Valorant : à la hauteur de sa hype ? Counter Strike et Overwatch en danger ? 1er verdict


Valorant : à la hauteur de sa hype ? Counter Strike et Overwatch en danger ? 1er verdict

Rarement un FPS free-to-play n'avait généré autant de hype que Valorant, mais force est de constater que l'aura de Riot Games (League of Legends) semble avoir fait le plus gros du travail. Initialement annoncé en tant que Project A, Valorant est donc le petit nouveau sur le marché du FPS compétitif. Une niche particulièrement concurrentielle, où de nombreuses grosses licences se sont cassées les dents auparavant, qu'il s'agisse de Quake Champions, de Lawbreakers ou encore de Battleborn pour n'en citer que ceux-là. Tous avaient la même ambition démesurée, à savoir mettre à la retraite Counter-Strike mais aussi Overwatch, puisque ce dernier a ravi la couronne du plus gros "Hero Shooter" au vénérable Team Fortress 2. Avec ces deux mastodontes en ligne de mire, Riot a mis le paquet sur son projet, et il est désormais l'heure de savoir si le jeu est à la hauteur de la hype qu'il génère. Voici nos premières impressions après 3 jours passés à poncer la beta du jeu.


ValorantDécrit par beaucoup comme le Counter-Strike killer, Valorant vise diablement haut, et avec de telle ambitions, on était très impatients de voir si son gunplay pouvait soutenir la comparaison. Force est de constater que le jeu de Riot Games s'est largement inspiré du titre de Valve Software en lui empruntant de nombreuses mécaniques, malheureusement sans forcément que cela soit une véritable réussite à chaque fois. Tout d'abord, on retrouve 2 équipes de 5 joueurs qui vont s'opposer pour planter une bombe, exactement comme dans les maps "de_" du célèbre mod d'Half-Life. Ici appelée "Spike" (sauf lorsqu'un message vous indique que la "Bombe" est en place), l'engin explosif doit être armé dans des zones dédiées spécialement indiquées sur la carte. Bref, jusqu'ici, rien d'exotique. Lors de chaque round, les attaquant disposent d'une minute 40 pour poser la bombe, ce qui est plus court que dans CS, obligeant donc à plus d'action et à moins de séquences où l'on plante la tente en attendant que l'adversaire pointe son museau.

 

ValorantPour l'instant, trois maps sont disponibles (Bind, Haven et Split), et reposent sur un modèle classiques avec deux bomb-sites et trois lanes pour passer d'un spawn à l'autre. On note toutefois certaines exceptions, et quelques nouveautés plutôt bienvenues à l'image des téléporteurs de la map Bind. Ces derniers, à sens unique, permettent de se déplacer extrêmement rapidement, mais font un bruit de folie lorsqu'on les utilise. Enfin, la map Haven, même si elle reste classique, offre 3 bomb-sites et une surface bien plus grande. Pour autant, cette dernière n'est pas vraiment plus favorable à l'équipe offensive malgré ce que l'on aurait pu croire. Pour l'instant, chaque map semble plutôt bien équilibrée, et on n'a pas remarqué qu'un côté soit avantagé par rapport à l'autre. Pour gagner, l'équipe qui défend doit désamorcer le Spike, ou tuer tous les adversaires, tandis que les attaquants doivent faire sauter le Spike, ou éliminer les défenseurs.

COUNTER-STRIKE 1.7 ?

ValorantLes emprunts à CS ne s'arrêtent pas là, puisqu'on va également retrouver un système d'achat d'armes au début de chaque round. 30 secondes sont ainsi dédiées au shopping, afin de craquer l'argent dûment acquis lors du round précédent. Là encore, une victoire rapporte beaucoup, tandis qu'une prime est offerte pour chaque frag qu'on fait. L'argent sera dépensé en armes (17 au total, avec fusils d'assaut, smg, pompe, sniper ou encore mitrailleuse), en bouclier (léger ou lourd) et enfin en charges pour les compétences de notre héros. Bref, en sortant de Counter-Strike on n'est pas vraiment dépaysés. Pourtant, certaines mécaniques n'ont pas vraiment eu l'impact escompté. En effet le système économique est plutôt généreux, et on n'est rarement à la rue pour s'acheter de l'équipement. À moins que notre équipe se fasse rosser en boucle, on n'aura jamais besoin de partir à la guerre avec les armes les plus pourries du jeu (et les moins chères). Dans les faits, l'argent coule à flots, et à moins de vouloir acheter un AWP (ici appelé Opérator, c'est le fusil de sniper le plus puissant du jeu, et l'arme la plus chère) à chaque round, la crise économique ne nous guette pas vraiment. Dans le pire des cas, le jeu intègre un intelligent système qui permet de demander aux équipiers de nous acheter une arme. Il suffit alors pour les riches d'ouvrir la boutique, et de satisfaire aux désirs de leurs coéquipiers en un seul clic. Il n'y a donc plus besoin de galérer à mendier via le chat comme dans Counter-Strike. Mais globalement, ce système manque d'impact dans le jeu, et on ne retrouve pas (ou extrêmement rarement) la nécessité de devoir sacrifier des rounds à économiser, comme cela arrive souvent sur CS.

