Test The Gunk : parfaitement taillé pour le Xbox Game Pass ! sur PC
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The Gunk est un très bon titre indépendant, qui excelle même sur des points où on ne l'attendait pas forcément. Ainsi les graphismes n'ont rien à envier à ceux de certains AAA (que ce soit techniquement ou artistiquement), le doublage anglais est parfaitement professionnel, et aucun bug ne vient ternir l'expérience. Finalement, les seules réserves que l'on peut émettre proviennent de la dimension relativement modeste de l'ensemble. La durée de vie limitée à quatre ou cinq heures et l'absence de réelle évolution du gameplay laissent un arrière-goût de "petit jeu" plutôt que d'aventure épique. Voilà qui pourrait être assez problématique si les joueurs étaient obligés d'ouvrir leur portefeuille, mais le titre est fort heureusement disponible sur le Game Pass. Il s'agit clairement là de la meilleure manière de profiter de The Gunk, en toute décontraction et sans chercher à le "rentabiliser".
- Vraiment très joli, notamment les zones extérieures
- Un gameplay simple mais sympathique
- Une VOSTFR de grande qualité
- Une ambiance générale fort plaisante
- Seulement quatre à cinq heures de durée de vie
- Le gameplay ne se renouvelle pas beaucoup
- La seconde moitié du jeu est un peu moins enchanteresse que la première
Le studio Image & Form est surtout connu pour la prolifique série de jeux SteamWorld, dont SteamWorld Dig et SteamWorld Dig 2 sont certainement les plus illustres représentants. Mais avec The Gunk, les développeurs suédois osent enfin changer d'univers. Microsoft les a-t-il aidés à sauter le pas ? En tout cas, le jeu a été mis en avant lors de différents Showcase Xbox, ne sort que sur Xbox et PC, et est disponible "day one" sur le Game Pass. Nous allons voir que cette situation lui va d'ailleurs plutôt bien.
Attirées par un signal provenant d'une planète inconnue, deux transporteuses spatiales décident de s'improviser exploratrices. Alors que Becks reste auprès du vaisseau, Rani part à l'aventure. C'est donc bien évidemment ce dernier personnage que l'on incarne. Le jeu utilise une vue à la troisième personne et nous propose un gameplay plus tourné vers l'exploration que les combats. Rani est ainsi capable de scanner la flore locale, afin d'en apprendre plus sur cette mystérieuse planète. Certaines plantes sont uniquement décoratives, d'autres donnent accès à des ressources (métal, fibres…) servant à améliorer notre équipement, et d'autres encore peuvent être utilisées pour progresser dans les décors. Échelles végétales à déplier, bulbes explosifs destinés à libérer certains passages, et autres graines à lancer dans des fissures énergétiques pour faire pousser des plateformes-champignons figurent ainsi au menu. Ces différentes options servent l'exploration d'un monde relativement linéaire, certes, mais construit avec soin. On ne se perd jamais, il y a quelques zones légèrement secrètes à dénicher, et les développeurs n'ont pas oublié de jouer de temps à autre sur la verticalité. Alors oui, un open world nous aurait nettement plus donné l'impression de partir à la découverte d'un monde nouveau. Mais on ne peut décemment pas demander à un petit studio indépendant de rivaliser sur ce point avec les plus grosses productions. Et puis cet aspect relativement ramassé a certainement aidé les développeurs à mieux maîtriser le résultat final, y compris graphiquement. Techniquement et artistiquement, The Gunk égale, voire surpasse, des titres au budget de développement dix fois supérieur. L'Unreal Engine est utilisé avec brio, les personnages légèrement cartoonesques ne sont jamais ridicules, les animations tiennent parfaitement la route, les couleurs sont choisies avec soin et, surtout, la faune et la flore extra-terrestres nous en mettent plein les yeux. Cerise sur le gâteau : les voix anglaises sonnent toujours parfaitement justes.
LA CRASSE, C'EST CLASSE ?
Au delà de l'exploration précédemment évoquée la mécanique de gameplay principale est celle qui donne son nom au jeu : le Gunk (ou Crasse en bon français). Cette substance mouvante noire et rougeâtre étouffe littéralement l'environnement, mais le gant de puissance de Rani est heureusement capable de l'aspirer et donc de la réduire à néant. Chaque zone nettoyée retrouve instantanément des couleurs, au sens propre comme au figuré. La nature reprend alors ses droits et des végétaux viennent égayer l’atmosphère et/ou nous ouvrir un nouveau passage. Il sort parfois du Gunk de petites créatures que l'on doit également "aspi-éliminer", mais ces simili-combats s'avèrent assez anecdotiques. Attention, ces affrontements sont loin d'être désagréables ! Mais ils ne proposent pas un défi suffisamment relevé pour être réellement marquants. C'est d'ailleurs là que le jeu commence à trahir son manque d'envergure, car le sentiment de progression général reste assez faible. Même le fait de débloquer au bout d'un moment un canon à impulsion énergétique ne change pas vraiment la donne. Cela permet juste d'activer des mécanismes dédiés à la résolution d’énigmes jamais bien compliquées. Ces mécanismes sont issus de structures anciennes et trahissent la présence d'une civilisation perdue, que Rani va chercher à réveiller. La deuxième moitié du jeu a donc tendance à délaisser les espaces naturels au profit de lieux intérieurs, un poil moins séduisants et originaux. Ces niveaux restent agréables à parcourir, mais on aurait volontiers pris une dose supplémentaire de végétation extraterrestre. The Gunk laisse en réalité un petit goût de trop peu d'une manière générale, puisqu'il faut moins de cinq heures pour en faire le tour.