Test également disponible sur : Wii

Test Wario Land : The Shake Dimension

Test Wario Land : The Shake Dimension
La Note
note Wario Land : The Shake Dimension 15 20

Le plaisir de retrouver des sensations et des valeurs perdues. Voilà ce que nous promet Wario Land : The Shake Dimension, un jeu de plate-forme en 2D et aux mécaniques de jeu ancestrales. Bien huilé et fort bien réalisé, le titre de Nintendo et de Good-Feel se paie également le luxe d’intégrer de façon intelligente et ludique les fonctionnalités de la Wiimote. Dommage que le manque de variété et de challenge ternisse un peu le tableau et que le véritable intérêt se situe au niveau des quêtes annexes et de la replay-value. Un bon titre néanmoins.


Les plus
  • Une réalisation en 2D sublime
  • Palette d'animations ahurissante
  • Utilisation intelligente de la Wiimote
  • Des Boss très sympathiques
  • Bonne replay-value
  • Chouette bande-son
  • Le retour de la plate-forme à l'ancienne
Les moins
  • Affiche 4/3 uniquement
  • Level design qui manque de fun
  • Des niveaux trop courts
  • Des ennemis peu variés
  • Manque de challenge
  • Devoir se retaper chaque niveau en sens inverse


Le Test

Pour le moins cantonné aux mini-jeux et autres tâches subalternes, Wario n’en reste pas moins un personnage emblématique de l’univers Nintendo. Aussi, après quelques épisodes de la série WarioWare sympathiques, notre gros plein de soupe a connu une longue traversée du désert, ce qui ne l’a pas aidé à améliorer sa réputation, si tant est qu’il en ait une. Heureusement, Wario n’a pas dit son dernier mot et pour son grand retour sur Wii, il a décidé de prendre tout le monde à contre-pied et d’imposer à nouveau la plate-forme 2D. Pari réussi ?


Alors qu’il se prélassait tranquillement dans sa décapotable, Wario est subitement réveillé par l’arrivée inattendue d’un imposant colis empaqueté dans un joli papier cadeau. C’est le Capitaine Syrup, une jeune femme pirate, qui a fait part de ce présent - empoisonné - au père Wario, soucieux d’y trouver à l’intérieur un butin inestimable. Si l’appât du gain est toujours un motif pour se lancer dans de nouvelles aventures, Wario va devoir surtout sauver le peuple des Merlufe, des créatures vivant paisiblement dans une dimension parallèle, accessible par ailleurs via un télescope magique. Il y va de la vie de la reine Mérelda, prisonnière des griffes de l’infâme roi Shake, tyran et terroriste de fortune, et de son peuple persécuté. Si le scénario n’est clairement pas la qualité première de ce Wario Land : The Shake Dimension, sa réalisation en revanche est à contrario un argument nettement plus persuasif. Préférant la 2D aux modélisations cubiques et hasardeuses, Nintendo et le studio Good-Feel ont préféré opter pour une réalisation "archaïque", où tout – ou presque – se fait à la main, sans l’aide d’ordinateurs surpuissants. Et on a beau s’habituer à la haute définition et aux performances offertes par le moteur Unreal, revenir à des sprites dessinés à la main fait un bien fou.

 

Shake it baby !

 

Il faut dire que les développeurs n’ont pas lésiné sur les moyens et ont décidé de remettre au goût du jour ces méthodes ancestrales qui parcourent le temps sans jamais s’estomper. Mieux, si le choix de la 2D semble s’imposer d’elle-même dans ce jeu, c’est parce que Wario Land : The Shake Dimension est un jeu de plates-formes comme on en faisait par palettes dans les années 80. Le retour du bon goût et des valeurs d’antan ? Si on laissera chacun juger de sa propre personne, on ne peut que féliciter le travail effectué sur les animations, détaillées au possible, et qui permettent à Wario de se mouvoir avec une souplesse inégalée. De sa prime apparition il y a une vingtaine d’années jusqu’à sa dernière – pitoyable – prestation l’année dernière sur DS dans Wario : Master of Disguise, jamais Wario n’a été aussi classe, même la bedaine à l’air. La palette d’animations et d’expressions de ce héros est tout bonnement ahurissante offre au personnage une nouvelle dimension. Qu’il marche, coure, saute, nage, s’esclaffe ou grimpe aux murs, notre ivrogne à la salopette jaune le fait avec un naturel presque déconcertant, mais sans jamais nous déconcerter. Aucun doute possible, Wario Land : The Shake Dimension jouit d’une qualité artistique que d’autres productions plus onéreuses devraient s’inspirer.

