Test également disponible sur : X360

Test Stranglehold

Les Notes
note Stranglehold 16 20 note multi-utilisateurs Stranglehold 4 5

Véritable hommage aux films griffés John Woo, Stranglehold est un pur concentré d’action comme on les aime. Si le scénario bidon n’est qu’un prétexte à ce défouloir pétaradant, les codes (ou clichés, cest selon) du genre sont bel et bien là. Plutôt bien troussé graphiquement, avec une modélisation des personnages particulièrement réussie, un gameplay fichtrement efficace et un sens du détail qu’on apprécie, Stranglehold est un titre qui plaira avant tout aux fans de gunfights.


Les plus
  • Gameplay efficace
  • Modélisation des persos réussie
  • Le souci du détail
  • La patte John Woo
Les moins
  • Des soucis de caméra
  • Quelques missions qui se répètent
  • Des bugs de collision ici et là
  • Solo un brin trop court
  • Multijoueur qui manque de variété
  • Scénario bidon


Le Test

Connu et reconnu pour ses talents de cinéaste, John Woo a longtemps officié pour le Septième Art, pour lequel il voue une passion dévorante. Mais avec l’émergence des nouvelles consoles, HD de surcroît, le metteur en scène d’origine hong-kongaise s’intéresse depuis peu et de très près au jeu vidéo, un média qui selon lui, est capable d’exprimer autant d’émotions que le cinéma. Et s’il disait vrai ?


L’idée de départ était simple : donner vie à la suite tant réclamée du cultissime Hard Boiled (A toute épreuve), véritable référence en matière de film d’action et dont la séquence finale (28 minutes de gunfights non-stop) est pour beaucoup restée dans les annales. A cette période, en 1992, John Woo faisait état de ses ballets de gunfights absolument ahurissants au monde entier. Un style unique, faisant mouche à tous les coups, tant et si bien que le réalisateur chinois a très vite intéressé les plus grandes boîtes de production hollywoodienne. La suite, on la connaît. Hard Target (Chasse à l’homme), Broken Arrow, Face/Off (Volte/Face), Mission : Impossible 2, Windtalkers ou bien encore Paycheck, Woo fait du Woo mais à la sauce américaine cette fois-ci. Laissant sa carrière de cinéaste entre parenthèses, le virtuose du slow motion a décidé de concrétiser un rêve qui lui trotte dans la tête depuis de nombreuses années : la remise en service de l’inspecteur Tequila. Ca tombe plutôt bien, Chow Yun-Fat, son acteur fétiche et ami de toujours, a bien voulu participer au projet Stranglehold.

 

Woo ta !

 

30 millions de dollars. C’est la somme qui a été réunie pour pouvoir mettre sur pied Stranglehold, faisant de lui le jeu le plus cher de l’histoire du jeu vidéo. A première vue, le titre de Midway ne semble présenter aucun indice supplémentaire pour hériter d’un tel statut. Seulement voilà, en regardant de plus près, on se rend compte que la participation de John Woo, de Chow Yun-Fat et d’autres personnes venues tout droit du monde du cinéma a forcément un prix. Mais de l’aveu de Midway, par le biais de Martin Spiess, Stranglehold n’est pas seulement le jeu le plus cher du moment, mais il est aussi un titre qui réunit tous les ingrédients pour accéder au sommets des charts internationaux. Et le bougre n’a pas tout à fait tort à vrai dire. Graphiquement tout d’abord, Stranglehold s’en tire avec les honneurs. Sans atteindre la beauté d’un Gears of War ou d’un Lost Planet, deux jeux qu’on aime prendre systématiquement en référence, il parvient néanmoins à se démarquer des autres productions grâce à une modélisation des personnages très réussie pour commencer. Il faut voir l’alter égo 3D de Chow Yun-Fat et accessoirement John Woo himself – qui endosse à nouveau son rôle de barman – pour constater à quel point le résultat est criant de vérité, d’autant que les rictus et autres mimiques du visage contribuent à renforcer ce sentiment de réalisme.

 

L’association Unreal Engine 3 et Havok permet à Stranglehold de présenter des décors totalement destructibles. De la simple caisse de fruits aux bâtiments et autres buildings, en passant par les véhicules, les portes, les chaises et autres éléments mineurs du décor, rien ne résistera aux balles qui fustigent de toute part. Il faut dire que pour faire honneur à la renommée du maître du gunfight, Stranglehold se devait de proposer des séquences de tirs digne de ce nom. Et Stranglehold n’a pas usurpé sa réputation. Le John Woo-fan aura de quoi émoustiller sa libido de gunfighter en herbe puisque tous les mouvements possibles et inimaginables ont été intégrés dans le jeu. C’est simple, pour pouvoir survivre à l’assaut de hordes d’ennemis toujours plus nombreux, Tequila est capable de glisser sur les tables, courir le long d’une rampe, prendre appui sur un mur, faire des plongeons de tous les côtés, s’agripper à des objets suspendus ou bien encore se cacher derrière un élément du décor. Bref, tant qu’à buter du monde, autant le faire avec classe. A cette panoplie de mouvements spectaculaires s’ajoutent le fameux ralenti dont est friand le cinéaste chinois. Il existe deux types de ralenti, celui qu’on peut utiliser en abondance en appuyant simplement sur la touche LT, soit en plongeant l’action dans un mode slow motion – via la touche RB – qui permet même de voir les balles se déplacer au ralenti, façon The Matrix et ainsi les éviter à la dernière minute. Grisant. Quant au combat au corps à corps, il s’agit d’une simple formalité puisque Tequila est juste capable d’assommer ses ennemis.

