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Pétri de bonne intentions, appuyé par une direction artistique fun et un concept barré, et introduisant une héroïne charismatique, WET avait tout pour plaire. Hélas, ses nombreuses approximations techniques (graphismes, maniabilité) et son gameplay un peu rébarbatif en font juste un énième jeu d'action à la troisième personne, qui se montre plaisant durant deux heures pour finalement lasser. Dommage, car le titre de Bethesda Softworks avait un bon paquet d'atouts dans sa manche pour devenir un défouloir bourrin et décomplexé comme on les aime. Espérons qu'en cas de suite, tous ces défauts soient corrigés, car nous serions alors les premiers à accueillir la sublime Rubi à bras ouverts, histoire de lui donner une seconde chance. Car elle le vaut bien.
- Rubi, belle et sauvage
- L'ambiance Grindhouse
- Les doublages avec l'accent chinois rigolos
- Musiques bien choisis
- Le passage sur le toit des voitures
- Graphiquement faible
- Caméra moisie
- Gameplay vite rébarbatif
- Un peu court
- Une maniabilité pas franchement au top
- Le niveau en chute libre
Vous aimez le sang ? Vous aimez les gros mots ? Vous aimez les gonzesses bien carrossées et les méchants de série Z ? Vous aimez défourailler du Chinois à grand coup de fusil à canon scié en écoutant du punk ? Bref, vous aimez les univers déjantés et les histoires pas prise de tête ? Réjouissez-vous : WET débarque en force sur PS2 et X360. Yeepee-kaye motherfuckers ! Ou pas...
Développé par Artificial Mind and Movement pour le compte de Bethesda Softworks, WET est un jeu d'action à la troisième personne vous proposant d'incarner une pulpeuse et dynamique tueuse à gage, répondant au doux nom de Rubi, et qui évolue dans un univers Grindhouse rendu populaire par le diptyque du tandem Rodriguez / Tarantino. Au programme, vous allez retrouver une histoire de vengeance et de trahison, du gros charclage de masse, des acrobaties improbables et enfin, des gunfights endiablés. C'est peu et beaucoup à la fois, l'histoire ayant prouvé qu'un bon défouloir suffisait souvent à contenter le joueur avide de décharges d'adrénaline et de fun décérébré. Et une fois le jeu lancé, on y croit à mort, en se disant qu'on tient peut-être là un titre qui arriverait à concurrencer Ninja Blade, le top of the pop 2009 en ce qui concerne le bourrinage débile et sans complexe. A mi-chemin entre The House of the Dead : Overkill et MADWORLD, WET séduit dès les premières minutes grâce à son ambiance colorée et funky, ses personnages outranciers (introduits comme il se doit par de jolis arrêts sur image snatchesques), son casting en or (en VO, il y a Eliza Dushku, Malcolm Mcdowell et Alan Cumming) et sa bande-son ultra rythmée, enchaînant gros morceaux de Punk à la Bad Religion et flow hip-hop old school. Ce n'est pas bien original (d'autres softs sont passés par là avant), mais qu'importe, on se laisse prendre tout de même au jeu, charmés par les nombreuses possibilités qui nous sont offertes dès la première mission... et aussi il faut le dire, par son héroïne au charme certain.
Goodbye, Rubi Tuesday
N’importe quel gamer s'est au moins une fois posé la question fatidique : c'est qui la plus belle et la plus sexy des héroïnes de jeu vidéo ? Pas facile de choisir… Lara Croft, elle manque d'humour. Jade, elle fait un peu jeune. Feith, elle court trop vite. Sniper Wolf, elle kiffe que les canidés. Zelda, elle est prise par Link. Peach, faut aller la sauver des griffes de Bowser toutes les deux semaines. Samus, c'est pas facile de lui dégrafer son armure avec deux doigts. Aya Brea et Jill Valentine, elles ont la scoumoune... Finalement, il est bien difficile d'rn choisir une. On était sur le point de mettre une pièce sur Tifa Lockhart, lorsque WET nous est tombé dans les mains et lorsque nous avons découvert la belle Rubi. Rubi, c'est The Bride de Kill Bill qui aurait rencontré Barb Wire. Ruby, c'est une fille comme on les aime : une brune piquante aux formes généreuses, qui adore avoir de gros calibres et de longues lames entre les mains. Elle n'hésite pas non plus à balancer quelques insanités bien salasses en lançant des phrases toutes faites à ses ennemis comme : "j'espère pour vous que vous baisez mieux que vous ne tirez !" avant de s'avaler une lichette de sky cul sec. Rubi, c'est donc une version débridée et totalement hardcore de la gentillette Lara Croft. Et autant dire que ce sera cette belle brune qui tiendra ce titre, au final plutôt moyen, sur ses petites épaules. Moyen oui, parce qu'un univers funky et une héroïne sexy c'est sympa, mais ca ne fait pas encore un jeu. Et si nous étions plutôt bien emballés par la note d'intention des développeurs, le résultat après quelques heures de jeu est pour le moins décevant.
