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En lisant ce test de Super Mario 3D Land, vous aurez compris que le titre de Nintendo justifie à lui seul l’achat d’une 3DS, ne serait-ce que pour apprécier l’ingéniosité des placements de caméra quand ce ne sont pas les jeux de perspective qui risquent d’en bluffer plus d’un. Premier et unique jeu du – jeune – catalogue de la machine à utiliser les effets stéréoscopiques avec intelligence et audace donc, Super Mario 3DS pâtit en revanche d’une difficulté enfantine qui empêche le jeu de se hisser parmi les épisodes les plus mémorables de la série. Entre 5 et 6 heures suffiront pour venir au bout de l’aventure, qui se poursuit cependant avec une seconde partie, plus retorse et pleine de surprises certes, mais loin d’être insurmontable. Super Mario 3D Land reste toutefois un jeu efficace possédant un côté addictif plus que séduisant. Ca sera suffisant pour sortir la CB, croyez-nous.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Super Mario 3D Land
- Utilise la 3D avec audace et intelligence
- Réalisation très soignée
- Gameplay d’une redoutable efficacité
- Les clins d’œil nostalgiques
- Les surprises de la seconde partie
- Ce côté addictif
- Une aventure vite expédiée
- Le manque de challenge évident
- Level design paresseux
- On aurait aimé davantage de costumes
Porte-parole avisé de toutes les consoles Nintendo, Mario aura mis son temps pour arriver sur une 3DS en pleine crise d’identité auprès des gamers et d’un grand public qui l’ont jusqu’à présent plus ou moins boudée. Heureusement, notre plombier bedonnant arrive pile poil pour les fêtes de Noël et prouver au monde entier que la 3D relief n’est pas qu’une mauvaise idée marketing et qu’elle peut servir le jeu vidéo de la plus belle des manières.
Depuis sa sortie en début d’année, on a toujours reproché à la 3DS de ne pas être à la hauteur des attentes qu’elle avait pourtant suscitées à l’E3 2010, la faute à l’inexistence de jeux capables de fédérer le concept de la 3D relief sans lunettes. Avec Super Mario 3D Land, Nintendo fait taire les mauvaises langues que nous sommes, en donnant par la même occasion une leçon de game design à tous ces développeurs un peu fainéants qui manquent d’imagination. En effet, jamais l’utilisation de la stéréoscopie dans un jeu n’aura été aussi audacieuse et astucieuse, à tel point que certains casse-têtes et niveaux ne peuvent être résolus qu’en poussant jusqu’au bout la molette 3D de la console. Qu’il s’agisse des premiers stages ou ceux de la fin, il ne se passe pas un moment sans que Nintendo nous émerveille par son jeu de perspectives, ses plans de caméra ingénieux quand elle ne vient pas se placer dans le dos de Mario pour une immersion totale. Jouer en 3D devient alors une obligation si vous ne souhaitez pas finir au fond d’un trou ou les deux pieds dans la lave. Il faudra quoiqu’il arrive apprendre à gérer l’espace, surtout lorsque la vue est en scrolling horizontal, tant le jeu joue avec la profondeur. Rater un saut deviendra un acte ordinaire, repérer les ombresun réflexe.
