8 20
- L'ambiance plus sombre
- Gameplay pluraliste
- Le choix bon ou mauvais flic
- Bande son qui décoiffe
- Doublage de qualité
- Frame-rate catastrophique
- Vraiment morose
- Bugs en tout genre
- Missions redondantes
- Physique des véhicules affligeante
- Des problèmes de caméra
- Visée perfectible
Après avoir tenté en vain de tenir tête à GTA : Vice City en 2003, True Crime : Streets of LA n’avait guère réussi à nous enthousiasmer. De nature persévérante, Activision tente à nouveau sa chance avec ce nouvel opus estampillé New York City. Mais à peine, le second round entamé que le jeu est d’ores et déjà KO. Chronique d’un pétard mouillé, voire trempé.
Si la série de Luxoflux n'a jamais renié ses emprunts faits à l'égard de GTA, elle n'a, en contre-partie, jamais exhibé ses inspirations reprises du côté de Syphon Filter, Driver ou bien encore Max Payne pour ne citer qu'eux. Et pourant, en jouant à True Crime : New York City, impossible de ne pas se remémorer ces séries à l'identité bien distinctes. Ce brassage des genres est-il aussi savoureux qu'on le prétend ? Rien n'est moins sûr...
Here comes a new challenger !
Inutile de vous faire mariner, le verdict est sans appel : True Crime : New York City est une déception. Pire encore, le titre parvient à faire moins bien que son aîné qui avait déjà du mal à s'imposer sur un marché déjà saturé, à savoir la simulation de racailles. Toutefois, si jamais vous trouvez le jeu sous votre sapin le matin du 25 décembre, ne jetez pas la pierre au gros barbu, le geste était on ne peut plus intentionné. Et c'est bien dommage car sur le papier, True Crime : New York City avait matière à s'imposer. Les coïncidences étant toujours bien faites, True Crime : New York City nous propose d'incarner un personnage de couleur, noir de préférence, au cas où une série concurrente n'aurait pas eu la même idée. Ce personnage possède, lui aussi, le parfait profil de l'anti-héros. Fils d'un gangster réputé dans toute la ville, Marcus va tenter de faire table rase de son passé peu glorieux et réussi à rentrer comme inspecteur à la brigade anti-mafia, service dirigée d'une main de fer par le commissaire Navarro (sic !). Malheureusement, il voit rapidement mourir son mentor sous ses yeux et se met en tête de faire payer les commanditaires de cet homicide et accessoirement de nettoyer la ville de New York de la racaille puante. A l'instar du premier épisode, le jeu s'appréhende différemment selon son alignement : soit on préfère jouer les ripoux en acceptant par exemple les pots-de-vin, en revendant ses proies à des monts de piété, en visant la tête d'un suspect en cavale ou bien encore en glissant de fausses preuves dans la poche d'un individu pour l'accabler d'un délit qu'il n'a pas commis ; soit on décide de faire régner l'ordre et la justice en bon flic intègre avec pour seule rémunération sa paye de fin de mois, mais avec toutefois des opportunités de carrière en grappillant de précieux points lors des missions secondaires. Une idée plutôt bonne.
Allo central ? Ici Zébra 3
En effet, Marcus sera informé des différents délits qui se déroulent à proximité de sa position par le central grâce à sa radio. Toutefois, rien ne l'oblige à s'exécuter et il peut en toute légitimité les ignorer. C'est ce qu'on fera d'ailleurs la plupart du temps dans la mesure où cette activité est particulièrement redondante. C'est toujours le même schéma, on montre sa plaque, on fait éventuellement un tir de sommation et on castagne tout le monde en espérant qu'il n'y aura pas trop de nouvelles recrues à la morgue. Dans le même état d'esprit, on pourra participer à des courses rodéos sauvages ou du street fight dans le but de coincer les organisateurs de ces événements. Manque de peau, ces derniers ne présentent véritablement aucune saveur (particulièrement les courses qui ressemblent davantage à du stock-car qu'à autre chose) et on passera le plus clair de son temps à les éviter. De même, le manque de fun durant les phases de déplacement en voiture se fait cruellement ressentir et les véhicules ne bénéficient d'aucune physique par ailleurs. Sans oublier que ces derniers on la fâcheuse tendance à tanguer trop d'un côté à un autre, nous donnant l'impression de piloter un bateau sur roue. De même, on peut littéralement traverser la ville sans se soucier de la circulation. C'est bien simple, une petite voiture renversera un bus sans difficulté et pourra même le trainer sur une centaine de mètres. Quelle aberration... Pour s'approprier un mode de transport, on aura le choix entre éjecter proprement son propriétaire ou lui présenter son badge de police. Mais il est tout de même assez risible qu'en tenue civile (comprenez par là, baggy et chaînes en or autour du coup), on puisse interpeller uniquement à haute voix un conducteur à
Qui a dit que le crime ne payait pas ?
