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Un titre trompeur pour les grands fans de la version DS qui s’attendaient à voir une suite à Trauma Center : Jouez du Scalpel. Ne vous attendez pas à voir en cette version Wii une suite mais plutôt une belle mise à jour ergonomique. Encore un pas de plus dans la simulation grand public, pour ceux dont les premières dissections en cours de SVT avaient donné l’envie d’explorer les entrailles humaines, la chirurgie sans risque est désormais à votre portée. Reste à pousser l’accessoirisme à l’extrême en proposant un kit de contrôleurs Wii comprenant une pince, un scalpel, une seringue… A quand un Trauma Center à la sauce Nip/Tuck pour s’essayer à la chirurgie esthétique ?
- Un jeu original
- Exploite bien les aspects interactifs de la Wii
- Pour jouer au docteur
- Pas vraiment de nouveauté dans le scénario
- Graphismes aux couleurs moins vives que la version DS
- Musiques répétitives
Nintendo continue dans sa lancée des jeux originaux et interactifs avec l’adaptation de Trauma Center sur sa carlingue épurée. Après un passage réussi sur la DS avec Trauma Center : Jouez du Scalpel, le doute quant à une bonne transition du stylet au système particuler de contrôle de la Wii subsiste. Le titre tiendra-t-il les attentes des fans du bistouri virtuel ?
MIse à jour de notre test import américain réalisé le 20 mars 2007
Le scénario reste le même. Vous incarnez Derek Stiles, un jeune médecin peu sûr de lui, qui au fil de ses expériences et de ses interventions gagnera en détermination dans sa volonté de donner de l’espoir autour de lui, et de sauver ses patients. L’histoire se déroule sur un fond d’état d’urgence où l’humanité est menacée par le GUILT, virus artificiel créé par une organisation aux fins obscures. Grâce à son don d’origine divine, la Healing Touch, Dereck est rapidement remarqué et intègre Caduceus, organisation internationale voué à la lutte contre le bio-terrorisme. Vous l’aurez compris, il s’agit ici de mener des opérations de plus en plus risquées, dans un temps limité et parfois dans des conditions extrêmes. Comme dans Trauma Center : Jouez du Scalpel, en dehors des centres hospitaliers, Dereck sera donc amené à opérer dans un avion, une salle de conférence, en Afrique et même en pleine rue. De même que dans la version DS, les personnages sont vigoureusement les mêmes, seul l’apparition de la mystérieuse Nozomi Weaver nuancera le casting.
Nip / Tuck saison 5
Que le joueur puisse se rassurer, Trauma Center : Second Opinion n’est pas qu’une pâle copie, mais bien un remake de qualité. En effet, on remarque ici de probantes améliorations ergonomiques, et l’interactivité a été très fortement optimisée. Ce qui était très aisé avec le stylet aurait vite fait de devenir un cauchemar, si nous devions à chaque fois gesticuler à toute vitesse notre Wiimote pour prendre l’outil voulu et revenir sur la zone précise à traiter. La disposition des instruments a ainsi été modifiée : ceux-ci ne sont plus placés de part et d’autre de l’écran, mais forment un petit anneau dans le coin inférieur gauche de l’écran, ce qui permet de ne plus encombrer le visuel principal et de se concentrer sur le patient. De même façon, Le positionnement de ces instruments permet un repérage instinctif avec le Nunchuk. Plus besoin donc de transpirer en faisant des allers-retours constants pour changer d’instrument, une simple inclinaison du stick analogique avec le pouce suffit, ce qui permet un gain de temps considérable. Pour ne citer quelques étapes de l’extraction d’une tumeur, en une fraction de seconde vous passez du scalpel (droite) à la pince (en haut à gauche), puis au gel désinfectant (haut). Les capacités de la Wiimote sont ici optimisées, notamment avec l’utilisation de la pince où la gestuelle est réellement mimée avec la pression simultanée de la touche A et B pour attraper la partie voulue. On saluera au passage la simplification de la fonction "magnifier" : une simple pression du bouton A vous permettra de zoomer et dézoomer.