De toutes les matières, c'est la WET qu'elle préfère !
Côté gameplay, WET ratisse bien large. De Prince of Persia à Tomb Raider en passant par Strangehold et Max Payne, le titre de Bethesda Softworks est un véritable fourre-tout vidéoludique. La belle Rubi peut donc sauter, faire des glissades, courir et rebondir sur les murs, faire de la barre parallèle, tirer avec un gun dans chaque main, découper ses ennemis au katana, et tout ça en déclenchant des bullet-time à volonté. En un mot comme en cent, pour les fans de jeu d'action : le kiffe total ! Seulement voilà, le hic, c'est que la majorité de ces mouvements nous sont proposés dès la première mission, pour n'évoluer que très mollement au cours de l'aventure (on pourra tout de même acheter quelques améliorations et autres customisation d'armes moyennant finance, mais ces dernières ne viendront hélas pas apporter grand-chose à la manière d'aborder les combats). C’est pourquoi, WET devient vite répétitif, et tout le charme d'un titre qui pouvait miser sur un gameplay riche pour enchaîner les séquences d'anthologie s'évapore bien vite pour laisser place à quelques combos appris par cœur et multipliés ad nauseam. En clair, on saute et on glisse pendant 90% du jeu, laissant notre index droit posé sur le bouton de tranche prévu à cet effet. Cela nous permet de canarder en continu (bien pratique les munitions illimitées), tout en étant assistés par un système de visée automatique qui laisse peu de place à l'échec. Parfois, on se fait quelques frayeurs dans des phases d'escalade peu claires (pour le coup, Lara n'a que peu de soucis à se faire) ou on s'arrache les cheveux sur des niveaux pensés différemment et parsemées de QTE (une course-poursuite sur le toit d’une voiture plutôt jouissive, une chute à travers les débris d'un avion horriblement injouable). Autre souci, vous trouverez face à Rubi des hordes d'ennemis certes, mais des hordes d'ennemis statiques et à la cervelle de moineaux attardés, qui attendent sagement de se faire hacher-menu en tirant dans le vide. Vous comprendrez alors qu'au final, les tant attendues orgies de sang et de violence ne sont pas à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer... Fort heureusement, quelques batailles seront plus ardues que d'autres, faisant renaître en nous l'esprit hardcore-gaming qui nous pousse à recommencer 50 fois un challenge juste pour ne pas s'avouer vaincu. Et soulignons également que pour varier un peu les plaisirs, le soft propose des séquences de "combat en cage" dans lesquelles votre objectif sera de stopper des vagues successives d'ennemis en condamnant des portes dans des battlezones fermées. Il y a aussi un mode "rage" dans lequel rien ne bougera d'un iota, sauf les graphismes qui rappellent l’univers du film Sin City, rapprochant alors WET de MADWORLD. Sûrement un hommage à la scène de la "villa bleue" dans Kill Bill !
WET a minute !
Mais ce gameplay un peu répétitif n'est pas le plus gros défaut du titre de Bethesda Softworks qui souffre, chose fortement regrettable, de quelques carences techniques navrantes. En plus de graphismes inégaux (dans lequel le manque de finition et des gros bugs d'affichage ne parviennent pas à être rattrapés par quelques effets de lumière sympathiques), un style "pellicule rayée" dans le jeu qui fait très mal aux yeux, et surtout, une caméra totalement à la ramasse, qui se plante dans les décors à chaque saut un peu mal calibré. On pestera souvent contre cette dernière qui provoque souvent vers des morts débiles, nous obligeant à recommencer maintes fois des pans de missions pourtant pas compliqués. Heureusement, les checkpoints sont nombreux et bien placés. De plus, on ne peut pas dire que la belle Ruby soit très réceptive à nos doigts titilleurs, puisque question maniabilité, WET fait pâle figure face aux titres cités plus haut. Dès lors qu'on ne se concentre pas à 100% sur toutes nos cascades (glissades, sauts, courses sur les murs), c'est encore une fois le game over assuré. Combien de fois Rubi est partie sur le côté d'un mur au lieu de partir à la verticale ? Combien de fois a-t-elle oublié d'attraper l'échelle en se laissant tomber d'une façade ? Combien de fois a-t-elle rebondi sur un mur au lieu de s'y agripper ? Les exemples d'approximations dans la gestion des sauts sont très nombreux, et les morts qui s'en suivent plutôt rageantes. Aussi, il se dégage de WET un parfum de frustration, comme si ses égarements techniques nous empêchaient de profiter pleinement d'un titre au potentiel hautement jubilatoire. Ne demeurent que quelques phases bien sympathiques mais hélas trop peu nombreuses et surtout trop courtes, qui ne parviennent qu'à de rares moments à hisser le titre de Bethesda à un niveau qu'il n'aurait jamais dû quitter.