 

Kiss, kiss, bang, bang

 

Puisque le genre est voué à une certaine répétitivité, les développeurs ont pensé à varier les plaisir et l’instauration d’un système de coups spéciaux baptisés Tequila Bomb permet au joueur de tuer ses ennemis de manière différence. Entre le tir de précision qui suit la trajectoire de la balle, le mode rafale qui place la caméra près de l’épaule façon Gears of War pour dézinguer du mercenaire avec virulence et l’attaque circulaire permettant de tuer tous les parasites en un seul mouvement, enveloppé par l’envol de quelques colombes blanches ; une fois encore l’esprit John Woo est respecté à la lettre. L’immersion du jeu est renforcée par des dialogues dont la langue d’origine a été conservée. Même si les cinématiques sont doublées en français, il est agréable d’entendre ici et là quelques phrases assassines en cantonais, rappelant les films de genre HK des années 90. Mieux, la violence exacerbée des premiers films de Woo est également présente dans Stranglehold, si bien qu’il n’est pas tabou de voir un film se manger une bastos entre les deux yeux, dès la cinématique d’intro. Pareil pour les séquences en gros plan, où il n’est pas rare de voir un ennemi se tenir la gorge, la bouche, l’œil ou même ses bijoux de famille après avoir encaissé une balle à ces endroits précis du corps. Midway a en effet pensé à intégrer la localisation des dégâts et voir les ennemis se tenir le bras ou tituber de la jambe fait partie de ces petits détails appréciables, qui font parfois la différence. Stranglehold est donc un jeu violent, et à l’instar des films de Woo, le sang coule par hectolitres, au bonheur des joueurs bourrins que nous sommes. S’il paraît invincible grâce à ses munitions quasi infinie, Tequila peut lui aussi se retrouver à la morgue. Mais avant de finir les quatre fers en l’air, la dégradation physique (chemise imbibée de sang, hématomes sur le visage) permet de donner l’alarme et d’utiliser s’il le faut un kit de soins. Oui, c’est toujours utile.

 

Si l’action peut paraître confuse de prime abord, entre la nuée d’ennemis à abattre, le décor qui vole en éclat et les balles qui fusent de partout, on apprend rapidement à repérer les éléments les plus importants dans le jeu. Car Stranglehold, c’est aussi la faculté à repérer le moindre objet qui brille au loin pour pouvoir avancer et se débloquer d’une situation qui commençait sérieusement à nous taper sur les nerfs. Les missions se déroulant dans le port tranchent radicalement avec celles du restaurant, puisqu’on passe de l’exploration active à la séquence de tir pure et dure dans une arène fermée. Si Stranglehold s’impose comme un cocktail explosif en matière de jeu d’action, il n’est pas moins exempt de défauts, à commencer par une gestion de la caméra pas toujours très docile. Certes, elle reste manuelle via le stick analogique droite et parvient globalement à se placer correctement dans les espaces vastes. Malheureusement, dès qu’il s’agit de pièces confinés ou de passages étroits, la caméra a bien du mal à se dépatouiller. On a vu pire mais c’est le genre de détails qui agacent ou qui lassent lorsqu’on a du mal à se retrouver dans des dédales de containers. Certains trouveront toujours quelque chose à redire en ce qui concerne l’intelligence très artificielle du jeu, mais en toute franchise, il ne fallait pas s’attendre à avoir en face de nous des mercenaires aussi dégourdis que ceux de F.E.A.R.

 

Last Man Standing

 

Si Stranglehold tente tant bien que mal de varier les situations, avec des séquences à bord de véhicules et quelques mini-jeux du type Mexican Stand-off, où l’objectif est d’éliminer plusieurs ennemis à la fois en évitant leurs balles, la répétition de certaines actions mais aussi de quelques missions aura raison de l’effet de surprise. Quant à la durée de vie, elle oscille entre 6 et 8 heures de jeu pas plus et le mode Facile (ici Décontracté) est fortement déconseillé si vous ne voulez pas terminer le jeu dans l’après-midi. Reste alors le mode multijoueur qui s’inscrit aussi comme un bon défouloir, mais malheureusement assez limité. Ne proposant que deux types de combat : Deathmatch et Team Deatchmatch, le multi a bien du mal à convaincre face aux mastodontes du Xbox Live. Cela dit, Stranglehold possède de sérieux arguments pour s’imposer comme un titre de choix en cette rentrée 2007 très chargée.




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