Test The Lapins Crétins Retour vers le Passé

Depuis quelques temps, les nouvelles mascottes d'Ubisoft sont partout : chez McDo, chez Renault, en figurines, dans les pubs et bientôt en série télé... Et chaque année, juste avant Noël, ils débarquent bien au chaud dans les rayons avec un nouveau jeu vidéo qui a pourtant révélé ses faiblesses au fil des années. Comme si la campagne marketing avait pris le pli sur le développement, comme on exploite le filon d'un bon film en sortant des suite à la pelle. Car nos chers Lapins Crétins ne sont pas vraiment gâtés par ce nouveau titre qui s'annonçait pourtant rigolo, avec cette histoire de voyage dans le temps qui les place à la source des catastrophes de l'Humanité. Une idée crétine évidemment, mais qui pouvait permettre à nos lapinous de renouveler leurs affaires. Malheureusement, on sent rapidement le titre a été créé à la va-vite avec une urgence de timing à respecter... Ainsi, débarque-t-on dans un musée par la porte des toilettes pour se balader dans les allées un rouleau de papier collé à la patte. Un rouleau qui vous relie d'ailleurs à votre partenaire si vous jouez à plusieurs, rigolo au début, quelque peu énervant par la suite si chacun veut partir de son côté pour arpenter les salles. En même temps, il n'y a pas grand chose à voir dans ce musée : cinq zones prédéfinies (courses à pied et en vol, jeux de tirs, plates-formes en 2D...), avec cinq ou six mini-jeux par zones, soit une trentaine d'épreuves à découvrir à plusieurs ; mais attention, certaines ne sont jouables qu'avec le Wii MotionPlus. Autant dire qu'à côté de Wii Party et ses 80 mini-jeux, The Lapins Crétins : Retour vers le passé fait pâle figure... Et si à l'époque, les mini-jeux étaient novateurs dans leur gameplay et franchement fun à jouer, on a désormais la vague sensation de tourner rapidement en rond. Certes, le corps est parfois légèrement mis à contribution (il faut par exemple agiter le poignet pour casser des briques ou bouger les mains pour voler), mais l'essentiel se fait avec les boutons de la Wiimote. Il est loin le temps où l'on avait des courbatures suite au lancer de vaches !

C'était mieux avant !

Dans cet étrange musée quelque peu désert, il suffit de braaaaailler devant un tableau pour voir apparaître une machine à laver magique qui propulse nos lapins à l'époque de l'œuvre en question. Les voilà donc au temps des Pyramides, à bord du Titanic ou du bateau de Christophe Colomb, auprès de Benjamin Franklin ou de Merlin l'Enchanteur. Fun sur le principe, oui, mais encore une fois, les développeurs d'Ubisoft n'ont pas été au bout de leurs idées, et du coup, on se trouve avec un jeu fourre-tout et un scénario qui tient sur un Post-it. Pêle-mêle et sans trop de logique, nous voilà avec des pierres à lancer pour créer une pyramide, des ballons flottants à attraper en vol, des ventouses à balancer sur l'équipe d'en face, des caisses à récupérer pour augmenter le krach de 1929, des briques à casser pour se créer un chemin... Rien de bien folichon ni de bien original non plus, d'autant que le tout reste aussi approximatif que répétitif. Cette histoire de machine à laver n'est alors qu'un prétexte pour définir le décor d'un mini-jeu déjà vu. Frustrant. Au côté de ces mini-jeux, vous aurez également la possibilité de casser des vases ou nager dans la fontaine du musée (même s'il est fortement interdit de le faire !), de ramasser des pièces en forme d'horloges et de battre des records de lancer ou de vitesse... Des mini-défis censés rallonger la durée de vie du soft, mais qui n'ont finalement que peu d'intérêt : le challenge est ultra limité, les actions redondantes et le but pas toujours très clair. En revanche, si vous aimez customiser votre lapin, sachez qu'un dressing de costumes d'époque est mis à votre disposition, avec des déguisements farfelus qui feraient envie aux Village People... Des costumes à débloquer au fur et à mesure de votre aventure. Vous trouverez également des cadeaux cachés dans les pièces du musée, et dans les mini-jeux, des paquets offrant des supers pouvoirs éphémères (invisibilité, mode fusée, piège à loup...) qui ne sont pas sans rappeler certaines boîtes colorées d'un certain Mario Kart. C'est sympa, oui sur le principe, maintenant question originalité, faudra repasser... Et si vous vous électrocutez sur les systèmes de sécurité, pas de panique, les lapins crétins ne meurent jamais et vous pouvez persécuter votre bestiole à loisir pour profiter de l'animation. Encore faut-il avoir la motivation et l'envie de s'y essayer... Car finalement, le gros défaut de The Lapins Crétins : Retour vers le passé est de souffrir d'un manque considérable de rythme – et de n'être pas vraiment drôle en fait. Certes, certaines animations sont rigolotes et quelques bonnes idées sont disséminées ça et là (la Venus de Milo !), mais l'humour a été largement revu à la baisse, et ce côté pipi-caca risque fortement de déplaire aux plus grands. Qu'on se le dise, les Lapins Crétins n'ont jamais fait dans finesse, ni dans la dentelle, mais c'est encore bien pire aujourd'hui. Agaçant également, l'IA a une furieuse tendance à vous coiffer au poteau dans le mode "Course" qui se joue forcément à 4 personnes... De quoi gâcher quelque peu le plaisir de jeu. Enfin, ce "Retour vers le passé" porte bien son nom lorsque l'on jette un coup d'oeil à l'esthétique... Les graphismes sont franchement datés, avec des textures fades et des personnages vieillots, qui tenaient certes la route il y a quatre ans, mais qu'il aurait sans doute fallu améliorer, surtout quand on sait que Sony et Microsoft se mettent eux aussi au casual gaming...