 

Si Valorant est clairement plus exigeant que la moyenne au niveau du tir, il reste bien plus facile d'approche que Counter-Strike, avec des armes dont le recul est parfois quasi-inexistant.

 

ValorantLorsqu'on est en jeu, les différences avec le FPS de Valve se font encore plus grandes. Si Valorant est clairement plus exigeant que la moyenne au niveau du tir, il reste bien plus facile d'approche que Counter-Strike, avec des armes dont le recul est parfois quasi-inexistant. Bien sûr, on perd en précision si on tire en mouvement, mais le fait de devoir limiter la cadence de tir d'une arme automatique est une problématique bien moins essentielle ici. D'ailleurs, l'accent n'est pas autant mis sur la précision du tir, puisque chaque arme dispose de statistiques bien précises, et il n'est ainsi pas possible de pouvoir tuer n'importe qui, avec n'importe quelle arme, d'un seul tir à la tête, comme c'est le cas du côté de chez Valve. La plupart des armes dispose en sus d'un iron sight, ce qui permet de viser le long de l'arme, ce qui est une feature uniquement disponible sur les armes à lunette chez Valve. Cette touche de modernité rend aussi la visée plus facile, et stabilise grandement la plupart des armes qui deviennent alors plus précises. De plus, on ne dispose d'aucune grenade, flash, fumigène, explosive ou incendiaire, les compétences des héros s'occupant désormais de tout ceci.

WE CAN BE HEROES

ValorantCar oui, Valorant lorgne en fait bien plus du côté d'Overwatch, avec 10 héros aux capacités spécifiques, mais aux rôles parfois similaires. En réalité ces héros dont tous partie d'une des 4 classes disponibles à savoir les Duellistes (des attaquants optimisés pour le frag), les Initiateurs (qui facilitent l'entrée dans une zone défendue, et permettent de détecter l'ennemi), les sentinelles (qui surveillent l'arrière-garde, et supportent leurs équipiers), et les contrôleurs (qui peuvent bloquer les champs de vision et fragmenter le champ de bataille). On a pu entendre dire que Valorant allait s'adresser aux amateurs de shoot pur et dur, et qu'il serait possible de cartonner sans s'occuper des pouvoirs des héros. C'est largement faux, car les capacités des personnages sont essentielles à la victoire en plus d'être souvent extrêmement puissantes. Pour vos donner une idée, Sova, un initiateur, dispose d'un arc qui envoie des flèches radar (ce qui révèle la position des ennemis à toute votre équipe), d'un drone pour aller faire de la reconnaissance, de flèches provoquant un arc électrique, et d'une attaque spéciale qui offre 3 flèches capables de transpercer tous les murs. Vous l'avez compris, il n'est absolument pas question de se priver de ce genre d'avantage décisif. On précise d'ailleurs que le pouvoir de base se régénère généralement avec le temps, que deux autres doivent être rechargés via la boutique, tandis que l'attaque spéciale s'obtient en ramassant des orbes par terre, ou en accumulant des frags (un peu comme dans COD).

 

Si Valorant ressemble à une contrefaçon de Counter-Strike pour son versant shoot, il s'emble s'être largement inspiré d'Overwatch pour les héros.

