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Test StarCraft II : Wings of Liberty

Test Starcraft 2 Wings of Liberty PC
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La Note
note StarCraft II : Wings of Liberty 18 20

Dire qu'on a attendu ce nouvel épisode de StarCraft avec impatience serait un euphémisme puisque Blizzard nous a carrément fait trépigner pendant douze interminables années. Heureusement, l'adage "plus c'est long, plus c'est bon" se vérifie brillamment ici, car StarCraft II : Wings of Liberty a tout pour ravir les amateurs de jeux de stratégie. Même les novices y trouveront leur compte grâce à des aides bien fichues et un niveau de difficulté minimum revu à la baisse. De manière analogue, ceux qui ne jurent que par le solo auront autant de raison de se pâmer que les adeptes du multi. La campagne scénarisée est un chef-d'œuvre du genre tandis que les affrontements via la plateforme Battle.net constituent un plaisir sans cesse renouvelé. Difficile de prendre en défaut un jeu aussi beau, intéressant et bien réalisé ! Définitivement enthousiasmant donc, même s'il y a des choses à redire sur la politique éditoriale (prix de vente, découpage en trois épisodes, mesures anti-piratage rendant obligatoire la connexion Internet et interdisant le réseau local).


Les plus
  • Gameplay aux petits oignons
  • Réalisation technique sans faille
  • VF totale et de qualité
  • Séquences de briefing immersives
  • La borne d'arcade Lost Viking
  • Campagne solo variée
  • Taillé pour le multi
  • Cinématiques superbes
  • Trois races bien différentes
Les moins
  • Zoom arrière limité
  • Pas d'unités navales
  • Pas de réseau local
  • Connexion Internet obligatoire
  • Prix de vente plus élevé qu'à l'accoutumée
  • Trois épisodes à acheter


Le Test

Mine de rien, la tâche qui incombe à StarCraft II : Wings of Liberty est particulièrement lourde. Le nouveau titre de Blizzard doit non seulement succéder à l'un des plus grands jeux de stratégie de tous les temps, mais également confirmer la maestria du studio de développement californien, habitué depuis de nombreuses années à enchaîner les hits comme d'autres enfilent des perles. Autrement dit : la suite de Starcraft se doit d'être culte, et plutôt deux fois qu'une. Mais la bonne nouvelle de l'été, c'est que ce pari est remporté haut la main !


Le souci du travail bien fait se ressent dès l'installation du jeu, qui met à profit le temps de copie des fichiers pour nous rappeler en quelques phrases et images les évènements majeurs de l'univers de Starcraft. Une bonne manière de souhaiter la bienvenue aux novices de la série tout en rafraîchissant la mémoire des fidèles. Vient ensuite l'heure de lancer pour la première fois le jeu et de s'émerveiller bêtement devant l'écran de chargement, qui nous balance en pleine poire un superbe artwork représentant de manière extrêmement détaillée le héros humain Jim Raynor. La séquence d'introduction générale enfonce le clou, et confirme une nouvelle fois tout le talent de Blizzard dans le domaine des cinématiques précalculées. Pour couronner le tout, la scène d'intro de la campagne solo dévoile quant à elle la puissance du moteur 3D et le talent des animateurs, capables de donner vie à des personnages hautement charismatiques et de somptueux décors. Avant même d'avoir découvert le jeu à proprement parler, tout s'annonce donc sous les meilleurs auspices d'un point de vue visuel. Et même sonore, puisque la version française fait appel à des acteurs convaincants. Mieux encore, les personnages virtuels se payent le luxe d'une synchronisation labiale en temps réel, qui imprime à leurs bouches des mouvements cohérents avec les phonèmes francophones. Pour une fois, les possibilités d'adaptation de l'outil informatique n'ont pas été mises de côté. D'ailleurs, les différentes inscriptions que l'on peut apercevoir dans les vidéos précalculées, les cinématiques temps réel, et même les environnements des missions du jeu, sont en français. Ces panneaux publicitaires, phrases griffonnées sur un bout de papier, et autres écrans d'ordinateurs adaptés de manière transparente à la langue de Molière feraient presque passer la traditionnelle technique de sous-titrage pour un procédé d'arrière-garde. Le ton est donc donné d'emblée : nous avons bel et bien affaire à un jeu AAA.
 

Hyper-bon l'Hyperion !