 

Qu’il marche, coure, saute, nage, s’esclaffe ou grimpe aux murs, notre ivrogne à la salopette jaune le fait avec un naturel presque déconcertant, mais sans jamais nous déconcerter."

 

Si cette réalisation est un exemple à suivre, le gameplay et l’utilisation de la Wiimote devraient également servir de tuteur à d’autres titres qui voient le jour sur Wii. Plate-forme 2D oblige, Wario Land : The Shake Dimension se doit de suivre quelques codes bien établis afin de ne pas trahir sa propre condition. Ce n’est pas une surprise et encore moins une surprise que la progression se fait principalement dans le sens de lecture, de la gauche vers la droite. Un scrolling horizontal avec lequel les joueurs trentenaires ont grandi dans les années 80 et 90, et qui parvient toujours à faire son petit effet. Pour mener à bien sa mission, Wario dispose de ses propres capacités physiques, c’est-à-dire pas grand-chose dans l’absolu. Mais grâce à ses grosses fesses et à son abdomen imposant, notre héros est capable de renvoyer le plus cruel des Boss dans sa dimension. La Wiimote tenue à l’horizontale, le joueur peut faire faire à Wario toutes sortes d’acrobaties improbables.

 

Gagner plus pour jouer plus

 

A l’instar de ses premières apparitions sur Game Boy, Wario peut donner un coup d’épaule, soit pour casser des briques et autres pierres, soit pour éliminer un ennemi qui aurait tendance à lui barrer le chemin. Il peut aussi écraser ses opposants d’un simple coup de popotin. Lorsqu’ils sont étourdis ou assommés, les ennemis peuvent être secoués comme de vieux sacs à patates, tout comme ces sacs de bourses disséminés un peu partout dans les niveaux. Il ne faudra d’ailleurs pas trop les snober, ni même les petites pièces en bronze et encore moins les gros diamants. Plus Wario disposera d’un gros compte en banque, plus il pourra continuer son parcours, les cartes pour révéler de nouveaux mondes étant payants ! Gagner plus pour jouer plus, voilà une devise qui semble vraiment d’actualité en ces temps de crise financière. Mais la gamme de coups de notre héros ne s’arrête pas là. En secouant la Wiimote de haut en bas, le joueur peut obliger Wario à faire trembler le sol de son poing ravageur. Cela permet de renverser certains ennemis qui paraissaient invincibles, mais aussi de faire apparaître des niveaux cachés mais surtout de faire tomber certains blocs instables. Acrobate à ses heures perdues, Wario peut aussi se balancer sur une barre fixe ou jouer les Tarzan sur une liane ou une corde de fortune. Histoire de varier encore plus le gameplay, il est possible d’enfourcher des engins tels que le cyclochaudron ou le sous-warin qui offre une jouabilité différente et qui joue sur les fonctionnalités gyroscopiques de la Wiimote. Sympathique.

 

Plutôt bien calibré, aussi bien dans sa réalisation que dans son gameplay, Wario Land : The Shake Dimension renoue avec les sensations d’antan et l’on se prend rapidement au jeu."

 

Plutôt bien calibré, aussi bien dans sa réalisation que dans son gameplay, Wario Land : The Shake Dimension renoue avec les sensations d’antan et l’on se prend rapidement au jeu. Seulement voilà, avec cinq mondes uniquement, découpé chacun en quatre niveaux + un Boss à abattre, Wario Land : The Shake Dimension offre une durée de vie beaucoup trop courte, d’autant que le challenge d’autrefois n’est clairement pas au rendez-vous. Les ennemis, bien que sympathiques manquent de variété, mais surtout d’agressivité pour inquiéter notre héros ventripotent. De même, le level design, peu inspiré, montre rapidement ses faiblesses au bout du troisième monde, où le sentiment de se taper à peu près les mêmes niveaux se fait terriblement sentir. Du coup, ceux qui ne portent guère attention aux petits bonus cachés ne se soucieront guère de la replay-value, pourtant bien présente dans le jeu. Autre reproche : l’obligation, une fois le niveau terminé, de revenir sur ses pas le plus rapidement possible prouve que les développeurs se sentaient obligés de nous resservir une dose supplémentaire pour palier le manque flagrant de longévité dans la construction des stages. Fort heureusement, Wario Land : The Shake Dimension se rattrape aisément grâce aux Boss, imposants, souvent bien trouvés et qui permet de faire usage de la plupart des fonctionnalités offertes par la Wiimote. C’est déjà pas mal.





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