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Globalement, Tropico 5 est un bon titre de niche qui continue dans la lignée de la série sans réellement proposer de révolution. Les évolutions ajoutées par touches sont suffisantes pour justifier l’achat du titre auprès des fans inconditionnels de la série, mais la plupart des joueurs qui veulent se lancer à la découverte des aléas de la vie de dictateur auront probablement intérêt à s’orienter vers Tropico 4, qu’on peut trouver en vente avec tous ses DLC pour un prix largement inférieur à ce nouvel opus. En revanche, si la perspective de co-diriger une république bananière avec un ami vous séduit, il n’y a pas d’hésitation à avoir, et c’est bien vers ce Tropico 5 qu’il faut s’orienter.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Tropico 5
- L'ambiance déjantée
- Gameplay toujours efficace
- Contenu conséquent
- Enfin un multijoueur
- Plus accessible...
- ...mais du coup moins précis
- Bande-son pas très riche
- El Presidente n'est plus jouable
- Missions répétitives
- Une population qui ne vous supporte jamais à plus de 60%
Trois ans après l'agréable Tropico 4 (et oui déjà !), Kalypso Media revient avec une suite, Tropico 5, qui vous propose toujours d’incarner El Presidente, mais à travers plusieurs époques différentes, le tout dans le but de mener à bien votre république bananière. Un nouvel axe qui semble prometteur sur le papier, mais qu’en est-il réellement ? Autre nouveauté largement vendue par l’éditeur : le tout nouveau mode multijoueur qui nous promet du fun a volonté, que ce soit en coopératif ou en versus. Qu’en est-il donc de la révolution multi lancée par El Presidente sur l’île de Tropico ? Apporterez-vous votre soutien au plus célèbre cyber-dictateur des Caraïbes ou rejoindrez-vous la rébellion ?
Le concept du city-builder à la sauce république bananière est une niche fièrement défendue par Kalypso Media avec sa fameuse série Tropico. Aujourd’hui, Tropico 5 arrive sur PC avec la ferme intention de nous faire participer à la révolution sous l’égide du tyran local, à savoir El Presidente. Concernant le but du jeu, l’objectif ne change pas d’un iota, celui-ci étant toujours de se maintenir au pouvoir un maximum de temps selon l’approche que vous préférez. Soit vous penchez pour une politique de démocrate accompli qui joue avec dextérité des différents paramètres pour garantir joie de vivre, prospérité et liberté à ses ouailles ; soit vous optez pour l’approche inverse, en utilisant les ficelles bien connues des pires dictateurs de la planète, c’est-à-dire en abusant d’escadrons de la mort pour zigouiller vos opposants, corrompre les personnes clefs, et maintenir votre junte en place par tous les moyens. En gros, si vous avez joué aux précédents opus, vous ne serez pas perdu dans Tropico 5. Au rayon des nouveautés, on découvre une approche qui se veut désormais chronologique et historique. En effet, en début de partie vous n’êtes pas le leader incontesté de votre île, mais un malheureux gouverneur, sujet de la couronne espagnole, mandaté pour diriger l’île de Tropico pendant 4 ans dans les années 1800. Puis le temps passant, vous devrez faire face aux challenges des différentes époques comme prendre parti pour l’Axe ou les Alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale, choisir socialisme ou capitalisme lors de la Guerre Froide et enfin, vous déjouer des stratégies du monde moderne. Premier objectif : faire plaisir au royaume qui vous envoie afin de récupérer des rallonges de mandat, et ce jusqu’à ce que vous ayez réussi à développer un sentiment indépendantiste sur votre île. Une fois le nombre de révolutionnaires suffisamment élevé, vous pourrez proclamer l’indépendance de la République de Tropico, et reprendre vos affaires l’esprit serein. Une fois ce premier pas franchi, les autres époques ne seront qu’une formalité, chacune vous proposant ses bâtiments spéciaux et ses contextes en termes de politique étrangère. Rien de bien notable dans le comportement de vos administrés quoi qu’il arrive.
