Test Tales from the Borderlands sur PS4 et Xbox One sur PC

L'aventure prend place après les événements de Borderlands 2 et la chute de Handsome Jack. Un dénommé Vasquez vient tout juste de prendre la direction d'Hyperion et donc de s'imposer comme calife à la place du calife, au grand dam de Rhys, l'un des deux héros du jeu. Humilié par son nouveau patron, ce dernier saute sur la première occasion de lui faire un sale coup. Avec l'aide de son frêle ami Vaughn, comptable de son état, il détourne dix millions de dollars de la compagnie et part acheter une clé d'arche à un dénommé August, à la place de Vasquez. Dans le même temps, la jolie Fiona, arnaqueuse de son état et autre personnage dont vous avez le contrôle en tant que joueur, est en train de refiler une fausse clé d'arche à ce même August. L'histoire nous est donc racontée sous deux points de vue différents, les séquences où l'on est aux commandes de Rhys alternant systématiquement avec celles où l'on dirige Fiona. Ce procédé permet d'éviter la routine, de se faire croiser les événements et les personnages, ou encore d'instaurer quelques traits d'humour, par exemple lorsque la version des faits diffère d'un personnage à un autre.

MAD RHYS

Le gameplay s'en trouve même légèrement enrichi, puisque les deux héros possèdent des capacités différentes. Fiona est capable de ramasser de l'argent dans les décors, ce qui lui permettra de débloquer quelques bonus sympathiques au fil de l'aventure, tandis que Rhys possède un œil bionique, qu'il peut utiliser pour obtenir des informations sur certains objets et personnages. Une aptitude sympathique, qui donne notamment accès à des descriptions humoristiques. Pour le reste, le gameplay est fidèle à la recette Telltale, donc relativement restreint. Ainsi, on pourra regretter que l'inventaire des personnages soit aussi limité, et quasiment dénué d'intérêt. On ramasse très peu d'objets et ils sont de toutes manières utilisés automatiquement au bon moment et au bon endroit par les héros. Les prises de tête de l'âge d'or des jeux d'aventure n'ont pas lieu d'être ici, le but étant de ne perdre aucun joueur, même le plus débutant.

TELL ME A STORY
 

Aucune énigme compliquée ne vient donc bloquer la progression, et l'essentiel du gameplay se déroule dans les dialogues à choix multiples, qui permettent de faire varier les réactions des autres personnages à notre égard et, parfois, d'influer de manière plus ou moins importante sur la suite de l'aventure. Certains choix effectués lors d'un épisode (la saison en compte cinq) ne révèlent d'ailleurs leur importance que dans un épisode ultérieur. Et, bien sûr, le jeu nous place à plusieurs reprises face à des dilemmes cornéliens, qui peuvent aboutir à la mort d'un personnage majeur. Ce système de dialogues et de choix va de pair avec les sempiternels passages de QTE. Si l'on apprécie ceux qui nous demandent d'appuyer rapidement sur certaines touches afin de simuler des évitements et autres déplacements basés sur l'agilité, on se passerait en revanche volontiers de la plupart des QTE de martèlement de touche unique, bourrins et sans grand intérêt. Cependant, il faut reconnaître une grande qualité à Tales from the Borderlands : celle de nous offrir de véritables scènes d'action haletantes, qui correspondent bien à l'univers très "madmaxien" de Borderlands. Que ce soit lors de séquences non interactives ou lors des passages de QTE, on a régulièrement droit à des explosions, meurtres, fusillades, démembrements et autres réjouissances gore. Le rythme général est forcément posé, puisque nous avons affaire à un jeu d'aventures, mais il ne vient jamais édulcorer l'univers de Borderlands. Ce dernier est même parfaitement respecté, que ce soit sur la fond ou sur la forme.

Décors, textures, polices, couleurs, interface, tout nous plonge en permanence dans un véritable jeu Borderlands.

On retrouve ainsi les graphismes celshading typiques de la série, et l'on croise même quelques têtes connues. Les clins d’œil et références aux épisodes classiques de la série sont légion, et même l'habillage général du jeu est cohérent avec celui des titres réalisés par Gearbox. Décors, textures, polices, couleurs, interface, tout nous plonge en permanence dans un véritable jeu Borderlands. D'ailleurs, Handsome Jack (qui apparaît d'une certaine manière dans le jeu) est doublé par le même comédien que celui ayant travaillé sur Borderlands 2. Quant à la voix de Rhys, il s'agit tout simplement de celle de l'incontournable Troy Baker (BioShock Infinite, The Last of Us, Far Cry 4, Uncharted 4...). Un gage de qualité ! Si les voix du jeu sont globalement irréprochables, elles ont en revanche le malheur d'être uniquement en anglais, alors même qu'aucun sous-titre français n'est disponible. Si vous pouvez lire sans peine la langue de Shakespeare, aucun problème. Mais dans le cas contraire, vous risquez d'être perdus à plusieurs reprises. Dans le même ordre d'idées, le jeu ne prend pas en compte les claviers AZERTY dans sa version PC, alors même qu'il ne permet pas de changer l'assignation des touches. Il faut donc switcher en clavier QWERTY sous Windows pour pouvoir jouer correctement. Cela étant, le mieux reste encore de brancher une manette. Terminons enfin par préciser que si le jeu s'avère particulièrement enthousiasmant pour les joueurs ayant déjà parcouru les FPS Borderlands, il reste plus que recommandable aux novices de la série, car ses qualités intrinsèques dépassent largement celles relatives au respect de la saga. Bref, ce Tales from the Borderlands a quasiment tout bon !