Test The Amazing Spider-Man 2 sur PS4 sur Wii U
9 20
Parce que le premier The Amazing Spider-Man avait été une agréable surprise, on pensait vraiment que Beenox allait nous proposer une suite digne de leur petit coup d’éclat de 2012. Malheureusement, le studio a préféré concentrer ses efforts sur d’autres projets et minimiser les coups de développement pour The Amazing Spider-Man 2. Résultat : un jeu bâclé sur à peu près tous les niveaux, à commencer par des graphismes obsolètes sur PS3 et Xbox 360, et carrément à la ramasse sur PS4. Côté gameplay, ce n’est pas non plus la panacée avec des mécaniques de jeu repiquées chez la concurrence mais sans jamais faire aussi bien. A cela se rajoute des missions répétitives, souvent ennuyantes, ce qui confère au jeu un rythme quasi inexistant. Seuls les combats à la Batman Arkham restent recevables mais c’est évidemment insuffisant pour investir dans cette suite. Dommage.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Amazing Spider-Man 2
- Une durée de vie convenable
- Plein de grands méchants à affronter
- Plusieurs costumes loufoques à débloquer
- La bonne idée de foutre Stan Lee en vendeur de BD
- Beaucoup de bonus intéressants à dénicher
- C’est très faible techniquement
- Caméra qui a du mal à suivre
- Aucun rythme dans le jeu
- Missions répétitives et ennuyantes
- Une ville de New York morose et sans vie
- Les séquences en Peter Parker complètement inutiles
- Peter Parker est insupportable
- Mixage 5.1 catastrophique
- Doublage français sans aucune conviction
- Des temps de chargements super longs
Pas vraiment un studio de grande renommée, Beenox est néanmoins parvenu à faire un petit coup d’éclat il y a deux ans avec l’adaptation en jeu vidéo du film The Amazing Spider-Man. Sans non plus être un jeu mémorable, le titre était parvenu à proposer un gameplay suffisamment crédible pour faire frémir les fans de l’homme-araignée. Deux ans plus tard, Spider-Man est de retour dans de nouvelles aventures cinématographiques et Beenox s’y recolle pour les adapter sur consoles, avec en prime le passage à la next gen’. Malheureusement, de l’eau a sévèrement coulé sous les ponts et la toile de l’araignée s’est grave emmêlée…
Les nouvelles épopées vidéoludiques de Spider-Man ont beau sortir en même temps que la nouvelle péloche de Marc Webb, le jeu n’a que très peu de points communs avec le film. Certes, on retrouve quelques éléments similaires comme certains méchants comme Electro et le Bouffon Vert, mais Beenox s’est autorisé quelques libertés pour ne pas resté enfermé dans le carcan de l’adaptation de licence bête et méchante. Résultat, on comptabilise un nombre nettement plus conséquent de bad-guys à dérouiller comme le Caïd, Kraven, Black Cat ou bien encore Carnage, qui est un peu la surprise de cet épisode. Un casting fort alléchant qui est malheureusement vite plombé par le reste du jeu, pas du tout à la hauteur du premier épisode mais surtout des consoles actuelles. Graphiquement tout d’abord, le jeu accuse facile 3-4 ans de retard. Le premier épisode, The Amazing Spider-Man, n’était pas déjà bien beau en 2012 et aujourd’hui, le gap s’est véritablement creusé. C’est d’autant plus vrai quand on lance le jeu sur PS4, où l’on remarque à quel point le résultat est vraiment médiocre. Non seulement la modélisation des personnages est sommaire, mais il faut voir en plus comment les animations sont à l’ouest, le pire étant les moments – inutiles – où l’on incarne Peter Parker qui se déplace comme s’il avait un balais dans le cul, permettez-moi l'expression. Pire, en choisissant le concept du jeu open-world, les p’tits gars de Beenox ont visé beaucoup trop haut, car modéliser New York tout entier requiert du temps, de l’argent et un certain travail, trois éléments qu’ils n’avaient visiblement pas à leur disposition. Là encore, le résultat est assez affligeant, avec des quartiers qui copiés-collés, des immeubles modélisés dans leur plus simple appareil, des rues qui manquent cruellement de vie (avec des passants abonnés aux absents) et des véhicules qui se limitent à 5 modèles différents, le reste étant focalisé sur les taxis jaunes. Là pour le coup, vous allez en voir en pagaille dans les rues de New York, à tel point qu’on se demande s’il n’y a que ça dans le jeu de Beenox.