Malgré de nombreuses imperfections, True Crime : New York City aurait pu sortir du lot mais son frame-rate des plus catastrophiques nivelle par le bas l'ensemble du jeu. La version PlayStation 2 par exemple est à éviter comme on pourrait conjurer la grippe aviaire afin de s'affranchir de mauvaises surprises. Ne soyez donc pas surpris de voir Marcus se mouvoir à la vitesse d'un unijambiste asthmatique, puisque la plupart des phases du jeu n'arrivent que rarement à afficher un frame par seconde convenable. En d'autres mots, ça rame comme jamais et la PlayStation 2 crache ses tripes à chaque séquence. C'est pénible, c'est fastidieux et rend même le jeu limite injouable ! Chose plus surprenante, la version Xbox affiche également les mêmes soucis. Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là. Les combats souffrent également d'un manque de dynamisme incroyable mais compensent au moins par un système de combat intéressant. Marcus pourra puiser dans ses connaissances du street fighting ou aller directement au dojo s'entrainer et assimiler des techniques de Karaté, Tae Kwon Do, Wu Shu et Boxe Thaï. Les touches directionnelles permettent rapidement d'alterner d'un style à l'autre ou d'utiliser une arme de mêlée. Seulement 2 boutons peuvent être utilisés – respectivement pour frapper fort ou donner un coup léger – afin d'enchaîner les combos et pourquoi pas un coup spécial. On peut également saisir son adversaire et lui faire une clef de bras pour le clouer au sol et ensuite le finir à coup de tatanes. De même, lorsqu'on saisit un ennemi en arrivant par derrière, on pourra alors simplement l'assommer, le projeter sur quelque chose ou encore lui briser la nuque. C'est assez violent et souvent excitant. True Crime : New York City n'est donc pas à mettre en toutes les mains puisque certains enchaînements peuvent être d'une grande violence. A l'inverse, le jeu devient tout de suite moins captivant quand les armes commencent à parler. En effet, la visée manuelle n'est pas des plus aisée et la caméra un peu capricieuse n'aide pas le moins du monde à nous sortir de ce capharnaüm visuel. On se contentera alors d'utiliser le système de lock-on qui aurait pu d'une part être mieux optimisé, ce qui rend les affrontements lassants sur le long terme.
Comment creuser sa propre tombe
Vous l'avez compris, True Crime : New York City cumule les mauvais points et son développement semble avoir été bâclé pour que le titre soit prêt pour les fêtes de fin d'année. Le jeu souffre d'un manque de finition flagrant et les nombreux bugs de collision fréquents en sont l'exemple le plus parfait. De temps à autre, il arrivera que Marcus s'assied parfois dans le vide avant de se "téléporter" dans son véhicule. Original. Néanmoins, on peut souligner tout de même un travail d'ambiance soigné avec notamment une réalisation assez sympathique et une playlist éclectique et fort efficace. Mais là encore, on pourra ajouter une petite ombre au tableau. En effet, si les cinématiques sont de bonne facture, il est assez préjudiciable qu'elles ne soient pas intégralement traduite dans notre langue, puisque certains lignes de sous-titres ont tout simplement disparues. Certes, ce n'est qu'un détail mais ô combien préjudiciable pour les non-anglophones.
Fort de sa première expérience avec True Crime : Streets of LA, Luxoflux avait le potentiel et l'ambition pour espérer marcher aux côtés de GTA. Malheureusement, il semblerait que le développement ait été quelque peu écourté, laissant derrière lui un goût fort amer. On tire la langue comme le frame-rate de True Crime : New York City tire la tronche. On enchaîne les missions sans vraiment s'amuser et les nombreux bugs (qu'on pardonne pourtant à GTA) viennent mettre un terme à l'envie d'aller plus loin. Peut-être pour la prochaine fois...