Test Valentino Rossi The Game sur PS4 et Xbox One sur PC
12 20
Milestone a beau vouloir rajouter un habillage entièrement dédié à la star italienne de la moto, Valentino Rossi The Game est bel et bien un MotoGP 16 déguisé avec une surcouche dédiée à VR46. Sans être un mauvais jeu, le titre peine néanmoins à convaincre niveau gameplay et sensations, contrebalançant par contre avec un contenu pléthorique, mais pas forcément de grande qualité. Un peu comme un Menu Golden au McDo. Si les fans du pilote italien n'y réfléchiront pas à deux fois avant d'acheter un énième objet officiellement tamponné du numéro 46 jaune fluo, on suggère en revanche aux amateurs de sport mécanique de manière plus générale de faire preuve d'un peu plus de retenue. On leur conseille chaudement d'attendre l'arrivée d'autres productions, comme Ride 2 du même studio ou du prochain jeu signé par les Français de Kylotonn, qui travaillent sur un jeu dédié au Tourist Trophy de l'Ile de Man, qui pourrait s'avérer être une option revigorante.
- Contenu pléthorique
- Valentino Rossi sous toutes les coutures
- Fan-service de folie
- Enfin des bécanes 2 Temps
- La variété apportée par le Dirt Track, la R1M, le drift et le rallye...
- ...même si leur réalisation est médiocre
- La physique toujours perfectible
- L'IA toujours aux fraises
- Le moteur graphique qui accuse le poids des ans
- Le rallye limité au Monza Rallye Show
- Le netcode toujours aussi instable en multi.
Milestone semble avoir trouvé une recette qui lui plaît et qu'il ne semble pas prêt à lâcher, à savoir celle du jeu-hommage. Après Sébastien Loeb Rallye Evo, qui était dédié à la gloire de l'Alsacien nonuple champion du monde des rallyes, le studio transalpin se penche cette fois-ci sur un monument du sport mécanique Italien : Valentino Rossi. En grand spécialiste du jeu de moto, Milestone a donc capitalisé sur ce nom qui donne des frissons à la plupart des amateurs de Moto GP, et qui fidélise une armée de fans avec ses sept titres mondiaux en catégorie reine (500cc 2T, puis Moto GP). Avec un nom pareil sur la jaquette, c'est l'assurance de transformer tout les fans du "Dottore" en potentiels clients, surtout que ce nom prestigieux cache en réalité ce qui est le tout nouveau jeu de la franchise Moto GP. Que vaut le millésime 2016 de MotoGP et qu'apporte VR 46 au jeu ? Verdict dans notre test.
MotoGP 16 fait donc peau neuve et met à l'honneur le chouchou du public : Valentino Rossi en personne ! Agencé de manière très similaire à Sebastien Loeb Rallye Evo, Valentino Rossi The Game rappellera immédiatement des souvenirs à tout joueur ayant tâté d'une production Milestone ces dernières années puisqu'on y retrouve les mêmes ingrédients, de l'interface utilisateur au moteur graphique, qui n'ont pas changé d'un poil depuis pas mal de temps. Que voulez-vous, c'est la course à la rentabilité... Dès l'entrée en matière, on sent que le studio italien a plus misé sur son juteux contrat avec la star que sur des qualités vidéoludiques, comme l'amélioration du gameplay et de l'I.A. qui se révèle être toujours aux fraises. Tout commence donc par la création de votre avatar, aux fonctionnalités assez limitées. On choisit un visage parmi quelques uns, puis on remplit les cases avec nom, prénom, surnom et nationalité avant de se choisir un numéro de course parmi ceux restés libres. On peut ensuite personnaliser son avatar via de l'équipement. Seulement voilà, dès ces premiers instants, on ressent les inconvénients lié au gros contrat de naming susmentionné. Comme tout est dédié à la gloire de Rossi, il vous faudra choisir un casque de chez AGV (son sponsor) ou des modèles improvisés siglés Milestone, tandis que le même traitement sera appliqué aux combis, gants et aux bottes qui sortiront tout droit de chez Dainese (autre sponsor de Rossi). Ici, le choix est nettement plus limité que dans Ride par exemple, l'autre jeu de course signé Milestone.