Le destin – funeste - d'un héros
Mais cette faute de goût ne s’arrête pas en si bon chemin, car côté gameplay, difficile de garder son calme car on commence à se prendre pour l’ami Spidey. Alors oui, pouvoir se balader librement dans New York est un plaisir qu’on ne cache pas, mais il arrive souvent que la gestion des déplacements soit un peu hasardeuse, mettant Spider-Man dans des situations grotesques où il continue à se balancer de toile en toile en se cognant sans cesse contre les murs des buildings. Généralement, quand cela fonctionne, notre héros doit aussitôt se coller aux murs grâce à ses pouvoirs, mais la manœuvre n’est pas toujours prise en compte. Et quand c’est le cas, c’est la caméra qui fait des siennes, incapables de se positionner correctement, afin d’éviter qu’on ait la gerbe à chercher un point de repère. Autant vous dire que le sentiment d’errer dans des zones austères et d’être perdu constamment ne vous lâchera jamais, provoquant des phases anxiogènes vraiment étouffantes. Heureusement, le jeu regorge d’éléments fonctionnels pour qu’on trouve son chemin, avec pour commencer une carte qui indique toujours la bonne route à prendre, appuyée par des halos de lumière qu’on aperçoit à des kilomètres à la ronde.
...en choisissant le concept du jeu open-world, les p’tits gars de Beenox ont visé beaucoup trop haut, car modéliser New York tout entier requiert du temps, de l’argent et un certain travail, trois éléments qu’ils n’avaient visiblement pas à leur disposition.
A l’instar de tous les jeux open world, The Amazing Spider-Man 2 nous permet d’appréhender le jeu de 2 manières différentes. La première consiste à enchaîner les missions principales pour faire avancer l’histoire, tandis que la seconde permet de faire des quêtes annexes plus légères, pour faire grimper l’XP de Spider-Man ou combler les étagères de la boutique de comic-books de Stan Lee, qui apparaît dans le jeu. D’un point de vue durée de vie, le titre de Beenox s’en sort plutôt pas mal, d’autant que la ville de New York regorge d’items à récupérer ici et là. Malheureusement, et c’est là que le bât blesse, en terme de variété des actions, The Amazing Spider-Man 2 est archi limité et souvent bien répétitif. Pour tenter de se rattraper, le jeu va puiser ses idées du côté de la concurrence. Un peu de Batman Arkham pour le système de combat, comme ce fut le cas dans le précédent épisode, un peu d’infiltration à la Assassin’s Creed et des phases de dialogues repompées de Mass Effect. Sur le principe, pas de problème. Reprendre les meilleures idées des autres, why not, mais il faut le faire avec un minimum de talent. Ici, rien n’est vraiment solide. L’infiltration n’a aucun sens puisque l’I.A. est complètement à côté de ses pompes et pour éveiller les soupçons des gardes, on peut carrément sortir la sonnette d’alarme. Les différentes propositions de réponses lors des dialogues sont carrément inutiles puisqu’il est possible de choisir absolument toutes les réponses, et ce dans l’ordre que l’on veut. Une aberration qui donne lieu à des séquences saugrenues où Peter passe par toutes les émotions sans aucune cohérence.
L'araignée est bien tombée dans la purée
Preuve que Beenox, malgré les deux années de développement, n’a vraiment pas eu le temps (ou les moyens, allez savoir) de ses ambitions, ce qui fait qu’on se retrouve avec un jeu qui veut absolument toucher à tout mais le fait de façon médiocre. Il aurait mieux fallu se concentrer sur ce qui était déjà solide dans le premier épisode, et proposer par la même occasion des nouveautés intelligentes. Ce n’est vraiment pas le cas puisqu’on a l’impression de retrouver le même jeu, avec les mêmes graphismes dépassés de 2012, auquel on a rajouté quelques méchants en plus et un Peter Parker insupportable par son attitude et ses répliques moisies. Et puis, histoire d’enfoncer un peu plus le clou, le mixage sonore 5.1 ruine encore plus l’expérience avec une absence d’équilibrage entre les différentes enceintes. Bref, un jeu à oublier aussi vite que le film, lui aussi très décevant.