Easy play
Réapprendre à maîtriser un Mario alors qu’on a grandi avec lui, c’est un peu le plaisir coupable qui nous parcourt tout au long de cette aventure qui joue d’ailleurs sur différents tableaux, mélangeant avec charme les époques et conjuguant à merveille la 2D classique façon New Super Mario Bros. et la 3D astucieuse de Super Mario Galaxy. Ceux qui suivent la série depuis ses débuts apprécieront d’ailleurs les nombreux clins d’œil à ces deux titres, tandis que les plus exigeants trouveront beaucoup de reprises, stipulant que Super Mario 3D Land ne fait que recycler ce qui a déjà été fait par le passé. Ces derniers n’auront d’ailleurs pas vraiment tort, le titre de Nintendo n’étant pas un exemple d’originalité, surtout si on le compare face aux derniers épisodes. Les stages sont souvent petits, les ennemis rarement inquiétants (encore moins les Boss) et les 1UP carrément légion. A tel point qu’au bout du troisième monde parcouru, votre stock flirtera avec la cinquantaine de vies. De quoi fâcher les habitués du genre qui finiront le jeu en même pas 6 heures. La durée de vie est ridicule pour un Mario, inutile d’épiloguer dessus, et quand bien même la difficulté se corse au second run grâce à la présence des niveaux spéciaux (une version dark des 8 mondes déjà parcourus avec des ennemis plus nombreux, des obstacles plus imposants et des bonus mieux cachés), d’un nouveau costume, celui du Tanuki de pierre, et la possibilité de jouer avec Luigi, il y a de quoi rester sur sa faim. Un spoil malheureusement nécessaire pour le bien du jeu et ne pas faire fuir les joueurs qui auraient eu vent de la durée de vie riquiqui du jeu. Quoiqu'il en soit, vous ne serez jamais inquiété car si vous bloquez sur un passage, le guide ne tardera pas à pointer le bout de son nez, ou plutôt de sa feuille. En effet, le costume de Tanuki en or vous permettra de profiter de ses caractéristiques tout en étant invincibles. Seul le vide et la lave sont vos ennemis. Autrement, vous pouvez toujours utiliser le bloc ailé qui vous emmènera directement au drapeau. Facile.
La durée de vie est ridicule pour un Mario, inutile d’épiloguer dessus, et quand bien même la difficulté se corse au second run [...], il y a de quoi rester sur sa faim."
Il y a malheureusement d’autres reproches à faire à ce Super Mario 3D Land, à commencer par son manque d’originalité. Certes, le costume de Tanuki, repiqué de Super Mario Bros. 3, a de quoi faire plaisir à notre fibre nostalgique, mais lui enlever des caractéristiques comme le décollage après un sprint était bien évidemment une mauvaise idée. De même, le sentiment de voir Mario patiner dans la semoule ne nous a jamais quitté et on a beau prendre de l’élan, ses sauts se résumes à quelques centimètres, comme si notre héros était atteint d’arthrose avancée. Autant vous dire que pour atteindre le sommet du drapeau à la fin de chaque niveau devient une frustation systématique. On aurait adoré également voir de nouveaux mouvements chez Mario, adaptée pourquoi pas à cette 3D relief. Le costume des frères boomerang a beau être une nouveauté instaurée par ce Super Mario 3DS, il n’apporte pas grand-chose au schmilblik, d’autant qu’à part récupérer quelques pièces égarées, il fait doublon avec les boules de feu du costume fleur. Quant aux niveaux, s’ils parcourt l’ensemble des thèmes qu’on souhaite redécouvrir à chaque nouveau Mario, il est étonnant de voir à quel point on passe du coq à l’âne sans prévenir. Les thèmes sont mélangés un peu n’importe comment et l’on déplore le manque de niveaux sous-marins et de maisons hantées. Mais il serait mal vu de rester bloqué sur ces points négatifs, le titre de Nintendo se donnant tout de même la peine de placer quelques trouvailles fort sympathiques, à l’image du bloc hélicoptère qui assure de belles sensations de vide, quand ce n’est pas l’envie d’aller jusqu’au bout de l’aventure qui nous envahit. La réalisation est également l'un des atouts indéniables du jeu, avec ses graphismes colorés, toujours aussi fins et qui ne peut que flatter notre rétine, même si celle-ci fatiguera au bout d'un moment, à cause de la 3D relief, on s'entend. Parce qu’on a beau jouer les blasés de service, il est très honnêtement difficile de lâcher la console. C’est d’ailleurs un peu le côté pervers de cette difficulté enfantine, qui nous oblige à enchaîner les niveaux sans brancher, jusqu’au château de Bowser. Efficace, Super Mario 3D Land l’est dans sa totalité. Addictif également, même si l’on est n’est pas un vieux fanboy de la casquette et de la salopette rouge. C’est aussi ça la marque des grands…