Test Tekken 8 : le meilleur jeu de baston pour les noobs ?
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- Visuellement, c'est très beau
- Techniquement à la hauteur
- Système de combat renouvelé, porté sur l'agressivité
- La bonne formule pour noobs et experts
- Un roster de 32 persos au lancement
- Beaucoup de modes de jeu
- Mode Arcade Quest pour faire des tuto de manière ludique
- Mode Histoire bien bien kitschouille
- Avec des bouts de DBZ, Saint Seiya, FF XVI et même Matrix
- Un manque d'équilibre dans certains combos
- Le mode Tekken Ball qui ne sert à rien
- L'apparence Mii du mode Arcade Quest, mauvais choix
- Musiques qui cassent la tête
- Petit downgrade depuis le teaser de 2022 quand même
Bon, maintenant que j'ai votre attention, on va pouvoir commencer ce test de Tekken 8, disponible depuis le 26 janvier 2024 sur PC, PS5 et Xbox Series. Pas de version old gen PS4 et Xbox One ? Clairement pas non, faut pas exagérer et c'est une bonne chose que Katsuhiro Harada ait zappé cette génération qui tire les nouvelles productions vers le bas. C'était impossible d'ailleurs avec l'objectif technique que le producteur de la série s'était fixé. Et cette envie de proposer un jeu d'une grande beauté, c'est un leitmotiv qui a été mis en avant, dès le reveal du jeu et son premier teaser. Bon, le temps nous a donné raison, les premières images en septembre 2022 avaient été upgradées, puisque le rendu final n'est pas aussi bluffant que le teaser. Alors attention, je ne dis pas que Tekken 8 n'est pas beau, il est même techniquement très impressionnant et fait partie des jeux de Versus Fighting les plus aboutis visuellement aujourd'hui, mais Harada-san, il nous a quand même balancé le discours habituel avec la poudre de perlimpinpin qui va avec. C'est pas grave, je ne lui en veux pas, car une fois encore, le résultat véritable reste à la hauteur de nos grandes attentes. Et justement, pour atteindre un tel niveau, les équipes de développement ont choisi l'Unreal Engine 5. Un très bon choix qui permet de mettre en valeur une très belle modélisation des différents personnages. Dès l'écran de présentation de Tekken 8, Bandai Namco a envie de frimer, avec un Kazuya Mishima qui apparaît en gros plan, nous toisant de son regard ténébreux, le visage en clair-obscur, bien scleum comme il faut et surtout qui n'hésite pas à faire ressortir son d'un œil rougeoyant dès lors qu'on valide le bouton "Start".
BEAU GOSSE
En parcourant les différents menus de l'écran de présentation, on a immédiatement le sentiment que Bandai Namco n'a pas lésiné sur la quantité, avec pas mal de modes qui sont là pour qu'on en est pour notre argent. L'une des grandes nouveautés de ce Tekken 8, c'est le mode Histoire, qui va tenter lui aussi de se mettre à la page et de proposer quelque chose de plus complet et profond, surtout depuis que Mortal Kombat a réussi à construire une véritable histoire dans ses jeux de baston. Tout le monde fait pareil et c'est aussi le cas pour Tekken 8. Avec sa rimbanbelle de personnages et cette storyline construite autour du drame familial de la famille Mishima, il y a de quoi faire. Enfin, du moins, si vous aimez les histoires bien kitschouille et à la limite de la gênance parfois. Parce qu'on va pas se mentir, l'histoire entre Kazuya, son père Heihaichi et sa descendance Jin, elle filtre souvent avec la série B et ce ne sont pas les événements de ce Tekken 8 qui viendront prouver le contraire. Avec cet élément lié au gêne du démon, le fait que certains personnages aient des ailes qui poussent le dos, Katsuhiro Harada s'est dit que foutu pour foutu, autant aller jusqu'au bout du délire. Donc oui, l'histoire de Tekken 8 va assumer ses références à Dragon Ball Z, Matrix, Final Fantasy, surtout les derniers et même Saint Seiya les Chevaliers du Zodiaque. C'en est tellement grotesque que ça en devient drôle. On passe de la série B à la série Z avec une telle décontraction qu'il est impossible de ne pas se taper des barres de rire.
Au-delà de ce gros facepalm en matière de récit, et qui prouve qu'il est grand temps que Katsuhiro Harada se paie de vrais scénaristes, Bandai Namco a pris le soin de bien envelopper tout ce mode Histoire dans un joli écrin. Entre les nombreuses cinématiques, les transitions soignées, la mise en scène et les quelques rebondissements, il y a de quoi faire plaisir aux fans. On est loin encore de ce que propose le studio NetherRealm avec Mortal Kombat, mais au moins on note l'effort. Le seul truc qui cloche et c'est comme ça depuis longtemps maintenant, c'est que chaque personnage parle dans sa langue maternelle, et que dès lors qu'il y a une conversation, bah ça rime au grand foutraque. Forcément, quand un perso parle anglais, que l'autre en face répond en japonais, qu'un troisième intervient pour sortir des grandes phrases en français et qu'en plus tu as un animal qui vient balancer des cris derrière, là encore, on se rend compte que Tekken ne s'est jamais pris au sérieux. Tant mieux quelque part, mais ça n'empêche pas le cringe pour autant...
