Test également disponible sur : X360

Test Sonic The Hedgehog

Test Sonic The Hedgehog
La Note
note Sonic The Hedgehog 7 20

Ce Sonic sans saveur ne se contente pas d’oublier sur quelle console il tourne, ni d’être bogué à outrance, de manquer d’âme, de substance et d’intérêt, il est tout simplement le plus mauvais épisode en 3D, en retrait total sur les opus Dreamcast. C’est un véritable coup de massue que nous venons de recevoir sur la tête, mais passée la surprise, c’est la colère qui s’installe, surtout quand on se dit que cette atrocité est censée célébrer les 15 ans d’une mascotte qui oublie de plus en plus souvent qu’elle est prestigieuse. Une grosse remise en question est désormais de rigueur du côté de la Sonic Team, dont le label n’est d’ores et déjà plus un gage indéfectible de qualité.


Les plus
  • Plusieurs personnages et un gameplay complémentaire
  • Quelques passages dignes de ce nom
  • Une ribambelle de personnages de l’univers Sonic
Les moins
  • Réalisation indigne du support
  • Level design sans génie et sans surprise
  • A manqué la séance de débogage
  • Jouabilité approximative
  • La partie aventure n’a aucun intérêt
  • Un cadeau empoisonné pour les 15 ans de notre hérisson


Le Test

A JeuxActu, on rigole bien. Non, vraiment, il y a de sacrés déconneurs ! Tenez, l’autre jour Maxime, qui n’en rate pas une, m’envoie à tester une version alpha de Sonic The Hedgehog sur Xbox 360 ! Mais en fait, ce n’était pas une version alpha...


Moralité, le dépit et l’incompréhension vous font écrire n’importe quoi. Mais il faut bien comprendre que quelque chose vient de se briser. Quelque chose qui a fait "sqreuwik", à peu près le bruit d’un hérisson aplati par un 4x4. Né en juin 1991, Sonic a fêté ses 15 ans cette année. Un âge ingrat, à n’en plus douter. Nous allons tenter de décoder cette affaire, mais sans garanties d’explications, seul le studio de développement (Sonic Team Kazakhstan ?) peut savoir à quoi il pensait en produisant ce DVD. Alors que nous étions en droit d’espérer un véritable Sonic Adventure 3, on nous propose en lieu et place ce qui est sans conteste le plus mauvais épisode tridimensionnel de la série. Les Segalopins, dont je fait partie, apprécieront. Joyeux anniversaire.

 

Chaque fois que Sega fait un mauvais jeu, Dieu tue un bébé hérisson

 

Quoi qu’on en dise, Sonic Adventure sur Dreamcast était une franche révélation technique. Un véritable fantasme inespéré qui prenait la forme d’un tourbillon de sensations bleuté. Certes, même à cette époque, il fallait être conscient du côté dirigiste et passif de Sonic façon 3D, mais qu’importe, l’ivresse de la vitesse, les bumpers et la profondeur étaient là. S’ensuit un Sonic Adventure 2 de très bonne facture, qui saura varier son gameplay avec du shoot et de l’exploration mais dont on retiendra surtout, finalement, les phases classiques de vitesse pure avec Sonic et Shadow. Sans aller jusqu’à parler de décrépitude en ce qui concerne la suite, il était acquis qu’à l’occasion du passage à la next gen’, qui ne l’est d’ailleurs désormais plus, Sega allait en profiter pour nous éblouir. Las, le premier constat technique qui saute aux yeux, en dehors même de toutes considérations esthétiques et de l’absence totale de fossé générationnel, c’est que Sonic The Hedgehog est bourré de bogues jusqu’à la moelle. Caméra, moteur 3D, affichage, jouabilité… tout y passe. On se croirait revenu au temps de la découverte de la 3D, quand les développeurs cherchaient à assembler correctement trois polygones. Pouvez-vous imaginer une seule seconde, que malgré les deux générations, pas une mais deux, qui séparent Sonic The Hedgehog sur Xbox 360 de Sonic Adventure sur Dreamcast, le premier n’arrive tout simplement pas à égaler la finition du second ? Inconcevable et pourtant c’est la réalité du spectacle proposé par une Sonic Team vraisemblablement bousculée par des impératifs marketing. Au mieux, un travail de débogage aura lieu pour la future version PlayStation 3, mais il n’est pas dit que le jeu devienne bon pour autant. Car en substance, non seulement on navigue dans ce qui alterne entre le déjà-vu et le frelaté, mais le jeu en lui-même est moins bon, le Level Design moins palpitant, la jouabilité frustrante, et les bonnes surprises absentes. Le feeling ne trompe pas, il est certain que le fond du problème ne vient pas d’une réalisation en demi-teinte.

