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D'aucun n'affirmera que StarFox Assault permet de retrouver les saveurs d'antan de la franchise. Graphiquement, il est clair que Namco a voulu se la jouer à l'ancienne, un peu trop même. Mais sur une console nouvelle génération telle que le GameCube, ça fait un peu désordre. Au bout de la troisième mission, on comprend rapidement que le but du jeu est de dégommer le plus de targets possible et de donner un coup de main aux pleureuses qui nous entourent. Du 100 % linéaire donc, qui mène StarFox Assault droit à la benne à ordures. Une fois le calvaire terminé et toutes les médailles d'argent récupérées, on débloque Xevious, un jeu d'arcade made in Namco sorti dans les années 80. Après s'être vomi dessus, ça va être dur d'y jouer. Bref, tout ça pour dire que Namco ferait mieux de continuer à faire du Tekken et du Soul Calibur que du Star Fox. La teuhon !
- Peppy Hare a été remplacé par Krystal dans le vaisseau
- Bertrand Jouvray va se fâcher
- Une affaire bouclée en moins de 4 heures
- Un gameplay imprécis
- Des phases au sol minables
- Des graphismes sans goût
- Des environnements vides
- Une interface mal conçue
- Une ambiance sonore indigeste
- On continue le massacre ?
Rares sont les fois où les licences diamantées de Nintendo ont été mal taillées par un bijoutier du marché vidéoludique. Sans vouloir vous gâcher ce faux suspens à deux balles, StarFox Assault est malheureusement cette fameuse exception qui confirme la règle.
Mise à jour de notre test import réalisé le 8 avril 2005.
La dernière prestation de Fox McCloud sur GameCube avait marqué les esprits puisqu'il était le héros de Star Fox Adventures, un Action-RPG de daron signé Rareware. Depuis, plus grand chose à se mettre sous la dent pour notre vieux canidé de l'espace qui commençait sérieusement à rouiller au fond d'un trou. Et à vrai dire, il aurait mieux fait d'y rester au lieu de s'afficher bêtement dans un jeu qui ressemble plus à de la bouillie pour bébé qu'à un killer-ap, ce qu'il était censé être. Ne nous voilons pas la face plus longtemps : l'excrément du renard, ce n'est pas depuis les sorties américaines et nippones du jeu que nous le respirons. En effet, lorsque Namco et Nintendo levèrent le voile sur StarFox Assault lors de l'E3 2004, la déjection était plutôt très bien avancée. A moins d'être un pro-Nintendo dans l'âme avec un taux d'objectivité proche du zéro absolu, il était difficile de s'extasier devant des graphismes dignes d'un TO7. Le plus aberrant dans cette histoire que l'on préfère prendre à la rigolade, c'est qu'entre la présentation officielle du jeu l'année dernière et sa sortie récente, aucune rectification tranchante n'a été faite pour sauver ce qui pouvait encore l'être. Outrecuidance prononcée ou flemmardise passagère utile pour se concentrer sur d'autres titres plus importants à venir ? Quitte à devoir ingurgiter de la daube pendant quelques heures, prions au moins pour que le lavage d'estomac n'en soit que meilleur. En attendant, il faut se la coltiner, cette daube.
Un foutage de gueule public
Se munir d'une trousse de trépanation est la condition sine qua non pour pratiquer l'autopsie de StarFox Assault. Faute de pouvoir ouvrir la boîte crânienne des ingénieurs de Namco afin de savoir ce qui leur a pris de nous déféquer une bouse pareille, contentons-nous déjà de disséquer le contenu de la galette du jeu. Après avoir forcé la console à lancer le disque optique, la séquence introductive se veut rassurante. Sans être forcément hallucinante, elle s'applique à être propre et carrée à l'instar de toutes celles qui agrémentent StarFox Assault. Malgré leur apparence très scolaire, il s'agit sans doute de la seule éclaircie que l'on puisse trouver dans ce dégueulis visuel. Avec des graphismes fades qui manquent cruellement de couleurs et ne regorgent d'aucune texture crédible, la qualité du level design est la-men-ta-ble ! C'est clair que si l'on compare la chose à la version Super Nintendo équipée du fameux chip Super FX, on peut se la raconter. Mais si l'on jette un coup d'oeil chez le voisin - Star Wars Rogue Squadron III : Rebel Strike par exemple - on se la boucle, point barre.
Les missions aériennes ne sont vraiment pas belles à voir. La plus hilarante est sans doute la mission Homeworld Core : The Final Battle qui concentre à elle seule tous les défauts techniques du jeu. On ne peut pas s'empêcher de rire lorsque l'on voit les effets misérables qui tentent d'égayer le soi-disant dernier level de cette bonne blague qu'est StarFox Assault. Les explosions sont au niveau de celles de Galaxian, les vaisseaux ennemis se raboulent à l'écran sans conviction, les ralentissements se font durement sentir lorsque l'on approche le boss de fin, le mapping est horrible, l'impression de profondeur est inexistante... Bref, c'est archi tendu du caleçon. Et cela ne s'arrange pas avec les phases terrestres qui ne semblent décidément pas réussir aux shoot'em up cubiques. Pour ceux qui se souviennent plus ou moins de la prestation du titre de Factor 5, c'est le même sketch qui nous est proposé. Lorsqu'il court, Fox McCloud a cette faculté de rester raide comme un bâton, les fesses serrées pour ne pas laisser s'échapper un pet. La modélisation des machines est basique; nous sommes bien loin des chasseurs TIE à la carlingue complexe. A force, on finit par se demander si, finalement, ce tintamarre n'est pas du foutage de gueule commercial... Car plus on avance dans le jeu, plus il devient évident qu'il a été bâclé. Le plus stupéfiant, c'est de voir que la firme de Kyoto a laissé passer entre les mailles de son filet un titre qui, conçu par un autre développeur, aurait certainement été envoyé au piquet.
