Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Transformers : La Revanche

Test Transformers : La Revanche
Les Notes
note Transformers : La Revanche 8 20 note multi-utilisateurs Transformers : La Revanche 3 5

Si Michael Bay avait fait comme Peter Jackson avec King Kong et qu'il s'était un tant soit peu investi dans la transposition vidéoludique de son film, il y a fort à parier que Transformers : La Revanche aurait eu une autre allure. Las, nous sommes ici en présence d'un jeu à licence totalement bâclé qui se montre aussi jouissif et emballant qu'une partie de rami avec ses grands-parents par un dimanche après-midi d'hiver. Un comble pour Transformers, maitre étalon cinématographique du divertissement pop-corn fun et débridé...


Les plus
  • La musique, tirée du film.
  • Le mode multi : classique mais efficace
Les moins
  • Très pauvre graphiquement
  • Ultra répétitif
  • I.A. des ennemis aberrante
  • Gameplay trop basique
  • Une caméra qui n'en fait qu'à sa tête
  • Maniabilité exécrable
  • Voix off en VF irritantes
  • Même pas fun


Le Test

A l'instar du premier Transformers, le second opus de la saga cinématographique tirée des jouets Hasbro, intitulé Transformers : la revanche, débarque en jeu vidéo en même temps que sur les écrans. Toujours édité par Activision, qui avait certainement à cœur de se rattraper après un premier jeu passablement raté (comme c'est hélas souvent le cas avec ce genre de franchise), ce deuxième volet des aventures sur console d'Optimus Prime et sa bande aura pour défi de se montrer à la hauteur du gros défouloir bourrin et puéril qu'est le film dont il est tiré. Mission impossible ?


Testé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360.

Le premier Transformers ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable, loin de là. Transposition vidéoludique réalisée à la va-vite, le titre d’Activision souffrait de carences qui faisaient sévèrement tache à côté de la concurrence. Un gameplay ultra limité, une durée de vie ridicule, des graphismes indignes des consoles sur lesquelles il était sorti, et accessoirement du boulot de dingue effectué par les génies d'ILM sur le film… Une fois encore, la réputation des adaptations en jeu vidéo de licence cinématographique en prenait un coup. On s’est alors dit qu'avec deux ans et demi de réflexion, Activision aurait pu rectifier le tir en profitant de la sortie du deuxième volet Transformers au cinéma pour offrir au joueur un produit autrement mieux fini que son prédécesseur, un jeu qui saurait se montrer aussi fun pour nos petits doigts que le film l'est pour nos pupilles. Hélas, comme le dit Michael Bay lorsqu'on lui demande s'il se préoccupe de sa direction d'acteur, il répond : "Faut pas trop rêver non plus !"

"Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme"

Une chose est sûre, qu'on aime ou pas le film, Transformers : La Revanche est un produit décevant. Quel que soit notre degré d'amour pour l'œuvre de Michael Bay, on ne pourra pas défendre un titre aussi médiocre en prétextant une quelconque fidélité avec le matériau d'origine ou le plaisir de se replonger dans un univers découvert sur grand écran, comme ce fut le cas récemment avec SOS Fantômes, jeu avant tout pensé pour les fans. Non, car contrairement au titre d'Atari, celui d'Activision ne nous fait jamais ressentir que derrière la démarche mercantile de ce produit dérivé, il y a une connaissance véritable, une affection particulière, un engouement autre qu'économique pour le film dont il est tiré. On sent que les développeurs de Luxoflux ont travaillé sur Transformers : La Revanche comme ils l'auraient fait sur Plus belle la vie ou Marine à la plage, c'est-à-dire sans jamais se soucier de ce qui fait le charme et la force des films de Michael Bay : le point de vue. Les deux opus Transformers sont des films vus à hauteur d'homme. Leur héros est un adolescent américain lambda, avec des problèmes de son âge, facilement identifiables pour le spectateur. Dans l'histoire, les robots géants monolithiques qui veulent sauver un cube géant qui détruit des planètes, c'est un peu le grain de sable qui va faire chavirer la vie du jeune héros, qui au départ voulait juste avoir une belle voiture et une belle gonzesse. Dans le jeu, c'est le contraire. Le point de vue bascule du côté de l'élément fort du scénario (les robots), chose aberrante dans un jeu vidéo, l'histoire ayant prouvé que c'est lorsqu'il a la possibilité de contrôler un personnage à priori plus faible que le joueur ressent un sentiment de puissance. On sera donc tenté d'affirmer que le choix délibéré des développeurs de proposer au joueur d'incarner les Autobots ou les Decepticons va clairement à l'encontre de la vision optée par Bay et son producteur Steven Spielberg. Dans un entretien récent, Ian Stevens, responsable de Tigon Studios, fustigeait l'industrie hollywoodienne en pointant du doigt le fait que les grands pontes des studios ne comprenaient rien à l'art vidéoludique. Propos qui est loin d'être faux. Mais un jeu comme Transformers : la Revanche vient prouver que la réciproque est elle aussi exacte. Un défaut qui aurait largement pu être pardonné aux responsables de ce soft si le reste avait été à la hauteur... Hélas, comme le dit Michael Bay lorsqu'on lui demande d'y aller mollo sur ses mouvements de caméra, il répond : "Et puis quoi encore ?!".

