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Sachant que tous les goûts et les couleurs se trouvent dans la nature, il est normal que le concept ne plaise pas à tout le monde. Pris individuellement, Viva Piñata : Pagaille au Paradis s’avère être un bon jeu. Toujours aussi reposant et visuellement contrasté par rapport aux autres jeux du genre, il peut constituer un investissement correct pour les novices de la série. Pour les grands fans du premier opus, l’effort peut être salué. Reste à savoir si les améliorations proposées suffisent à un nouvel achat, d’autant plus qu’il s’agit ici de tout recommencer. Ce Viva Piñata : Pagaille au Paradis peut en effet être considéré comme une version améliorée mais sans les avantages d’un add-on, comme celui de reprendre un jardin créé dans la première mouture. Dommage.
- Univers chatoyant
- Ambiance sonore réussie
- Une caméra améliorée
- Le mode multijoueur
- S'apparente plus à un add-on
- Un jardin toujours limité
- Ergonomie perfectible
- Tutorial encore brouillon
Il y a deux ans, l’exotisme de Viva Piñata laissait espérer que l’avenir du jeu vidéo sur Xbox 360 ne se contenterait pas uniquement de proposer des jeux destinés à nous projeter dans un monde plus vrai que nature. La fantaisie et l’imaginaire incongrus avaient bien toujours sa place. Mais l’arrivée de Viva Piñata : Party Animals nous a ramené sur terre. Une telle bourde n’avait pu être commise que par un industriel candide qui, en toute innocence, pensait le genre déclinable et surtout commercialisable à l’infini. Pour la troisième année consécutive sort cette fois-ci un nouveau titre mettant en scène les peluches en papier mâché de Rare : Viva Piñata. Cette fois-ci, la prudence a été de mise puisque ce volet reprend les principes du titre initial de 2006.
Parce qu’il faut bien introduire le jeu, une histoire simplissime plante le décor. C’est en tentant de dérober les archives de Piñata Central que toute la base de données a été effacée. Juste un commentaire, pas d’animation, et sans transition le joueur se retrouve à devoir rééditer le serveur à coup de pelle et à grands renforts de graines. On retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de Viva Piñata premier du nom. Un univers charmant, un ton décalé avec des Piñatas affriolants dont il faut prendre soin, des personnages gentiment loufoques et une musique douce et légère. Petit changement cependant quant au début du mode "Story" : le joueur commence avec un petit lopin préalablement et sommairement aménagé, dont il faudra se contenter pendant les dix premiers niveaux avant de voir celui-ci s’agrandir. Comme dans la version initiale, toutes les Piñatas ne s’entendent pas et il faudra s’attendre à intervenir avec son seau d’eau ou sa pelle (solution radicale et parfois même jouissive diront certains) afin d’arrêter les chamailles et autres batailles. Les jardiniers les plus prévoyants décideront de séparer les colocataires à l’aide d’une barrière en bois. Gérer l’animalerie nécessitera d’autant plus de précautions quant aux interactions de ces petites créatures, puisque 32 nouvelles espèces on été ajoutées à la collection précédente. Les accessoires et jouets pour pimenter le jeu et créer son paradis bien personnel sont toujours présents. Il en est de même pour les défis et autres mini-jeux permettant aux Piñata de procréer et de donner naissance à des rejetons. Même trame mais nouveau scénario, davantage de possibilités, de nouveaux mini-jeux, plus de Piñatas, on ne change pas une formule qui gagne.
Le Paradis sur Terre ?
Qu’on ne s’y trompe cependant pas, la base reste la même mais le tout forme tout de même un ensemble vraiment amélioré. Deux nouveaux modes font leur apparition. Le mode online offre la possibilité non seulement d’échanger des Piñatas, mais surtout de pouvoir jouer avec trois autres joueurs sur un même jardin. Ce partage est assez agréable et permet de se répartir les tâches en simultané. Pour ceux qui n’ont pas le Xbox Live, le mode coopération permet également à deux personnes, munis chacun de leur manett,e de gérer le jardin sur un même écran de façon indépendante. Le mode "Pour du beurre" est intéressant car il offre la possibilité de faire une courte partie sans se préoccuper des objectifs à atteindre ni des Piñatas de mauvaise augure ou des voyous, tout en profitant des options débloquées. Chose assez agréable sans pour autant être motivant. Tout avoir sans demander le moindre effort ne fait pas le bonheur de tout un chacun. L’autre innovation de Viva Piñata : Pagaille au Paradis est la possibilité de se rendre dans deux univers différents, le Piñarctique ou le Désert des desserts, afin de capturer des Piñatas qui naturellement ne se rendraient pas dans le jardin principal. C’est ainsi que des pingouins, yaks ou autres renards des neiges peuvent être capturés dans la zone Piñarctique, tout comme des chameaux, scorpions, hyènes peuvent être ramenés du Désert des desserts. Pour rassurer les écolos, sachez que la Piñata ne sera résidente que si les conditions de son habitat naturel sont réunies. Ainsi sont mis à disposition des sachets miraculeux qui, une fois dispersés de la même façon que le sachet d’herbe, permet de créer une surface de sable ou de neige. L’interaction des plantes avec ces environnements sera assez logique, puisqu’un pommier ne prospérera pas dans une surface ensablée et se dessèchera facilement par exemple.