 

ValorantSi Valorant ressemble à une contrefaçon de Counter-Strike pour son versant shoot, il s'emble s'être largement inspiré d'Overwatch pour les héros. En effet, Sova, qu'on vient de vous décrire, fait furieusement penser à Hanzo. Encore plus troublant, Omen ressemble comme deux gouttes d'eau à Reaper, et les deux peuvent se téléporter via un nuage sombre. D'ailleurs, l'attaque d'Omen s'appelle "From the Darkness" en VO, ce qui est exactement la punchline que sort Reaper après s'être téléporté dans le jeu de Blizzard. Bref, entre inspiration et hommage, on a encore une fois l'impression de jouer à une copie frauduleuse d'Overwatch. D'ailleurs, si Blizzard a largement soigné le lore derrière chaque personnage, en leur conférant des personnalités propre, rien de tout ça n'existe dans Valorant. Vous l'avez compris, le dernier jeu de Riot ne risque donc pas d'enterrer les jeux dont il s'inspire beaucoup, et la vraie question est désormais de savoir s'il pourra faire son trou grâce à ses nombreuses qualités. Pour l'instant, et malgré le nombre restreint de map, le jeu marche plutôt bien et on s'y amuse, ce qui est le principal. D'ailleurs, lorsqu'on tombe sur une équipe qui profite des nombreux outils pour communiquer, et qui joue ensemble, on prend un sacré pied. Reste que lorsque tout le monde part dans son coin, l'expérience devient nettement moins fun. Là où CS propose un mode "casual" avec des parties à 10 Vs 10 où l'on pourra jouer un peu pour sa pomme, Valorant n'offre pour l'instant qu'un seul mode taillé pour le compétitif. Autre reproche, pour l'instant lorsqu'un membre de l'équipe se déconnecte du match, il faudra le terminer à 4 Vs 5, une prime de 700cr par round étant censée compenser la perte. C'est clairement insuffisant, et on aurait adoré disposer d'un bot contrôlable par un joueur tué comme dans CS:GO, ou d'une vie utilisable.

 

UNE TECHNIQUE EN BÉTON

 

ValorantCependant, il faut rendre à César ce qui est à César, et on doit obligatoirement vous avouer que Riot à fait un sacré taf sur Valorant. C'est simple, on a déjà vu de nombreux jeux finis dans un état bien pire que cette beta qui nous donne franchement l'impression d'un jeu terminé carrément bien produit, et ce, sur bien des points. Tout d'abord, sachez que la technique est irréprochable. Grâce à ses graphismes cartoon assez peu détaillés, le jeu tourne à fond, même si votre PC est une infâme merguez complètement rincée. Le netcode est sans faille, et les serveurs envoient du bois (si on fait exception de la journée d'ouverture, où de nombreux problèmes ont eu lieu), avec aucun problème de connexion à noter, ni aucune latence notoire. En région parisienne, et avec une fibre plutôt honnête, on n'a presque jamais du faire face à un ping à deux chiffres, ce qui est une jolie performance. Les joueurs les plus compétitifs seront donc rassurés, aucune faute technique n'est présente, et seul notre skill négatif, ainsi que nos réflexes de mollusque, ont été à blâmer lorsqu'on se faisait éliminer. Mieux, le système anti-cheat semble lui aussi au point, puisqu'on n'a douté qu'une seule fois d'un joueur sur les nombreuses parties effectuées (avouez qu'un type qui passe plus de 60 frags sur une partie jouée en 17 rounds, c'est suspect). Mieux, on peut aussi débloquer les héros en jouant, et l'utilisation de la carte bancaire semble limitée aux skins d'armes, soit du cosmétique pur et dur. On approuve ce choix.


Notre degré d’attente

Parce qu'il s'inspire un peu trop de Counter-Strike et d'Overwatch, Valorant fait davantage office de jeu ersatz que de véritable personnalité pour prétendre à siéger sur le trône des FPS compétitifs. Malgré cet aspect un brin plagiat (ou hommage, c'est selon), la combinaison des genres s'avère être cependant pertinente, et le titre propose un subtil équilibre qui fonctionne parfaitement et grâce auquel on prend du plaisir. Hyper bien fini et techniquement inattaquable, la dernière production de Riot Games a le chic de s'adresser à tous les joueurs, et fait incontestablement partie de ces jeux classés "easy to learn hard to master", même si avoir fait vos armes sur les titres de Valve et de Blizzard vous donnera d'excellentes bases. Reste à voir comment Valorant évoluera, avec de nouvelles maps (c'est certain), de nouveaux héros (c'est probable) de nouveaux modes de jeu (on l'espère), et un équilibrage sans cesse optimisé, pour que seul le skill des joueurs et leur sens tactique puisse faire triompher une équipe. Valorant est loin d'être celui qui remplacera Counter-Strike ou Overwatch, mais il reste sans conteste un excellent jeu qui va toutefois devoir se montrer à l'épreuve du temps pour se faire sa place au soleil.


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