 

Si l'on insiste tant sur la qualité de l'habillage du jeu, c'est que Blizzard en a fait autant ! A tel point que cet aspect qu'on pourrait croire accessoire finit par décupler réellement l'immersion du joueur et influe même sur le gameplay. Ainsi, les missions de la campagne solo ne sont plus séparées par un bête briefing à l'ancienne mais par de véritables interludes interactifs. Initialement, on retrouve Jim Raynor en train de siroter un alcool fort dans un bar miteux de la planète Mar Sara. Le décor fourmille d'éléments sur lesquels le joueur peut cliquer. Des coupures de journaux et photos épinglées au mur donnent quelques informations supplémentaires sur l'univers du jeu. Un écran permet d'accéder au journal télévisé qui, comme à son habitude, diffuse une propagande plus ou moins subtile en faveur du gouvernement. Grâce au jukebox on change l'ambiance musicale qui a de plus le bon goût de perdurer en fond sonore pendant les dialogues. Ces derniers, non interactifs mais jamais barbants et toujours optionnels, se déclenchent en cliquant sur les personnages représentés à l'écran. Enfin, une valise high-tech renfermant l'interface holographique de commandement sert à lancer la prochaine mission. Une fois les trois premières cartes jouées, ce principe d'intermède immersif est poussé à l'extrême via un nouveau décor : l'Hyperion. Ce vaisseau spatial qu'on contrôlait comme une simple unité dans le premier Starcraft devient ici un véritable quartier général pour Jim Raynor. Le joueur peut alors naviguer entre quatre décors différents, parmi lesquels un nouveau bar un peu plus high-tech que le précédent. Toujours présent, le jukebox permet d'écouter quelques morceaux sympathiques (dont une reprise du fameux Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd) tandis qu'une elfe holographique se fend au loin d'une danse que les intoxiqués à World of Warcraft connaissent bien. Humour et "easter eggs" répondent définitivement à l'appel puisqu'en sus des news, l'écran de télé diffuse une pub où des silhouettes de soldats dansent sur des fonds colorés pour vanter les mérites de l'iFlingue (ou iPistol en VO). Le comble de la félicité est atteint avec une borne d'arcade dédiée au jeu Lost Vikings. Cette référence manifeste à l'antique et délicieux Lost Vikings de Blizzard cache en réalité un véritable shoot'em up à l'ancienne, parfaitement jouable et digne d'un bon jeu indépendant. Cette mise en abîme sur le thème du jeu vidéo est totale puisque le vaisseau que l'on dirige tire sans relâche sur des unités Zergs et Protoss (les deux races extra-terrestres de Starcraft pour ceux qui l'ignoreraient encore).
 

Le ton est donc donné d'emblée : nous avons bel et bien affaire à un jeu AAA."
 

Plus important encore, un sombre personnage accoudé à une table donne accès à différents mercenaires. L'Hyperion prend alors tout son sens et passe du statut de briefing de luxe à celui de véritable composant stratégique. Chaque mission effectuée rapporte en effet des points, qu'on peut ensuite dépenser comme on le souhaite. Une fois engagés, les mercenaires peuvent ainsi être invoqués sur le champ de bataille, sachant qu'un bâtiment leur est dédié, que leur apparition coûte des ressources et qu'un temps de recharge évite les utilisations abusives. Mais ce n'est pas tout, car les autres décors de l'Hyperion influent également sur le déroulement des missions futures. Ainsi, l'armurerie permet non seulement d'obtenir des informations sur certaines unités, mais également de les améliorer. A vous de décider de l'augmentation de leurs points de vie, dégâts, résistance ou capacités, dans la limite de ce que vos crédits vous permettent. Ces améliorations sont persistantes, tout comme celles autorisées par le laboratoire. Cette fois, il s'agit de dépenser des points de recherche que l'on peut récolter sous la forme d'items zergs ou protoss à ramasser dans les différentes missions solo. Etudier les technologies extra-terrestres permet alors de renforcer celles des Terrans, notamment pour tout ce qui concerne leurs bâtiments. Avec une subtilité supplémentaire par rapport à l'armurerie : l'arbre de recherche oblige à faire des choix et l'accès à une techno nous en interdit définitivement une autre. Préférerez-vous renforcer sensiblement vos précieux et si résistants bunkers ou leur adjoindre une tourelle de défense automatique ? Avec une dizaine de choix de ce type à faire, on comprend vite que chaque joueur peut véritablement adapter le jeu à sa sauce. Reste à visiter la passerelle, qui donne accès à de nombreux dialogues, à une carte stellaire permettant de choisir la prochaine mission parmi les quelques-unes que l'on nous propose, et à une interface appelée "rapport de combat" qui permet tout simplement de revisionner les cinématiques débloquées ou rejouer les missions passées.
 