Donc oui, l'histoire de Tekken 8 va assumer ses références à Dragon Ball Z, Matrix, Final Fantasy, surtout les derniers et même Saint Seiya les Chevaliers du Zodiaque. C'en est tellement grotesque que ça en devient drôle. On passe de la série B à la série Z avec une telle décontraction qu'il est impossible de ne pas se taper des barres de rire.
Bon, si jamais, ces histoires de la famille Mishima ne vous ont jamais emballées, sachez que vous pouvez vous diriger vers le mode Arcade Quest, un mode dans lequel on créé son avatar pour ensuite arpenter les salles d'arcade et profiter de tous les tutoriels proposés. Bon, on va pas se mentir, si vous connaissez Tekken depuis quelques années, ce mode Arcade Quest n'est pas vraiment intéressant, d'autant que Bandai Namco a opté pour un rendu chibi-kawaii avec des avatars qui ressemblent aux Mii de Nintendo. Très sincèrement, ça ne colle pas à l'esprit Tekken et je ne comprends pas pourquoi dès lors qu'on part sur de la personnalisation de personnage, on se tape des trucs chibi. Il aurait fallu opter pour un rendu identique à celui de Street Fighter 6, là au moins, on aurait golri. Sinon, il y a aussi le mode Tekken Ball, disparu depuis belle lurette et qui fait son grand retour dans ce Tekken 8. Le principe reste inchangé, on doit éliminer son adversaire en balançant des ballons en pleine tronche. Mon avis n'a pas changé depuis la preview en novembre dernier, ça n'apporte absolument rien, c'est nul en terme de gameplay et c'est donc du OSEF total.
NOOB & EXPERTS, MAIN DANS LA MAIN
Heureusement pour Tekken 8, il reste le principal, le plus intéressant, à savoir le gameplay et ce fameux système de combat. Pour l'épisode de 2024, Harada a pensé son jeu pour qu'il soit satisfaisant pour le joueur, mais aussi pour le spectateur. Et pour que cela soit possible, le producteur japonais a opté pour une approche plus aggressive, plus brutale et donc plus spectaculaire. Je l'ai déjà dit, mais pour un mec comme moi qui a grandi avec la NeoGeo et The King of Fighters, c'est du pain béni. Oui, j'ai toujours préféré les gameplay offensifs aux zonings de Street Fighter. Mais encore faut-il y trouver le bon équilibre. C'est là où Tekken 8 manque peut-être d'équilibre, notamment dans certains combos qui mériteraient d'être revus. C'est un peu trop tôt pour le dire car le jeu vient de sortir, mais il n'est pas impossible qu'une mise à jour vienne contrebalancer certains abus de technique. Donc oui clairement, si vous êtes plutôt un joueur passif, vous risquez d'être décontenancé, voire déboussolé et ne pas comprendre ce qui vous arrive, parce que Tekken 8 va vite, très vite, parfois trop vite. Surtout que comme d'hab, on peut continuer à spam l'adversaire au sol comme dans les airs assez facilement. Ça risque de crier à l'injustice mais c'est Tekken et ça, ça bouge pas.
Clairement, Bandai Namco a pensé son jeu pour la scène eSport pour juste créer des moments épiques et de folie à contempler. Non seulement le gameplay tourne autour de cette nouvelle approche, mais en plus les environnements ont eux aussi été adaptés pour l'occasion. Désormais, il sera possible de détruire certains éléments du décor, ce qui permettra d'ailleurs d'ouvrir certains combos, notamment aériens, mais aussi changer d'environnement façon Dead or Alive. Donc, il y a un vrai côté destructeur dans ce Tekken 8 qui se révèle être vraiment plaisant. Sinon oui, Tekken 8 a lui aussi fait le pari de simplifier son système de combat, pour continuer à séduire le maximum de joueurs, et surtout le grand public. Mais simplicité ne veut pas dire que les spécialistes de la baston ne s'y retrouveront pas. Un peu comme Street Fighter 6 il y a quelques mois, on se rend compte que les développeurs ont trouvé la bonne formule pour réunir débutant et expert sous le même gameplay. Easy to play, hard to master, même si le combat system de Tekken 8 se montre tout de même moins complexe qu'un Street Fighter. De toutes les façons, sortir des grosses furies qui explosent l'écran et la rétine, il suffit d'appuyer sur une seule touche. Il n'y a donc rien de plus simple en matière d'exécution, et c'est ce qui risque aussi de créer un certain dédain de la part de certains puristes du versus fighting. Ils n'auront pas tout à fait tort...