LE MAÎTRE-ÉTALON
Bref, avec cet avatar auquel on ne s'attache pas vraiment (puisqu'on ne le voit jamais, et qu'il n'est que vaguement personnalisable), il est temps de se lancer dans le grand bain de la compétition moto. Ô joie ! D'emblée, on nous informe que Valentino nous fait l'honneur de nous prendre sous son aile, ce qui se traduit par une intégration dans la VR 46 Academy (un programme pour détecter les futurs pilotes moto italiens). A partir de là, le cheminement est classique. En bon mentor, Rossi vous dégotte trois wildcardspour participer à des courses en Moto 3 (des 250cc) dans son écurie perso, le Sky Racing Team VR46. Après ces trois courses initiales, vous aurez engrangé un certain nombre de points de réputation (sorte d'XP qui définit votre progression), ce qui vous ouvrira les portes des écuries et améliorera les compétences de votre pilote, le rendant plus rapide. Comme toujours, plus l'équipe est prestigieuse, plus il faudra d'XP pour pouvoir y décrocher un contrat. Face à nos pitoyables performances, l'écurie de Rossi ne veut pas de nous (tu parles d'un mentor), et on finit dans le team Red Bull KTM Ajo. A partir de là, les saisons s'enchaînent comme en vrai, avec tous les circuits, tous les pilotes et toutes les écuries officielles. Niveau licences, il n'y a rien à redire, on est bien dans un jeu officiel.
Au niveau pilotage par contre, c'est un peu la déception, puisque rien n'a vraiment changé depuis le dernier opus, ou depuis Ride.
Au niveau pilotage par contre, c'est un peu la déception, puisque rien n'a vraiment changé depuis le dernier opus, ou depuis Ride. Le ressenti reste assez flou jusqu'à ce qu'on choisisse la physique pro qui améliore les choses, mais oblige certains réglages de réalisme, comme la boîte manuelle, et plus gênant, le freinage avant-arrière découplé. Un point noir qui existe depuis un moment, puisque si on peut doser le frein avant avec la course de la gâchette, le frein arrière asservi à un bouton est en on/off, d'où des blocages de roue intempestifs. D'ailleurs, il serait temps que les développeurs du studio s'informent un peu, car cela fait belle lurette que les protos utilisés en Moto GP disposent du freinage combiné avant-arrière. Même Marquez, Lorenzo ou Rossi n'ont plus de pédale sous le pied droit. Si on peut toujours faire des high-side ou partir en dérapage, la physique reste toujours la même, qu'on pilote sous le soleil écrasant de la catalogne ou sous des trombes d'eau à Assen. La pluie allonge seulement un peu les distances de freinage, et permet à la roue arrière de déraper plus facilement sur les Moto GP lorsqu'on ouvre les gaz en grand. Impossible de perdre la roue avant sur un freinage, et la tenue de cap en virage ne bouge pas d'un poil.
CONTENU A GOGO
Heureusement, grâce aux multiples caméras, on peut toujours avoir quelques sensations, particulièrement en vue cockpit ou en vue casque pour les plus exigeants. Une immersion qu'il ne faudra pas gâcher en regardant ailleurs que la piste ou les motos des concurrents, tant les décors et la foule sont d'un autre âge. Le moteur graphique Emotion FX aurait bien besoin d'un gros lifting ou d'un successeur. D'autant que le comportement des IA n'a pas bougé non plus. On se retrouve face à des adversaires qui ne nous calculent pas et qui nous percutent pleine balle quand on est sur leur trajectoire. L'occasion de se rendre compte que la physique non plus n'est clairement pas au point, avec des animations assez cocasses lors des rétablissements de chutes. Ces dernières sont d'ailleurs bien trop permissives pour représenter un challenge. Résultat de cette physique moyenne : on gruge comme un fou et on pulvérise sans souci l'IA, même en mode "Hard". Sur le premier virage, on peut sereinement venir à l'intérieur et s'appuyer comme en NASCAR sur les concurrents. De la dernière à la quatrième place en un seul virage, qui dit mieux ?