 

La fin de l'innocence

 

Sonic The Hedgehog a tenté de renouer avec la dimension aventure de Sonic Adventure, par dessus un scénario un brin plus complexe qu’à l’ordinaire grâce aux différentes motivations des protagonistes animaliers de l’univers Sonic. Une bonne volonté morte dans l’œuf face au manque d’imagination et d’implication de l’équipe de développement dans sa mise en application. La ballade libre dans la cité de Soleanna sert donc à relier les stages. Sonic gambade et taille une bavette avec les habitants de la métropole balnéaire, secouée à cause du rapt de la Princesse Elise par le rondouillard Dr. Eggman. Même là, Sonic The Hedgehog ne parvient pas à faire aussi bien que sur Dreamcast, alors que la partie aventure de Sonic Adventure était pourtant particulièrement mal fagotée. C’est simplement édifiant. Globalement laide et sommaire, bien que colorée, la réalisation s’encombre d’un frame rate sénile, d’une panoplie de PNJ ridicules dont l’inanité du discours n’a d’égale que le manque d’intérêt de cet ersatz d’extrait de RPG. Il vous est possible d’accepter une multitude d’objectifs secondaires fades et que le joueur risque surtout de laisser de côté très rapidement, baissant les bras face aux temps de chargements hallucinatoires dont est percluse cette production décidément sclérosée. Concrètement, imaginez-vous accepter la requête d’un NPC : "loading". Puis, le NPC vous explique le principe : "loading". La quête réussie, vous reprendrez bien un petit : "loading", pour la route ? Soyons sérieux, là encore il suffit de retourner en 1998, sur Sonic Adventure, pour ne rencontrer aucun de ces immondes temps de chargements alors que le jeu est du même acabit. Tout ceci n’est en aucun cas du chipotage ou de l’acharnement gratuit. Subir de telles coupures quand le jeu n’en vaut pas la chandelle est un véritable tue l’amour, surtout que le cycle des chargements incessants recommence en cas d’échec…

 

Dans les zones de jeu proprement dites, rien de notable ne vient réellement sauver la nouvelle mésaventure du hérisson, si ce n’est tout de même quelques passages qui aboutissent au véritable but d’un Sonic : ressentir un frisson dans le ventre grâce à la sensation de vitesse invincible et d’exubérance rebelle. L’un des derniers stages du jeu, la Kingdom Valley, figure sincèrement parmi ce qui se fait de mieux dans un Sonic en 3D, aussi bien en terme de challenge que de réalisation. D’ailleurs ce n’était pas bête de la part de Sega d’avoir choisi une partie de ce stage en guise de démo jouable pour le Xbox Live Marketplace. C’est sur cette base que la Sonic Team aurait du apporter un soin identique à l’ensemble du jeu. Car penser que ce Sonic The Hedgehog porte le même nom que l’œuvre culte originale de 1991 fait froid dans le dos vis-à-vis de la jeune génération qui aura ce jeu bâclé pour référence.

 

Chaos Control ?

 

Sonic The Hedgehog est très court, cependant, la présence de deux autres scénarii (Shadow et Silver) vient judicieusement relever le tout et sauver la production de la noyade définitive. Sans une énorme conviction, mais de façon assez sympathique, Shadow manie ainsi plusieurs véhicules, mais c’est surtout Silver qui apporte un élément de gameplay réellement inédit dans un Sonic. Ce hérisson gris dont l’histoire ressemble un peu à celle de Trunks de Dragon Ball Z, vient d’un futur dévasté par les flammes et le chaos, dans le but de détruire la source du mal. Silver ne se met même pas en boule, il peut planer un court instant, mais utilise surtout la télékinésie ! Caisses, rochers et autres éléments du décor sont capturés et projetés sur les ennemis. Un élément qui a été également pensé pour interagir avec le background, afin de progresser. Bref, un rouage complémentaire et assez sympa qui apporte un peu de variété, surtout que, Shadow et Silver étant moins rapides que le hérisson bleu, leurs phases de jeu sont sujettes à moins de bogues et d’approximations. Quelques morts stupides en moins, donc une diminution de la frustration, ça ne peut pas faire de mal. Car en ce qui concerne la difficulté, ce Sonic souffre du syndrome du "passage de la mort" placé systématiquement juste avant le check point ou la fin du stage.

 

Cela étant dit, un Sonic en 3D trop facile se résumerait à garder un anneau sur soi et à se regarder rebondir partout. Donc on n’est pas forcément fâché d’avoir quelques défis corsés à relever. Malheureusement, on faillit surtout à cause d’une caméra défaillante, des approximations du moteur, ou encore de ces passages à la Sonic and The Secret Rings, où le hérisson fonce automatiquement et à toute vitesse droit devant lui, le joueur se contente donc de le diriger de droite à gauche et de sauter, en évitant les obstacles… à la limite de l’incontrôlable, ces séquences sont à apprendre par cœur et ont le goût suprême d’être placées en fin de niveau, histoire de se taper un petit "Game Over" et de tout recommencer. Les personnages secondaires semblent également avoir souffert d’une programmation avec des moufles. Que ce soit le vol de Tails, ou la capacité de Knuckles à s’accrocher aux parois, ces manipulations apparaissent anormalement fébriles. Le festival se clôt sur un mode deux joueurs permettant la coopération, mais celui-ci est anecdotique et bridé ce qui, à ce stade de l’aventure, ne surprendra personne.




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Steeve Mambrucchi

le jeudi 23 novembre 2006, 18:05




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