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Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises dans notre test d’Uncharted 3, Naughty Dog ne cesse de repousser les limites de l’interactivité. C’est même quasiment un sans-faute pour Uncharted 3 qui se montre intelligent dans sa narration, rythmée dans sa progression et acharné dans ses séquences de combats. Quant à la réalisation, elle ne fait que repousser les limites de la PlayStation 3, en offrant des graphismes d’une beauté à tomber par terre et des panoramas qui resteront dans les annales. Certains défauts subsistent (l’I.A. pas assez maligne, la furtivité pas vraiment payante) mais ils ne sont rien face au spectacle que nous offre Naughty Dog pendant la dizaine d’heures de jeu nécessaires pour venir à bout de cette aventure épique. Sans compter que l’expérience est prolongée de plusieurs heures grâce aux modes coopération et multijoueur. Uncharted 3 : Game of the Year ? Il ne fait pas l’ombre d’un doute !
Retrouvez plus bas la suite de notre test d'Uncharted 3
- L’excellence de la réalisation
- Des panoramas à tomber par terre !
- Une fluidité de tous les instants
- Ce souci du détail
- Le sens de la narration
- La variété de l’armement
- Un mode coop’ très réussi
- B.O. qui colle parfaitement à l’action
- Le choix entre VF et VOST
- Des scènes d’anthologie
- I.A. qui n’a pas évoluée depuis Uncharted 2
- La furtivité n’est pas payante
- Localisation des dégâts assez douteuse
- Des questions restées en suspens
- Moins d’humour qu’avant
En deux épisodes seulement, la franchise Uncharted est devenue le porte-étendard d’une PlayStation 3 capable de renouveler ses exclusivités. Et quand bien même Nathan Drake n’a pas le charisme d’un Kratos, pour ne citer que lui, il est aujourd’hui le héros le plus attendu de cette fin d’année, toutes consoles confondues. Pas étonnant que Sony Computer Entertainment ait décidé d’avancer la sortie d’Uncharted 3 : L’Illusion de Drake d’une petite semaine, afin de satisfaire l’appétit vorace et insatiable du chaland, ce qui tombe plutôt bien puisque le 1er novembre est un jour férié en France. Uncharted 3 est-il donc le véritable blockbuster que l’on attend tous ou juste une simple illusion ? Evidemment, la question ne se pose même pas…
Lorsque nous avions laissé Nathan Drake il y a deux ans quelque part dans les montagnes hostiles de l’Himalaya, il avait failli y laisser sa peau. Et pas qu’une fois ! Toujours à la recherche de sensations fortes, notre aventurier a décidé cette fois-ci de suivre les traces de T.E. Lawrence (plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie) et celles de Sir Francis Drake, un archéologue dont la légende prétend qu’il aurait trouvé la fameuse cité des piliers : Ubar, une ville renfermant de nombreux trésors et cachée au milieu du désert de Rub Al-Khali. Pour l’accompagner dans son voyage, on retrouve Victor Sullivan, son ami et mentor de toujours, vu précédemment dans les deux premiers Uncharted. Si Sullivan reste finalement un personnage de seconde zone pendant toute l’aventure Uncharted 3, son histoire nous sera davantage racontée ainsi que les relations étranges qu’il tisse avec Katherine Marlowe, une vieille femme à la tête d’un groupuscule aux revendications douteuses, et qui fait office ici de grande méchante. Si l’arrivée de nouveaux personnages permet de développer un peu plus l’histoire qui entoure le personnage de Drake (on peut jouer avec notre héros au travers de séquences de flashback à l’âge de 15 ans), on retrouve quelques unes des figures emblématiques de la série. Il faut dire que notre Indiana Jones du jeu vidéo s’est aujourd’hui constitué une belle petite équipe, sur laquelle il peut compter. C’est d’ailleurs l’un des efforts fournis par les concepteurs chez Naughty Dog, qui souhaite proposer un scénario suffisamment dense et intéressant pour garder le joueur en haleine durant la dizaine d’heures de jeu nécessaires pour venir à bout de cette épopée.
Bigger, faster, badder
Le terme n’est d’ailleurs nullement galvaudé, tant Uncharted 3 multiplie les voyages à travers le monde. A l’image du précédent épisode, Nathan Drake va devoir parcourir le monde à la recherche d’indices pour arriver à ses fins. Métro londonien, Château français en flammes, souk bondé de monde ou bien encore désert arabe, chacun de ses environnements a fait l’objet d’un soin tout particulier. Qu’il s’agisse des textures, extrêmement détaillées, ou la richesse des décors qui insuffle une véritable personnalité à chaque lieu visité, rien dans le jeu n’a été laissé au hasard. Cette fois-ci d’ailleurs, Uncharted 3 propose quelques temps morts, des passages plus calmes qui permettent de profiter de ces graphismes exceptionnels et de s’extasier devant certains panoramas qui restent gravés à jamais dans la mémoire. Attention à ne pas se fourvoyer néanmoins, cela ne signifie en rien que Uncharted 3 a perdu de son rythme effréné, bien au contraire. En effet, le titre de Naughty Dog varie intelligemment les phases d’exploration, de gunfights, de plates-formes et d’énigmes. Ces derniers, toujours aussi ingénieux, ne présentent toutefois aucun obstacle, si on a un tant soit peu de jugeote. De toutes les façons, le livret de Drake, regorge d’indices en tous genres qui lui permettent de les résoudre sans trop se prendre la tête. Et dans le cas où le joueur se retrouve vraiment bloqué, des aides contextuelles s’affichent à l’écran, tandis que les dialogues entre les personnages permettent aussi de trouve la solution au problème posé.
