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Bien moins enthousiasmant que prévu, Warhammer 40 000 : Eternal Crusade a manifestement eu les yeux plus gros que le ventre et n'a pas su tenir toutes ses promesses. Même l'appellation de MMORPG qui lui a été accolée un temps est totalement erronée. En revanche, si la perspective de jouer à un émule de Battlefield dans l'univers de Warhammer 40 000 vous tente, alors vous trouverez matière à prendre du plaisir. Les classes variées, le petit mode PvE et les combats au corps à corps évitent au jeu de n'être qu'un simple clone. Mais la concurrence est rude, et sans suivi sérieux, le jeu risque de rapidement tomber dans l'oubli. Espérons donc que les développeurs finissent par tenir leurs promesses initiales !
- Des combats au corps à corps
- De nombreux types de persos
- Des véhicules à la Battlefield
- Une direction artistique fidèle à Warhammer
- Graphismes inégaux
- PvE anecdotique
- Des micro-transactions
- Beaucoup de promesses non tenues
Les jeux estampillés Warhammer 40 000 ont souvent lorgné du côté de la stratégie et parfois du côté de l'action pure. Annoncé il y a plus de trois ans, Eternal Crusade, lui, se présentait carrément comme un MMORPG muni d'un véritable monde persistant. Après être passé par la case Early Access sur Steam (un concept qui permet de faire payer aux joueurs des versions beta de jeux qu'ils n'auraient peut-être pas achetés au final…), la production du studio Behaviour Interactive est enfin sortie "pour de vrai".
C'est donc l'heure du bilan pour Warhammer 40 000 : Eternal Crusade qui, autant le dire tout de suite, est loin de tenir toutes les promesses faites en début du développement. En guise de MMO, nous avons en réalité affaire simplement à un shooter multi à la troisième personne, pouvant regrouper de 5 à 60 joueurs selon les modes. Quant au monde persistant évoqué, il se limite à l'affichage à l'écran d'une carte du monde divisée en différents territoires. Si la possession de ces territoires par les différentes factions semble effectivement évoluer légèrement avec le temps, cela se fait de manière automatique et opaque. Il n'est absolument pas possible de choisir dans quelle zone on désire se battre (il faut se contenter d'un simple matchmaking) ni, au final, d'influencer d'une quelconque manière concrète sur l'évolution de la carte. Ce point sera sûrement retravaillé au fil des patchs mais, pour l'heure, cette fonctionnalité ne présente aucun intérêt et semble avoir été posée là vite fait juste pour pouvoir répondre grossièrement au cahier des charges initial. Bref, juger le jeu par rapport à ce qu'il devait être initialement serait bien trop cruel, et nous nous contenterons donc de l'appréhender tel quel, en mettant de côté nos attentes et nos a priori.
Et la meilleure façon de résumer le jeu en quelques mots est certainement de le qualifier de Battlefield dans l'univers de Warhammer 40 000.
Et la meilleure façon de résumer le jeu en quelques mots est certainement de le qualifier de Battlefield dans l'univers de Warhammer 40 000. Captures de points, présence de différents véhicules, grandes maps et armes à feu forment un gameplay classique, mais efficace. Le mode Escarmouche propose des affrontements de 30 à 40 combattants, tandis que le mode Bataille générale pousse la limite à 60. Dans les deux cas, les maps sont très vastes, parfois même un peu trop puisque les combats ont tendance à se dérouler uniquement autour des points à capturer. C'est notamment le cas avec des joueurs peu expérimentés, qui se jettent tête la première dans les batailles. Eternal Crusade nous pousse pourtant à faire preuve de stratégie et de tactique, avec différents systèmes de guildes, groupes et escouades. Notre personnage reçoit par exemple un bonus de moral s'il reste proche de son chef d'escouade.
BATTLEFIELD 40 000 ?
Si les points communs avec la série de DICE sont flagrants, le niveau de qualité général n'est hélas pas forcément du même acabit. Surtout d'un point de vue technique, puisqu'on doit ici faire l'impasse sur les décors destructibles, tandis que le moteur graphique réalise un travail inégal. Certains effets spéciaux et décors font leur petit effet, tandis que d'autres semblent extrêmement datés. Même principe pour les textures, qui n'ont clairement pas toutes bénéficié d'un soin égal. Heureusement, Eternal Crusade arrive à tirer son épingle du jeu grâce à l'univers Warhammer 40 000, plutôt bien respecté sur le fond comme sur la forme. Ainsi, la direction artistique très sombre et métallique arrive à se montrer convaincante, tandis que le jeu nous laisse pas mal de libertés dans le choix de notre personnage. Il peut appartenir à quatre factions différentes (Space Marines, Space Marines du Chaos, Orks et Eldars), elles mêmes divisées en différentes allégeances. Quant au système de classes, il se montre très complet puisque selon la faction choisie on en dénombre entre cinq et sept, relativement originales. Certaines peuvent capturer les points sur la cartes et d'autres non. Certaines sont spécialisées dans les armes lourdes et d'autres dans les soins. Certaines sont munies d'un jet pack et d'autres savent devenir quasiment invisibles.
Si les points communs avec la série de DICE sont flagrants, le niveau de qualité général n'est hélas pas forcément du même acabit.
Enfin, certaines sont faites pour les tirs à distance et d'autres pour les corps à corps. En effet, Warhammer oblige, le jeu propose un système de combats rapprochés, où les armes blanches parlent alors à la place des guns. Voilà qui apporte un petit vent de fraîcheur dans un jeu globalement trop conventionnel. Ainsi, le mode Repaire limité à cinq personnes aurait pu constituer un pan "joueur contre environnement" intéressant, mais ces missions de coopération contre des Tyranides se bouclent bien trop vite pour réellement marquer les esprits. On pourra également regretter que le jeu soit vendu à un prix trop élevé par rapport à son contenu, surtout que des micro-transactions sont présentes malgré cela. Le bilan final s'avère donc assez mitigé, et il n'y a plus qu'à espérer que les développeurs proposent un suivi exemplaire de leur jeu qui, s'il bénéficiait des fonctionnalités prévues en début de développement, apparaîtrait tout de suite beaucoup plus ambitieux et intéressant.