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- Six catégories de véhicules
- Temps de chargement longuets
- Gameplay bancal
- Difficulté mal dosée
- Interface peu ergonomique
- Réalisation simpliste
Si les courses des grosses cylindrées assurent le spectacle et suscitent l’admiration, les adeptes de la discipline manquent cruellement de choix pour parcourir le bitume grisonnant des différents grands prix sur leurs consoles favorites. Profitant de la faible concurrence du marché, Jesper Interactive tente un essai, malheureusement plus qu’hasardeux avec TT Superbikes.
Et pour se distinguer de ses pairs, TT Superbikes mise l’ensemble de son parcours sur la fameuse course de l’île de Man. Presque centenaire, le prestige de ce tracé repose sur la soixantaine de kilomètres qui le composent et son cheminement tortueux qui le réserve aux pilotes les plus expérimentés.
Je veux tes vêtements, tes bottes et ta moto !
TT Superbikes tranche directement avec le conformisme des autres jeux de course dans la mesure où il propose un système de progression quelque peu différent du schéma traditionnel Championnat du monde, Carrière, etc. Ainsi, ce sont deux modes qui se partagent la vedette et qui mettent particulièrement en avant le côté challenge. Pendant que l’un se concentre sur les cinq événements disponibles (Breil, Mad Sunday, Castledown Cup Avon, le Southern 100 ou encore le Tourist Trophy Duke) dont deux contre-la-montre, l’autre propose une dizaine de défis différents. Et comme vous vous en doutiez certainement, seules quelques épreuves sont disponibles dès le départ et il faudra se charger de débloquer toutes les autres. Un véritable travail titanesque du fait qu’il faudra entreprendre la même opération pour chaque catégorie de moto différente, à savoir les 125cc, 250cc, 400cc, 600cc, 750cc, les 1000cc et même les side-cars.
Si on ne peut que saluer une telle exhaustivité à ce niveau, le résultat reste finalement mitigé car les différences lors du passage d’une catégorie à une autre sont minimes. TT Superbikes essaie donc de nous en mettre plein la vue avec certains détails – comme la gestion des freins avant et arrière avec le stick gauche ou encore le fait de voir le pilote mettre le gaz et décélérer – mais dérape complètement à cause d’un gameplay totalement bancal. Ainsi, doubler un concurrent ou même négocie correctement un virage devient vite un véritable tour de force et ce n’est pas l’interface peu ergonomique qui vient arranger les choses. En effet, les différents angles de vue n’offrent pas assez de lisibilité et la carte du tracé manque sérieusement de précision pour pouvoir l’utiliser de manière efficace. Et non content d’avoir du mal à se repérer, chaque faute de conduite est sévèrement sanctionnée par une sortie de piste totalement fantaisiste qui va jusqu’à projeter votre pilote sur une dizaine de mètres rien que pour un simple accrochage. En sus, le laps de temps nécessaire pour se replacer sur la piste est excessivement long et limite par là même sérieusement le droit à l’erreur. Enfin, on aurait pu bien trouver un prétexte pour pardonner cet éloge de la médiocrité si la réalisation du titre lui permettait de relever la tête. Malheureusement, on est très loin du compte et il faut accepter l’évidence qu’en plus d’être peu jouable, TT Superbikes est laid. Avec près de 60 kilomètres de parcours, la modélisation de la Tourist Trophy de l’île de Man aurait pu nous faire voir du paysage. Cependant, les développeurs ont préféré n’en conserver qu’une faible partie dans un style graphique le plus dépouillé possible et avec une dominante pour les lignes droites, ce qui, bien entendu, rend les parties terriblement monotones. Bref, acheter ce jeu au prix coûtant n’est certainement pas une bonne affaire.