles sont globalement mal exploitées, on pourra lui reconnaître de nombreuses possibilités conformes à la réalité et pour peu que l’on persévère, on réussit finalement à faire quelques trucs de "pro". Pour nous aider dans notre entreprise, vous pourrez faire appel à un assistant qui calculera la trajectoire de la balle et vous pourrez prendre de la hauteur pour mieux visualiser les choses. A noter également que l’on peut choisir le degré d’inclinaison de sa canne et son impact sur la boule blanche afin de réaliser des effets divers. Le calme absolu règne dans les salles de jeu hormis quelques toussotements de temps à autres. Les effets sonores sont bien réalisés mais on aurait aimé un peu de musique pour combler ce vide pesant. Bien heureusement, WSC 2005 n’est pas entaché que de défauts. Il jouit tout d’abord de la fameuse licence du même nom qui lui permet de disposer des noms des joueurs et des salles officielles. De plus, le titre est vraiment complet et affichant pas moins d’une dizaine de mode de jeu. On retrouve ainsi la classique "exhibition" ou le mode "tour" qui permet de se qualifier pour le trophée des champions. Dans un autre registre, on retrouve entres autres le "Snooker +" qui comporte deux boules en plus que le snooker classique, le Trickshots qui se résume à des défis de coups spéciaux et le Bar Billard dans lequel il faut éviter de renverser des "champignons".

On attendait beaucoup plus de World Snooker Championship 2005. Imprécis et à la difficulté démesurée, le titre ne peut pas non plus compter sur sa réalisation trop moyenne. Son contenu exhaustif devrait néanmoins plaire aux passionnés.