Résultat de cette physique moyenne : on gruge comme un fou et on pulvérise sans souci l'IA, même en mode "Hard".
Sorti du championnat, votre mentor vous contactera souvent pour quelques épreuves qu'il affectionne particulièrement et qui viendront apporter un peu de distraction dans votre monde ultra-compétitif. Vale nous proposera du Flat-track à intervalle réguliers dans son ranch de Tavullia. Il s'agit de courses sur une piste en terre au guidon de motocross 450cc. Basés sur la glisse, ces intermèdes auraient pu proposer un challenge différent si l'art de la dérive n'avait pas été axé sur le contrôle de la gâchette des gaz. Le pilote contre-braque tout seul et après quelques instants, on s'ennuie ferme, toujours à cause de cette physique au rabais. Autre intermède : des courses courtes au guidon de la Yamaha R1M (l'hypersport de la marque) sur le circuit de Misano. Pas de grand intérêt là non plus puisqu'il s'agit d'une course unique avec une moto qui se situe entre la Moto 2 et la Moto GP. Mais impossible de sentir un feeling unique en terme de pilotage. Sachez autrement que Valentino aime aussi aller vite en voiture ! On se retrouve donc à réaliser par deux fois des épreuves de drift au volant d'une Ford Mustang durant la saison. Sans aucun intérêt, ces séquences n'ont aucune saveur et la physique est absolument désastreuse. Un Need For Speed ferait bien mieux et on ne parle même pas d'un bon simulateur de voiture comme Assetto Corsa. Enfin, à la fin de chaque saison, vous devrez vous taper le Monza Rally Show, un rallye qui se dispute sur la piste de Monza et qui consiste à slalomer entre des plots et des pneus. Si la conduite reprise de Sebastien Loeb Rallye Evo n'est pas trop mal, la nature même de l'épreuve est insupportable. Dix spéciales absolument identiques, sans aucun intérêt qui vous feront redouter les fins de saison et même abandonner directement l'épreuve, histoire de pouvoir retrouver au plus vite votre meule.
LE ROI ROSSI
Finalement, il n'y a qu'au niveau du fan service que le jeu brille vraiment. On retrouve ainsi un onglet Rossi Experience qui concentre toute le contenu spécifique au pilote italien. Le gros du morceau est composé des évènements historiques dans lesquels le joueur incarne Valentino Rossi et revit les moments forts de sa carrière, comme sa première victoire en 125cc ou sa seconde place en 250cc après avoir dépassé trois concurrents dans le dernier virage. Les défis The Doctor nous demandent de battre ses meilleurs chronos en piste, tandis que le mode "Défi simple" propose des épreuves quotidiennement mises à jour. Cerise sur le gâteau : la Rossipédia permet de tout savoir sur VR 46 via un contenu assez conséquent également. Evidemment, on dispose aussi de courses simples qui permettent de faire ce que l'on veut hors du mode "Carrière", y compris des championnats custom à bord des machines 2T de l'époque. Malheureusement, aucun changement n'est sensible en pilotage. Entre un 4T et un 2T, seul le bruit est légèrement modifié. On retrouve toutes ces épreuves en multijoueur, ce qui constitue un excellent moyen de contourner les problèmes d'IA. Malheureusement, le netcode est toujours aussi mauvais et il faudra se battre assez longtemps avant de pouvoir enfin se connecter à un serveur. Enfin, sans un pilote niveau 100 dont les capacité sont au maximum, impossible de viser la tête de course.