Evolucion si, revolution no
Avec tous ces changements, on pourrait croire à une révolution, mais en réalité, Tropico 5 est surtout une évolution du jeu précédent. On découvre ainsi un lot de nouveaux bâtiments, mais très peu de changements lorsqu’on se souvient de Tropico 4 avec tous ses DLC. La principale nouveauté est surtout l’arrivée d’un arbre des technologies, qui vous obligera à rechercher des technologies pour pouvoir débloquer de nouveaux bâtiments, de nouveaux édits et ainsi avancer dans la partie. Une révolution ? Pas vraiment puisque la recherche ne nécessite qu’une bibliothèque avec une paire de diplômés à l’intérieur. Les avancées sont suffisamment rapides pour qu’on ne se retrouve bloqué qu’au début, et il existe milles et une façons pour augmenter ses points de recherche ; à tel point qu’à partir d’un certain moment du jeu, on se contente de remplir la liste d’attente des chercheurs sans trop d’entrain. On note également l’arrivée des managers, puisque certains de vos citoyens développent des qualités managériales spéciales qui peuvent améliorer les statistiques de vos bâtiments lorsque vous les embauchez. Attention, leur nombre n’est pas très élevé, et leurs carrières sont courtes : ils ne représentent donc qu’une sorte de bonus temporel qu’on ajoute pour booster une statistique particulière à un moment donné, un peu comme le nitro dans les jeux de voitures.
En fait, Tropico 5 est un titre qui offre une meilleure accessibilité mais qui devient moins précis dans les possibilités de gestion.
On peut également créer une dynastie, puisqu’on donne désormais naissance à d’adorables rejetons que l’on pourra utiliser pour assurer sa succession, ou pour placer en tant que manager sur des postes-clefs. D’ailleurs, le compte en banque suisse servira enfin à quelque chose puisqu’avec les fonds détournés, vous pourrez améliorer les compétences de vos rejetons. Au niveau du gameplay, aucun changement notable, Tropico 5 reprend le système éprouvé de la gestion à la souris. Clic gauche pour avancer dans les menus, clic droit pour revenir en arrière. L’interface de menu de construction a été améliorée avec un système à onglets qui gagne en lisibilité et en rapidité d’utilisation. A contrario, l’almanach qui permet d’obtenir tout pleins de statistiques sur le pays et ses habitants a lui été revu à la baisse. Les informations sont moins précises, on ne dispose plus des listes exhaustives du précédent opus et il sera plus compliqué de se faire une idée du nombre de ses supporters, ou de l’état de l’emploi et des habitants. Un système que devrait apprécier les novices car l’allègement du nombre d’infos augmente l’accessibilité. Parmi les reproches, on peut également citer la disparition des pénitenciers d’état qui étaient quand même bien pratiques pour parquer ses opposants, les faire travailler ou leur faire subir une cure de rééducation ; ce qui restait l’une des meilleurs manières pour museler l’opposition.
La cohabitation. Mais pourquoi faire ?
Tropico 5 vous propose désormais de jouer au tyran à deux en utilisant le tout nouveau mode multijoueur ajouté cette année. Celui-ci se décompose en deux volets : un mode coopératif et un mode versus. Le mode coopératif est très réussi et vous permet d’appeler un ami à l’aide pour vous aider dans la gestion de votre île. Un bon moyen d’être plus rapide, mais également de s’amuser a plusieurs en définissant des politiques complètement loufoques. Le mode de jeu n’a rien d’exceptionnel en soi, mais il offre un bol d’air frais bienvenu dans le monde des city-builders. Enfin, le mode versus propose quant à lui d’affronter un autre joueur pour le contrôle de l’île. Si en théorie, tout est permis pour déstabiliser et pourrir l’économie de l’opposant, en pratique les partis dérivent vite sur une opposition militaire. Concrètement, dès qu’un camp dispose d’une économie suffisamment puissante pour se permettre de construire des quantités de bâtiments militaires, l’opposition bascule dans une guerre ouverte. Et à ce niveau-là, avec des unités autonomes qu’on ne peut pas diriger sur un plan tactique les choses terminent assez vite. Autant dire que l’on est loin d’un jeu de stratégie en temps réel, et qu’au bout de quelques parties on a vite fait le tour de l’offre. En fait, Tropico 5 est un titre qui offre une meilleure accessibilité mais qui devient moins précis dans les possibilités de gestion. Enfin, dernier regret, celui de ne plus pouvoir diriger El Presidente lors de la partie puisqu’il devient un citoyen comme les autres. La loose.