On y touche ou pas ?
La recette Star Fox n'a pas véritablement changé depuis toutes ces années, et ce sont donc les inévitables Falco Lombardi et Slippy Toad qui accompagnent notre héros dans l'espace. Peppy Hare, supervisant dorénavant les missions aux cotés du Général Pepper, a été remplacé par Krystal, la renarde aux poils parfumés que l'on croise dans Star Fox Adventures. Pour être complet, citons également Rob l'androïde qui se charge de mettre à jour les différents objectifs à atteindre durant les parties. Aucun des protagonistes n'exerce une influence particulière sur le déroulement des missions, une occasion ratée de rendre le gameplay du jeu nettement plus consistant. Venir en aide à ses coéquipiers qui se font fusiller le derrière, voilà en gros la seule interactivité offerte par le jeu. Concernant le scénario, ne vous attendez pas à des merveilles non plus. Encore une fois, la Star Fox Team va devoir déjouer les plans machiavéliques de Andrew Oikonny, le neveu du défunt Andross, qui entend bien semer la terreur dans le Lylat System.
StarFox Assault se divise en deux modes de jeu principaux : Missions et Versus. En mode Missions, le joueur se glisse dans la peau de l'agent Fox et part sauver le monde à bord du célèbre Arwing. Dix misérables niveaux, c'est effectivement ce que nous affiche le tableau de bord lorsque l'on grimpe dans le cockpit. C'est maigrichon, et ce n'est pas un hasard si un challenge médailles de bronze, d'argent et d'or a été ajouté pour rallonger la durée de vie du jeu. Plus le métal sélectionné est précieux, plus la difficulté et le Badge Score requis sont élevés. Si dans certaines missions le chiffre d'affaire demandé est nettement réalisable, dans d'autres il faut vraiment chercher la petite bête pour grappiller ne serait-ce qu'un tout petit point. Le défaut majeur de l'interface de StarFox Assault, c'est qu'en plus d'être moche, elle ne reprend absolument pas une liste exhaustive des objectifs à atteindre durant les missions. Un comble pour ce genre de jeu ! Dès lors, il faut tendre l'oreille pour attraper au vol les quelques braillements de ses coéquipiers. Si l'on tourne en rond depuis des heures, pas de panique ! La même réplique sera répétée jusqu'à ce que ça monte au cerveau. Super ! Les combats spatiaux sont raides. Cela manque vraiment de rythme, les attaques arrivent au ralenti et le joueur n'est soumis à aucune pression. Coté item, rien de bien neuf à se mettre sous la dent. On retrouve les traditionnels Silver et Gold Shield Rings indispensables pour rabibocher sa machine, le Smart Bomb, le 1-Up ou bien encore le Red Power Upgrade qui permet d'accroître sa puissance de feu. Nous aurions aimé une utilisation des commandes plus judicieuse; il est vraiment rageant de voir qu'il faille tapoter comme un acharné sur A pour shooter de façon continuelle. Pourquoi ne pas maintenir tout simplement le bouton ? A la façon d'un Rogue Leader, B aurait servi pour les tirs chargés. Quant aux bombes, elles auraient été assignées aux boutons Z ou X. Le confort de jeu aurait sans doute été meilleur...
Un mode multi foireux
Si dans les airs ce n'est pas terrible terrible, au sol ce n'est pas mieux. La seule attraction potable réside dans ce mélange des plaisirs instauré par Namco. En effet, il est dorénavant possible de jongler à volonté entre le Landmaster Tank sur terre et le Arwing dans le ciel. Pour porter secours aux camarades - cela devient rapidement une habitude - les plus paresseux pourront toujours se munir d'un lance-missile pour pulvériser du Aparoid d'en bas, à condition d'avoir jeté un coup d'oeil sur le might gauge en haut à gauche de l'écran, qui donne une indication visuelle sur le nombre de vaisseaux ennemis squattant les nuages. Les items que l'on récolte à pied sont hautement plus nombreux que ceux que l'on connaît déjà : kits de survie pour la protection corporelle, blaster, sniper, grenade, mine de proximité ou canon à plasma pour jouer au boucher. Ici, pas d'upgrade pour hausser la puissance dévastatrice de son arme, mais en appuyant sur B on active un champ de protection qui protège des attaques adverses pendant un court laps de temps. Si les phases aériennes demeurent faciles d'accès avec une configuration simplifiée mais mal agencée de la manette, on ne peut pas en dire de même une fois au sol. Le fait de ne pas pouvoir locker proprement ses ennemis laisse une part belle à l'imprécision. Du coup, on tire un peu n'importe où pourvu que quelques coups de laser réussissent à atteindre la cible à travers ce fouillis de pixels.
Jouer à plusieurs à StarFox Assault n'est pas une sinécure. Même si l'idée de proposer plusieurs véhicules aux combattants pour qu'ils puissent se courser à l'endroit et à l'envers sur un même terrain de jeu est bonne, le reste ne suit malheureusement pas. Les arènes sont de tailles trop réduites et pas assez tordues pour pouvoir faire des coups de judas, et les bonnes planques sont des denrées rares. Avec des couleurs mal adaptées au splitage de l'écran - surtout à quatre joueurs - le tout devient rapidement indigeste visuellement. On pourra toujours essayer de changer les règles du jeu via Y pour rendre les choses un peu plus intéressantes, mais force est de constater que le label Star Fox n'a toujours pas saisi l'essence même d'un bon mode multi.