Pas de révolution mais une parfaite évolution


Muni de tous ces atouts, Starcraft II : Wings of Liberty ne peut d'ores et déjà plus être considéré comme un simple Starcraft en 3D. Mais le véritable tour de force de Blizzard consiste à avoir fait évoluer le gameplay par petites touches, de manière à renouveler en finesse l'expérience de jeu sans jamais bouleverser les habitudes acquises par les fans depuis des années. Les grands principes restent donc intacts (récolte de minerai et de gaz afin de construire de multiples bâtiments) et on retrouve la plupart des unités emblématiques du premier épisode et de son extension. De même, les caractéristiques essentielles des trois races en présence restent inchangées. Les Terrans sont une nouvelle fois capable de déplacer leurs bâtiments les plus importants et possèdent une grande capacité défensive. Les unités et édifices Zergs évoluent encore à partir de larves et doivent être installés sur du mucus. Et le fonctionnement des édifices Protoss dépend toujours du bon placement de pylônes énergétiques, tandis que leurs unités de base peuvent instantanément retourner à la récolte après avoir lancé l'invocation d'une construction. Ces différences existentielles ont largement fait leurs preuves par le passé et il aurait été très risqué d'y toucher. En revanche, le jeu a su tenir compte de l'évolution technique des PC et de celle des mœurs des joueurs. Ainsi, il est désormais possible de choisir le niveau de difficulté de chaque mission selon quatre niveaux. Occasionnel, normal, difficile ou brutal, il y en a pour tous les goûts et les novices de la stratégie ne sont plus personæ non gratæ D'ailleurs, le jeu multiplie les didacticiels indépendants ou intégrés aux missions. Des défis indépendants font même leur apparition, qui permettent de découvrir à notre rythme les différentes races et de perfectionner nos tactiques d'attaque et de défense. L'interface, bien qu'un peu trop envahissante, s'affranchit de la limite historique de douze unités par groupe et autorise désormais la sélection immédiate de plus d'une centaine de soldats, automatiquement rangés par types. Il faut choisir l'annexe de certains bâtiments Terrans parmi plusieurs. Le mucus des Zergs est désormais craché par les Dominants (Overlords en VO). Du minerai riche fait son apparition, qui permet aux récolteurs de transporter 7 unités au lieu de 5 à chaque voyage... Bref, la liste des petites nouveautés et autres ajustements toujours bienvenus pourrait se poursuivre longtemps.
 

Les progrès sont également graphiques même si, comme à l'accoutumée chez Blizzard, le plaisir des yeux provient plus de la touche artistique et de la qualité des animations que du nombre de polygones à proprement parler."
 

Les progrès sont également graphiques même si, comme à l'accoutumée chez Blizzard, le plaisir des yeux provient plus de la touche artistique et de la qualité des animations que du nombre de polygones à proprement parler. Avec un corolaire sympathique : une fluidité permanente, même lorsqu'on ne possède pas une machine de compétition. L'arrivée de la 3D améliore bien sûr la qualité des effets spéciaux (explosions, luminosité ambiante...) mais décuple également la précision de la modélisation. Les différentes unités en deviennent facilement identifiables et l'on peut désormais zoomer pour s'en rapprocher au plus près. En revanche, le zoom arrière est extrêmement limité, ce qui risque de gêner les joueurs les plus claustrophobes. Les esprits pointilleux se désoleront par ailleurs de l'absence d'unités navales, l'air et la terre restant les deux seuls chemins praticables. Mais le plus important reste l'extrême qualité et la variété des objectifs de mission. On retrouve bien sûr les classiques missions d'escorte, d'attaque, de défense ainsi que les niveaux orientés action, où il n'est plus question de construire une base mais seulement d'emmener un nombre réduit d'unités au combat. Tout cela se trouve enrichi par quelques trouvailles bien senties, comme cette mission où la lave noie par intermittences les zones les plus basses du décor et oblige les unités et bâtiments à se mettre régulièrement à l'abri. Comble de la subtilité : l'objectif final étant de récolter une certaine quantité de minerai, il faut savoir parfaitement doser ses efforts, car chaque crédit dépensé pour la défense ou l'amélioration de la base retarde alors immanquablement l'heure de la victoire. Pour résumer, disons en toute simplicité que la campagne solo de Starcraft II : Wings of Liberty est certainement l'une des meilleures, sinon la meilleure, parmi celles de tous les RTS connus à ce jour. Rien que ça ! Et évidemment, le multi n'est pas en reste. Il profite de la nouvelle plateforme Battle.net qui multiplie les listes d'amis, succès à débloquer, recherche automatique d'adversaires, ligues et classements divers... Les adeptes de la compétition permanente seront aux anges et pourront s'en donner à coeur joie pendant des centaines d'heures. On regrettera tout de même l'impossibilité de jouer en réseau local, alors que cette option conviviale avait grandement participé au succès du premier épisode. Le plus grand reproche qu'on puisse faire au jeu reste tout de même son avidité pécuniaire. D'une part, le prix de vente officiel frôle les 60 euros en lieu et place des 50 habituels. Mais surtout, la campagne a été artificiellement coupée en trois épisodes. Les 26 missions de Starcraft II : Wings of Liberty sont donc dédiées au Terrans (avec une petite incursion chez les Protoss pour la forme) et ne forment qu'un pan de l'histoire. Pour en connaître la conclusion et pouvoir jouer réellement avec les Zergs et les Protoss autrement qu'en multi, il faudra au final avoir ouvert à trois reprises son portefeuille. C'est beaucoup, beaucoup trop même. Mais quand on aime, on ne compte pas. Alors quand on adore follement, on passe bien volontiers l'éponge et on ne pense plus qu'au plaisir que nous apporte cette aventure réalisée avec brio.


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