Test Stormrise

Si vous êtes un joueur PC, prenez bien garde à la mention écrite en minuscules caractères dans la rubrique "configuration requise" à l'arrière de la jaquette. A savoir, OS : Windows Vista SP1. Car tout comme Shadowrun en son temps, la version PC de Stormrise est exclusivement réservée au dernier système d'exploitation de Microsoft. Il est donc totalement impossible de l'installer sur votre bon vieux Windows XP. Une décision purement marketing, injustifiable d'un point de vue technique puisque le jeu est également disponible sur Xbox 360 et  PS3. N'en prenons pas trop ombrage et installons donc le jeu sous Vista. Une deuxième mauvaise surprise nous attend au lancement du jeu : un message d'erreur indiquant "l'ordinal 5297 est introuvable dans la bibliothèque de liens dynamiques xlive.dll". Arrivé à ce stade, deux solutions. Soit vous êtes un bidouilleur et comprenez aussitôt qu'il vous faut installer le package Games For Windows caché quelque part sur le DVD, soit vous êtes un utilisateur lambda et vous resterez désespérément pantois devant un message aussi abscons. Et ne comptez surtout pas sur le manuel pour vous éclairer, il ne fait aucune mention de cela. Une fois ce problème résolu, la série noire continue car figurez-vous que nous avons eu l'idée saugrenue de tester le jeu sur un écran 4/3. Résultat : la vidéo d'introduction est anamorphosée, tout comme le didacticiel qui se lance directement à sa suite. Il faudra donc faire un tour dans les options graphiques pour signifier au logiciel que, oui, 1280x1024 est bien une résolution au format 4/3... C'est donc un véritable parcours du combattant pour pouvoir profiter correctement du jeu sur PC et cela suffit à en déconseiller l'achat. Sur consoles, les choses sont heureusement plus simples. Essayons donc d'oublier tous ces désagréments pour étudier le gameplay.

La sélection du mois

Passons rapidement sur le scénario qui ne tient absolument pas ses promesses. L'histoire décrite brièvement dans la notice et la description des deux factions en présence laissaient pourtant espérer de la subtilité. Mais une fois dans le jeu, tout cet aspect passe à la trappe et on se contente d'affronter le camp d'en face sans trop savoir pourquoi. De toutes manières, là n'est pas censé se trouver le point fort de Stormrise. Ce rôle est, en théorie, dévolu au système de contrôle intitulé Whip Select. Concrètement, la caméra est placée dans le dos de l'unité sélectionnée et des icônes représentant les autres troupes parsèment le bord de l'écran. Pour sélectionner l'une d'entre elles il faut diriger un cône lumineux dans la direction voulue et relâcher. La caméra saute alors directement vers l'unité visée. Ce n'est pas forcément très intuitif, ça ne facilite pas le déplacement de plusieurs groupes en même temps et sur de longues distances, et il est impossible de viser une unité précisément dès lors qu'elle est proche d'autres, puisque les icônes ont naturellement tendance à s'agglutiner dans ce cas. A vrai dire, ce système conviendrait beaucoup mieux à un jeu plus orienté vers l'action, où l'on contrôlerait moins d'unités à la fois. Ajoutez à cela une carte tactique aussi illisible qu'inutile et vous obtiendrez un piètre tableau, encore dévalué par quelques zones d'ombre supplémentaires. Car pour couronner le tout, le jeu propose également un pathfinding à la ramasse et une intelligence artificielle guère plus réussie. Tandis que vos unités peinent souvent à trouver leur chemin, celles de votre adversaire informatique réagissent parfois de manière totalement incohérente. Dans ces conditions, on ne peut plus vraiment parler de réelle stratégie, ni considérer la capture des points de ressource comme une activité passionnante.

Ce rôle est, en théorie, dévolu au système de contrôle intitulé Whip Select. [...] A vrai dire, ce système conviendrait beaucoup mieux à un jeu plus orienté vers l'action, où l'on contrôlerait moins d'unités à la fois."

Il n'y a donc qu'en multijoueur que Stormrise peut espérer éveiller un quelconque intérêt. Débarrassé des lacunes de l'I.A., et face à un opposant humain qui doit se dépatouiller avec le même système de contrôle que lui, le joueur se sent forcément plus serein. Dans ces conditions, il pourra même apprécier la verticalité des décors qui ne manquent pas de bâtiments surélevés, ponts, tunnels souterrains et autres dénivelés. L'univers post-apocalyptique choisi par les développeurs est prétexte à des niveaux sympathiquement tortueux et le design de certaines unités mutantes peut plaire. Mais c'est à peu près tout ce qu'on peut tirer de positif. Même les graphismes ne parviennent pas à enthousiasmer, la faute à des effets de bloom exagérés qui contribuent à baigner les éléments de décor éloignés dans une brume permanente. Au final, on se demande bien où est passé le talent des développeurs de The Creative Assembly. Au milieu des Empire Total War et autres Medieval Total War, Stormrise va définitivement faire tache sur le CV.