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The Wonderful 101 n’est finalement pas une bonne surprise. Plombées par un gameplay répétitif et approximatif, les bonnes idées du jeu sont noyées dans la masse et n’arrivent pas à faire oublier ses défauts. Dommage, car le titre de PlatinumGames est un des rares à prendre le risque d’utiliser le GamePad de la Wii U autrement qu’en affichant un inventaire ou une carte (tout du moins par moment). Le chara-design très proche de celui de Viewtiful Joe est aussi un des points forts du jeu, mais là encore, les capacités limitées de la console de Nintendo et surtout le peu d’efforts produit sur les graphismes de la part du studio nippon brident considérablement la qualité de la direction artistique. En bref, on est encore loin du system-seller…
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Wonderful 101
- La direction artistique rappelant Viewtiful Joe
- C’est coloré et ça explose dans tous les coins
- Le système d’uniformisation, assez varié et original
- L’utilisation audacieuse du GamePad (même si parfois mal fichue)
- Une durée de vie conséquente pour un beat’em all
- Difficulté mal équilibrée
- Boss beaucoup trop longs
- Des problèmes de caméra
- Des gameplays alternatifs franchement pas distrayants pour deux sous
- Répétitif et parfois approximatif
The Wonderful 101 porte en effet clairement l’ADN de Viewtiful Joe. D’abord dans son scénario, impliquant là aussi des super-héros en collants : il s’agit des Wonderful, un groupe d’individus triés sur le volet dont les costumes offrent des pouvoirs hors du commun à leurs porteurs. Leur rôle est de protéger la Terre contre toutes formes de menaces, et la tentative d’invasion des aliens Gearthjerks entre donc pleinement dans le cadre de leur juridiction, comme on dit dans les séries TV américaines. Autre ligne de rapprochement avec la saga Viewtiful Joe : la direction artistique générale. Certes, ce nouveau titre a mis de côté l’approche cel-shading, mais les environnements très colorés et le chara-design en mode SD auraient aisément permis à l’ami Joe de se faire une place au sein des 101 ! Mais trêve de bavardage, qu’avons-nous là ? Un jeu qui se penche largement du côté du beat’em all, si ce n’est que le joueur ne dirige pas un seul personnage mais un groupe. En effet, la force des Wonderful est leur capacité à "l’uniformisation", c’est-à-dire à fusionner grâce à leurs tenues pour former différentes armes de taille variable suivant combien d’individus les constituent : une épée, un poing, un fouet ou encore un marteau ou un fusil. Pour réaliser ces combinaisons, il suffit de tracer un dessin correspondant sur le GamePad ou simplement grâce au joystick droit, tout en ayant à la fois assez de monde dans son régiment et assez de piles d’énergie en réserve. Ces dernières se rechargent avec le temps et se collectent dans les niveaux. Quant à votre groupe, vous devrez l’agrandir en sauvant les membres des Wonderful sur lesquels vous tomberez durant votre périple ou venir à la rescousse de simples citoyens, qui vous aideront jusqu’à la fin du niveau dans lequel vous les avez trouvés. Que vous choisissiez de vous uniformiser via l’écran tactile ou le joystick droit, vous réaliserez bien vite que la détection est un peu trop aléatoire : très permissive ou un peu capricieuse suivant le moment.
L'union fait la force
L’essentiel du gameplay du jeu est donc basé sur ces uniformisations. Elles vous serviront à attaquer vos adversaires d’abord, chacune ayant ses propres propriétés pour être utilisées contre tel ou tel sorte d’ennemi. Le fouet a par exemple pour faculté de retirer les armures garnies d’énormes piquants qui vous empêchent d’attaquer, tandis que le pistolet / fusil vous offre une possibilité d’attaque à distance. A côté de cela, les uniformisations peuvent également servir à actionner des leviers, ou encore à vous protéger et à esquiver. Dommage que les actions soient tout de même assez répétitives et que les explications sur l’utilisation des uniformisations soient franchement sommaires et peu claires. On se retrouve parfois à se demander quoi faire pendant de longues minutes sans avoir d’indications sur la marche à suivre. D’autant plus que certains passages disposent d’un difficulté vraiment mal équilibrée. Autre point décevant : la médiocrité des phases de gameplay alternatives, comme le pilotage d’engins par exemples. La palme de la gerbe revient aux phases asymétriques, où le joueur doit diriger les Wonderful sur l’écran du GamePad pour accomplir un objectif sur l’écran de sa télé. Maniabilité limite, problèmes de caméra et de collisions : c’est à s’arracher les cheveux. Les problèmes de caméra sont d’ailleurs un peu trop récurrents, la faute en particulier à des niveaux très linéaires et fermés. Les boss, eux, sont bien tordus, scénarisés à coups de QTE mais surtout beaucoup trop longs. En cas de défaite répétée, le lâchage de manette devient vite une solution envisageable… Le bon côté, c’est que The Wonderful 101 offre une bonne durée de vie (une quinzaine d’heures), surtout si vous vous sentez de décrocher toutes les meilleures médailles et les figurines de nos héros qui traînent à droite à gauche. Il faut dire que ce n’est certainement pas l’humour un peu lourdingue de la VF ou le scénar’ du soft, pas franchement renversant, qui vous feront tenir jusqu’à la fin.