Après une courte période d’adaptation, vous pourrez vous prendre pour un virtuose du bistouri capable de faire des miracles avec une facilité déconcertante. Que les moins habiles se rassurent, un autre changement dans Trauma Center : Second Opinion réside dans le fait qu’il est désormais possible d’évoluer à son rythme et de diminuer les échecs sur certaines opérations grâce à la possibilité de choisir entre trois niveaux de difficulté – faible, normal ou difficile – et ce, pour chaque mission. Grâce à cette nouvelle option, vous vous éviterez une surtension et épargnerez à vos piles une vie trop éphémère. Atlus a bien soigné l’entrée de la série sur la Wii avec une optimisation des différentes actions du jeu, qui nous permet de profiter des capacités que nous offre la combinaison de la Wiimote et du Nunchuk. Ce lifting se remarque sur les instruments utilisés. Le traditionnel massage cardiaque a été remplacé par le défibrilateur où l’utilisation des deux mains est requise. Egalement, le faisceau lumineux de Nozomi sera bien utile pour éclairer les zones d’ombre. Il est aussi agréable de constater que la mission de désamorçage de la bombe a été complètement remaniée. Plus besoin de faire des cercles pour tourner des vis, il suffit désormais de mimer le tournevis en tournant la Wiimote. La simulation en devient presque palpable.
Dans la lignée du premier Trauma Center : Jouez du Scalpel, toujours pas de cinématique dans ce jeu mais une succession d’image dialoguées. On remarque des héros reflétant l’exotisme américain et des noms de lieux bien typiques du pays des hamburgers tels que "Angeles Bay" ainsi qu’une musique de fond digne des séries TV qui tiennent les spectateurs en haleine. Petit bémol pour ceux qui pensaient avoir une suite en passant du stylet au couple Wiimote - Nunchuk, les dialogues à lire de ce roman-dessin ne varient pas de l’épisode original, et c’est avec une impression de déjà-vu qu’on pourra heureusement accélérer ces séquences. Quelques rares phrases prononcées, des bruits de pas, un coulissement de porte rajoutent à l’aspect statique des transitions. Ce côté presque feutrée nuit au réalisme du jeu, mais bon, tout le monde n’est pas non plus prêt à entendre des voix paniquées, des cris de souffrances, le côté "gore" des milieux hospitaliers. Pour terminer sur l’aspect édulcoré du jeu, on peut remarquer sur notre téléviseur des couleurs très adoucies par rapport à Trauma Center : Second Opinion. Ce contraste atténué n’est pas vraiment un défaut puisqu’il permet certainement de ménager les âmes sensibles devant cette représentation agrandie.
Va pour une rhinoplastie
Atlus exploite bien un créneau pouvant toucher au cœur de nos joueurs fans de séries TV. Une touche de techno new-wave, un soupçon d’énigme, voici un super cocktail d’Urgences, de Police Scientifique et presque de X-files. Et oui, une conspiration obscure menace la planète et notre cher docteur Dereck Stiles se devra d’être le grand sauveur de la planète. Le scénario ne donnant pas à notre personnage l’aspect très charmeur d’un Georges Clooney mais ceux d’un jeune freluquet en constante introspection, cette typique touche japonaise du héros plus qu’humain est un ingrédient bien utile à l’identification. Le Shonen, avec une naïveté de novice qui souhaite s’ouvrir au monde, s’épand sur l’occident. Ici l’histoire de Trauma Center : Jouez du Scalpel a été tout simplement transposée ; pourquoi le suffixe "Second Opinion" peut-on se demander ? Le titre est plus adapté car de nombreuses références permettent de théoriser ce choix. Trauma Center : Second Opinion c’est par exemple le nom d’un logiciel médical permettant entre autres de gérer des informations et visuels haute définition. C’est aussi une série médicale permettant aux téléspectateurs à mieux comprendre de s’informer des techniques les plus récentes tout en prenant connaissance des vertus de la médecine traditionnelle, mais d’avoir un apperçu de du point de vue des médecins, et de comprendre les choix difficiles qu’ils se doivent de faire dans le cadre de leur activité. Enfin "Second Opinion" est aussi le titre original de la série Medium, où une femme résout des crimes grâce à ses dons surnaturels de médium. La série Trauma Center met bien en scène des professionnels du monde hospitalier, avec leurs histoires, et un héros malgré lui s’aidant de son don de concentration dont le joueur pourra se servir en dessinant un symbole bien ésotérique : le pentagramme.