L’autre innovation de Viva Piñata : Pagaille au Paradis est la possibilité de se rendre dans deux univers différents, le Piñarctique ou le Désert des desserts, afin de capturer des Piñatas qui naturellement ne se rendraient pas dans le jardin principal.
Pour ce qui est de l’interactivité, un défaut très remarqué dans le premier opus a enfin été corrigé. Désormais la caméra ne stagne plus comme si elle était myope, et il est bien plus aisé et agréable de parcourir le jardin en vue éloignée, en jouant avec le zoom autant que de besoin. Mieux encore, la visibilité s’est améliorée puisqu’il est possible de reculer au-delà des limites du jardin pour mieux le contempler ou bien observer les Piñatas rodant aux alentours, et afficher les pré-requis pour en faire des résidentes. Le jardinier sera moins désœuvré étant donné qu’il pourra également prendre les mesures nécessaires pour éloigner un indésirable ou même l’éliminer dès son entrée avant que celui-ci ne fasse des dégâts. Un autre bon point sur le jeu est l’arrivée du radar Piñata. Auparavant, à la caméra trop limitée s’ajoutait la difficulté de retrouver un pensionnaire précis. En effet, aucun moyen rapide d’accès n’était proposé pour faire défiler les Piñatas acquises. Assurément cet outil est perfectible car à partir d’un certain nombre de Piñatas obtenus, cela prend un peu de temps pour faire défiler la liste, bien que son introduction soit quand même un progrès. Le panneau d’interdiction posé en bordure constitue un répulsif efficace en interdisant l’accès à une espèce de Piñata désignée. Pour ne pas trop faciliter la tâche, seules les espèces dont le jardinier aura été l’entremetteur pourront être désignées.
Pour le développement durable
Autre variante dans ce paradis, les Piñatas régulièrement demandées par le Central sont désormais disponibless via la boite prévue à cet effet, placée aux abords du jardin. Pour pimenter le défi, il ne s’agira plus seulement d’expédier une espèce particulière, mais il faudra aussi que son sucromètre (sorte de baromètre du bonheur comme il peut l’être appelé dans cette cité à bonbons) soit plein. Il faut pour cela entrer dans la tamagochi attitude : nourrir la bête, lui donner des bonbons, un nom et des jouets. Ces actions devraient suffire à la rendre heureuse. C’est vrai qu’elles font un peu nunuches ces créatures, mais c’est bien cette innocence qui permet de sensibiliser le joueur car il est alors plus agréable de se projeter dans un monde où ces petits êtres obéissent sans broncher. Il est même possible de leur apprendre des tours à l’aide d’une baguette, qui seront différents en fonction de l’espèce touchée. Pour aller plus loin dans le fétichisme, les Piñatas pourront participer à des concours, et même des courses avec les adversaires du Piñata Central, ou bien d’autres compétiteurs qui se seront connectés au Xbox Live. Microsoft profite d’ailleurs de ce côté collectionneur pour tenter de remettre la Xbox Live Vision au goût du jour. Tout simplement en scannant des cartes imprimées suite à prise de photo pendant une partie, ou téléchargement sur internet, des Piñatas pourront être injectées dans le jeu. Un moyen détourné de faire un peu de buzz autour, permettant à la communauté Xbox Live de faire des échanges. Attention tout de même aux apparences car Viva Piñata : Pagaille au Paradis n’est pas si grand public que ça. Choix tactique ou manque de soin, le tutorial reste épars et confus. Certes, Leafos informe maintenant le joueur quand une plante est desséchée, mais pour ne pas trop lui faciliter la tâche, il faudra scruter le jardin pour retrouver la plante à arroser. Plus gênant quand même, l’accumulation des messages dans le coin inférieur droit de l’écran est un légèrement redondant, sachant qu’un message apparaît à chaque plante desséchée, qui ne disparaît pas automatiquement une fois l’action effectuée. Quelques fausses notes mais rien d’insurmontable, le jeu reste toujours aussi sympathique.