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- Toujours aussi bon de se balancer entre les buildings
- Laid
- Répétitif
- Ennuyant
Entre l’Euro, le Tour de France, la reprise du championnat de L1 et les Jeux Olympiques, tout le monde reste bien sagement devant la télévision et les super héros sont un peu au chômage technique. Heureusement qu’il reste le cinéma et les jeux vidéo pour leur donner un peu de boulot à ces braves gens.
Après Shrek 2, Activision persiste dans les adaptations de film en nous proposant cette fois celle de Spider-Man 2 qui sortira dans les salles le 14 juillet.
Outre le fait que les adaptations de films sont rarement de grandes réussites, ce qui me gène le plus dans cette pratique, c’est que le jeu sort systématiquement avant le film. Et quand on sait que les jeux ont parfois la fâcheuse tendance à dévoiler des passages clés du scénario, on aimerait bien voir ce que donne l’œuvre originale avant de la voir massacrée en jeu vidéo.
Car si Spider-Man : The Movie, premier du nom nous avait plutôt emballé il y a deux ans, on ne peut pas dire que cette suite nous aura laissé le même souvenir. Premier changement de taille, on quitte le jeu d’action pur et dur pour passer à un GTA-Like, fait de balades à pied, et de causettes aux passants.
Spider-Man Vs Peter Parker
Si le scénario semble suivre celui du film (mais comment en être sûr, tant qu’on n’a pas vu le film ?), le jeu est divisé en chapitres, dans lesquels vous aurez un certain nombre d’objectifs à remplir.
Le gros problème, c’est que tout au long des dix sept chapitres du jeu, vous ferez systématiquement les mêmes choses, à savoir, deux ou trois objectifs prédéfinis puis récolter des « points héros ». Des points qui se gagnent en relevant des défis (aller d’un point A à un point B le plus vite possible la plupart du temps), ou en aidant gentiment la population apeurée. Pour nous aider à nous repérer dans l’immense cité, une carte complète et assez bien faite est toutefois disponible dans le menu des options.
Aller voir Mary Jane, discuter avec le professeur Octavius, accompagner grand-mère à la banque, prendre des photos pour le Daily Bugle, sont autant de missions passionnantes que Peter Parker devra réaliser sans rechigner et en civil. Combattre les malfrats, arrêter des voleurs, sauver des ouvriers qui tombent des toits ou poursuivre une voiture volée sont les tâches quotidiennes qui attendent Spider-Man, et l’une des manières de gagner ces fichus « points héros ». Ces fameux points qui sont à l’origine de la seconde nouveauté du jeu, le supermarché des super héros (NDRC : Un supersupermarché ?). Dans ces épiceries de quartiers, Spider-Man pourra ainsi s’offrir de nouvelles capacités, pour sauter plus loin, se balancer plus vite, enchaîner les ennemis avec des combos plus puissants ou se réceptionner avec la classe d’un gymnaste.
Le GTA du pauvre
Si l’idée de base d’un GTA-Like n’était pas mauvaise en soit, encore aurait-il fallu que les développeurs se donnent la peine de nous offrir quelque chose qui y ressemble un minimum. Car après avoir sauvé douze fois le même ouvrier, tabassé dix huit fois la même bande de voleurs, récupéré le même ballon pour la vingt deuxième fois et croisé des clones de Derrick par centaines, la population new-yorkaise nous sort vite par les yeux !
Heureusement, Spider-Man n’a pas perdu ses principaux atouts en route et il sait toujours se battre avec une certaine classe, ramper le long des immeubles et surtout se balancer de buildings en buildings en lançant ses toiles vers le ciel. Des phases de déplacements toujours aussi jouissives, mais qui ne suffisent malheureusement pas à combler la lassitude qui nous gagne petit à petit au fil des chapitres.
Pourtant, plus que l’action répétitive, le gros point noir du jeu vient de tout l’aspect technique, qui renvoie la PS2 plusieurs années en arrière. Si la fluidité et le gameplay ne sont pas à remettre en cause, graphiquement, ça fait très peur. Les façades d’immeubles passent encore, mais la modélisation des personnages et le moteur physique font vraiment de la peine. Quant aux bugs de collision et l’aliasing monstrueux, la PSOne faisait aussi bien il y a quatre ans.
Même l’ambiance sonore, malgré la présence des doubleurs officiels de Tobey McGuire et Kirsten Dunst, n’est pas à la hauteur de la licence.
Vous l’aurez sans doute compris, Spider-Man 2 n’est pas vraiment le jeu que l’on était en droit d’attendre étant donnés la qualité du premier épisode et l’intérêt des films. Laid, répétitif et ennuyeux Spider-Man 2 ne parvient jamais à nous captiver réellement et s’égare dans des phases à la GTA totalement ratées.
Certes destiné aux plus jeunes, on ne saurait toutefois le conseiller tant le jeu a été bâclé et n’amusera pas plus les petits que nous, les grands enfants.