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Superman Returns est une immense mascarade mais avant tout un énorme gâchis. Il aurait pu avoir un destin bien meilleur avec quelques mois de développement supplémentaires. Certes, les environnements sont souvent destructibles (façades de bâtiments bien entamées, sol qui s’effritent quand on fait un piqué dessus, etc.) mais la mollesse générale du jeu le rend terriblement ennuyeux dès les premières minutes. Des séquences de jeu plus nerveuses et un gameplay plus souple lui aurait donné un peu plus de cachet et nous aurait poussé à lui pardonner sa réalisation d’un autre âge et sa durée de vie minable. Allez, on oublie !
- La cité, assez grande
- Animations risibles
- Réalisation d’un autre âge
- Mollesse inégalée
- Progression linéaire
- Très répétitif
- Gameplay insipide
- Durée de vie minable
On a l’habitude de voir les grosses licences cinématographiques totalement matraquées dans leur adaptation en jeu vidéo. On atteint encore là des sommets et notre verdict est sans appel. Les créateurs de Superman, Jérôme Siegel et Joe Shuster, s’en "return" dans leur tombe.
La progression de Superman est assez particulière. On survole la ville de Metropolis à la recherche du moindre problème pour pouvoir intervenir. Guidé par son ouïe surdéveloppée, on commencera tout d’abord à nettoyer le ciel des comètes menaçant la ville, puis on éteindra petit à petit les différents foyers d’incendie inaccessibles aux pompiers. Le film éponyme n’étant pas un modèle de pure action, Electronic Arts a été obligé de revoir sa copie et s’est immergé dans plus de 60 années d’archives pour en ressortir un bestiaire bien garni. En règle générale, ce sont des petits robots qui mèneront la vie dure à Metropolis. Oui, vous avez bien entendu, c’est donc la jauge de vie de la cité qu’il faudrait surveiller vu que Superman est invincible (ND Julien : et la kryptonite alors ?). C’est dommage parce qu’on a souvent envie de céder à la tentation de devenir un Super Vilains et de mettre la ville sans dessus dessous, à la manière de GTA. Mais avouons-le, Metropolis manque singulièrement de vie et ce ne sont pas les rares passants et les quelques voitures qui constitueront une activité récréative. Chaque objectif accompli permet de glaner un certain nombre de points d’expérience afin que Superman obtienne de nouveaux pouvoirs ou en renforce d’anciens. Mais dans tous les cas, une fois le palier de points atteint, vous débloquerez un nouveau chapitre. Une structure narrative un peu trop simple à laquelle on n’adhère avec difficulté : Incendie – Sauvetage – Sauvetage – Boss.
Super Vilain !
Et pourtant, on n’est pas contre un petit peu de beat’em all, bien au contraire. Mais encore faudrait-il que le tout se coordonne naturellement et que le gameplay soit accrocheur. Et c’est loin d’être le cas. Pourtant sur le papier, les possibilités de notre bonhomme en collants bleus ne laissaient rien transparaître. Il dispose de trois rayons aux propriétés multiples (feu, glace et vent). Il peut défier la gravité en volant et utiliser sa super-vitesse jusqu’à dépasser le mur du son ou encore porter des objets extrêmement lourds. Bref, un panel d’actions et de combos séduisant. Alors pourquoi est-ce si décevant ? Si la progression est linéaire à souhait, la réalisation est techniquement dépassée et le gameplay est risible. Les coups sont d’une mollesse inégalée tant et si bien que l’on se contente souvent de parer une attaque, de faire le tour de son adversaire et d’utiliser systématiquement le même coup. La caméra fait des siennes et met un point d’honneur à se placer n’importe où malgré le système de lock. Mieux ! Superman ne peut activer sa super-vitesse que dans le sens de la caméra et non dans la direction où il regarde. Pas très pratique pour se sortir d’une situation délicate. L’idée d’offrir la liberté de se balader entre les buildings est loin d’être mauvaise mais se révèle tout aussi pénible. Pas maniable pour un sou, il est vraiment difficile de suivre une trajectoire simple sans s’arrêter pour recadrer la caméra. De ce fait, la poursuite d’ennemis n’en devient que plus catastrophique et on se mange à chaque fois toutes les façades des bâtiments lorsqu’on zigzague en ville. Certes, l’environnement est relativement grand pour le traverser de part en part sans aucun loading mais les différents buildings se ressemblent quasiment tous. Globalement, les textures sont d’un autre âge, la modélisation de notre Superman d’une pauvreté sans nom et les animations sont toutes aussi risibles, à tel point qu’on se demande si les développeurs ne l’ont pas fait exprès. Inutile de s’étaler davantage sur le sujet, on se ferait du mal !