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- Charme des héroïnes
- Level design intelligent
- Se termine très vite
- Caméra un peu capricieuse
- Système de combat confus
Chaque milieu repose plus ou moins sur des phénomènes de mode dont la suraccumulation finit par provoquer la propre fin au profit d’une autre tendance. Le jeu vidéo n’échappe pas non plus à cette règle, et si aujourd’hui, ce sont les FPS et le tuning qui tiennent le haut de l’affiche, il fut un temps pas si lointain où l’Orient nous avait conquis grâce à la furtivité de ses ninjas.
A l’instar de ses prédécesseurs, Tenchu : Fatal Shadows nous invite dans les confins du Japon médiéval où le respect des traditions, les aspirations spirituelles et guerrières prévalaient encore.
Les femmes au pouvoir !
Tenchu oblige, cette nouvelle aventure met en scène un binôme de ninjas. La délicieuse Ayame rempile une fois de plus aux côtés de la petite nouvelle Rin. Et si leur alliance paraît évidente au premier abord, leur rencontre commence sur un quiproquo. En effet, lors de la mise en sac de son village, Rin trouve la dépouille inerte de son propre père à seulement quelques mètres d’Ayame. Autrefois naïve, elle ne trouvera plus le repos avant que ses lames vengeresses n’atteignent les responsables de son malheur. Rongée par la haine, elle est tout aussi habile que son acolyte. On alternera donc successivement entre ces deux personnages au travers d’une douzaine de chapitres. La transition entre chaque passage se fait par une cinématique quelque peu inhabituelle. Volontairement vieillie, elle résume la situation à l’aide de peintures traditionnelles et présente un bref aperçu du chapitre suivant, comme le font les séries télévisées. Sur le plan de la réalisation globale, le bilan est finalement plus contrasté : nos héroïnes ont un charme certain et le boss final Jyuzon ressemble à s’y méprendre à Auron de Final Fantasy X. Mais quel dommage que tous les autres personnages n’aient pas bénéficié du même soin. Et si les environnements sont plutôt plaisants à l’œil, l’aliasing n’est jamais bien loin et on dénote quelques bugs graphiques ici et là. Les niveaux sont particulièrement bien construits et laissent souvent la possibilité d’établir son propre chemin pour parvenir à ses fins. Même si un boss vient corser les choses presque à la fin de chaque niveau, certains se bouclent trop rapidement et ramènent ainsi la durée de vie largement en dessous de la barre symbolique des dix heures de jeu, d’autant plus que l’intérêt de se relancer dans les missions dans un niveau de difficulté supérieur est relativement faible.
Petit scarabée
Ce nouvel épisode reprend les éléments du gameplay inhérents à la série, autrement dit votre personnage pourra lancer quelques shurikens, lancer une boule de fumée pour mieux disparaître ou encore lancer un grappin pour monter sur les murs. Déjà précédemment orienté infiltration, le gameplay enfonce le clou avec des niveaux construits dans cette optique, la possibilité de se cacher dans l’eau, de tuer en silence mais surtout de planquer les cadavres que l’on ne manquera pas de semer un peu partout. Pas de radar ici mais un indicateur de présence qui renseigne sur la distance de son personnage avec un ennemi ainsi que sur l’état de surveillance de ce dernier. Si cette alchimie était séduisante sur le papier, on peut facilement la détourner en se contentant de foncer comme un bourrin vers l’objectif principal et c’est bien dommage. Les strength kills sont toujours aussi impressionnants et ne deviennent seulement actifs que si vous vous trouvez à proximité de votre adversaire et qu’il ne vous a pas repéré. Bien réalisés, ils permettent en plus de récupérer des parchemins sur le corps de vos victimes qui vous permettront d’apprendre de nouveaux coups. Mais de façon générale, les combats rapprochés sont un peu confus, probablement le résultat d’une caméra un tantinet capricieuse.
Bref, Tenchu : Fatal Shadows vient titiller les références de l’infiltration sur leur propre terrain sans toutefois les égaler. Beaucoup trop ressemblant sur la forme à son prédécesseur, les développeurs ont préféré ne pas trop se fatiguer en nous pondant un spin-off. Quoi qu’il en soit, il faudra qu’ils reprennent tout le concept à la base pour que la série trouve un nouveau souffle.