Ici, que l'on incarne Autobots ou Decepticons, on ne ressentira ni puissance, ni plaisir, à tirer sur nos ennemis, à escalader les immeubles à la vitesse d'un vieux monstre de Rampage, ou à piloter nos robots lorsqu'ils se transforment en savonnettes géantes."

On pourrait s'épancher pendant des paragraphes entiers pour aborder point par points les nombreux défauts que contient Transformers : la Revanche. Dans le jargon, on appelle ça du lynchage. Alors, on préférera dire simplement que tout ce que propose le titre d'Activision frôle la catastrophe et ce à tous les points de vue. Des graphismes d'un autre temps, des textures plus fades qu'un Activia avalé cul-sec, une maniabilité pensée en dépit du bon sens (certains boutons de la manette servent à trois choses à la fois), un gameplay limité au strict minimum (tirer, sauter), des menus incompréhensibles, des voix-off énervantes au possible, des maps aussi grandes que des chefs lieux de canton, des missions répétitives, une caméra qui fait encore plus mal à la tête que celle de Michael Bay, un manque flagrant de PNJ, etc. Vous l'aurez compris, Transformers : La Revanche n'a rien pour plaire. Et encore, on n'abordera pas le problème de l'absence de scénario, chose un chouia hypocrite étant donné que le film ne brille pas forcément pas sa profondeur textuelle. En revanche, on pourra faire la fine bouche sur l'absence totale de fun, point noir inadmissible pour un jeu tiré d'un film dont la principale qualité est justement de tout faire pour offrir de l'action débridée, jusqu'à en friser l'écœurement. Ici, que l'on incarne Autobots ou Decepticons, on ne ressentira ni puissance, ni plaisir, à tirer sur nos ennemis, à escalader les immeubles à la vitesse d'un vieux monstre de Rampage, ou à piloter nos robots lorsqu'ils se transforment en savonnettes géantes (dans des phases de course particulièrement injouables). Pourquoi ? Simplement parce que le challenge proposé est à la portée du premier newbie venu. Si l'on omet la plus grosse difficulté du soft qui est de s'y retrouver dans sa maniabilité calamiteuse, jamais on aura été mis en danger dans aucune des missions proposées. Les ennemis se laissent tirer dessus sans broncher (lorsqu'ils ne nous tournent pas le dos, bravo l'I.A.), les bonus à récolter se trouvent plus facilement qu'un traiteur chinois dans le 13ème arrondissement de Paris et les objectifs secondaires peuvent même se terminer sans qu'on y prête attention (véridique !). Comme on dit, "à vaincre sans péril on triomphe sans gloire". Et c'est bien le plus gros souci de ce titre, qui ne propose strictement aucun défi, même pour le plus occasionnel des joueurs. "Tout public" n'est pas forcément synonyme de "facilité déconcertante." Au final, seul le mode multijoueur aura su combler un minimum nos attentes, en se montrant relativement exhaustif, à défaut d'être original (possibilité de jouer jusqu'à 8, plusieurs modes disponibles, dont la capture de drapeaux ou les Deathmatch). Bref, un jeu qui se révèle être l'antithèse exacte du film dont il s'inspire : mou, mal réalisé et sans aucun cachet. Et puis lorsqu'on voit que la modélisation simpliste de Megan Fox la rend aussi excitante qu'une Sims première génération, il y a franchement de quoi manger ses guêtres.





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Pierre Delorme

le jeudi 2 juillet 2009, 22:58




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