Attention à ne pas se fourvoyer néanmoins, cela ne signifie en rien que Uncharted 3 a perdu de son rythme effréné, bien au contraire. En effet, le titre de Naughty Dog varie intelligemment les phases d’exploration, de gunfights, de plates-formes et d’énigmes."
Bref, vous l’aurez compris, Uncharted 3 est un titre qui doit plaire au plus grand nombre et c’est aussi pour cela qu’on l’appelle le Call of Duty du jeu d’aventure. Ceux qui trouvaient que Uncharted 2 était trop dirigiste risquent de piailler à nouveau, puisque cette suite reprend les mêmes bases que son illustre aîné. Cela dit, la linéarité du jeu est masquée par une mise en scène digne des plus grandes productions hollywoodiennes. Elle commence d’ailleurs par l’absence de différence entre phases de jeu et cinématiques, d’autant que certaines d’entre elles sont jouables à l’aide de QTE (Quick Time Events). Les combats au corps-à-corps ont gagné eux aussi en dynamisme, avec des angles de vue souvent bien choisis, pour ne pas dire cinématographiques, et qui participent encore plus à cette immersion incroyable. Comme d’habitude, Drake utilisera le décor pour éliminer plus efficacement ses ennemis, offrant ainsi une grande variété dans les actions. Ce souci du détail, on le retrouve également dans l’animation, entièrement faite à l’aide la motion capture. Evidemment, ceux qui suivent la série de près ne seront nullement surpris de cette performance technique, mais il est nécessaire de souligner que les développeurs se sont permis de rajouter de nouveaux mouvements, qui permettent de renforcer le côté naturel des personnages. Il ne sera en effet pas rare de voir Drake tourner la tête vers son interlocuteur lorsque celui-ci lui parle, ou mieux de se retourner lorsqu’il se fait poursuivre. A la fin d’une course, Nathan Drake devra reprendre son souffle, et il n’hésitera pas à poser sa main sur un mur lorsqu’il marche trop près de celui-ci. Le nombre d’animations a donc été revu à la hausse, et le voir descendre les escaliers en biais ou se galérer pour pousser une camionnette est toujours aussi jouissif. Le côté loser de Drake est d’ailleurs toujours d’actualité, mais cette fois-ci de façon moins prononcée, tout comme les dialogues, eux aussi moins portés sur l’humour que ceux du deuxième Uncharted. En revanche, on a gagné la possibilité de choisir sa langue dans les options du jeu, ce qui permet aux férus de la VOST de profiter des voix originales et de la synchronisation labiale.
GOTY
Si Nathan Drake se montre plus sérieux, voire plus féroce à certains moments, n’hésitant pas à lâcher quelques insultes du type "je vais te buter fils de pute", c’est aussi parce que les enjeux ne sont plus les mêmes et que le temps a fini par le rattraper, peut-être… Quoiqu’il en soit, Uncharted 3 multiplie une fois encore les scènes d’anthologie, comme cette course-poursuite entre une jeep et un avion cargo, ce paquebot qui s’apprête à couler ou bien encore la cavalcade à cheval où l’on poursuite un convoi dans en plein désert. Des moments intenses dont on se souviendra encore dans plusieurs décennies. Au terme d’ailleurs des 22 chapitres qui composent le jeu, il est possible de prolonger l’expérience, soit en coopération dans des missions étudiées spécialement pour l’occasion, ou l’entraide est le leitmotiv de ce mode spécifique. Sans oublier bien sûr le multijoueur, jouable en réseau local ou en ligne, et qui permet de jouer des protagonistes autres que Nathan Drake. Les modes de jeux sont classiques (Deathmatch, Team Deathmatch, Objectifs, Mise à sac etc.), mais assez efficaces pour avoir envie d’entamer quelques matchs en ligne, même si le fort du jeu n’est pas son multi. Toutefois, avec ses 11 maps bien fichus, il y a de quoi varier les situations et faire plaisir aussi bien aux campeurs avec leur vieux fusil de snipe, les rentre-dedans et leur lance-grenades et les athlètes de haut niveaux qui prendront de la hauteur pour ne pas se faire avoir. Bien sûr, il reste tous les bonus à la pelle à débloquer, pour les joueurs hardcores qui souhaitent exhiber fièrement leurs performances au monde entier. Pour eux, l’expérience est totale. Pour les autres, elle est exceptionnelle.
TEST VIDÉO UNCHARTED 3