Test Sonic Heroes

Généralement, quand un jeu est reporté de multiples fois, cela signifie que les développeurs veulent améliorer leur bébé jusqu’à atteindre la perfection ultime. Ou alors, cela veut dire qu’ils sont empêtrés dans des problèmes techniques dont le jeu souffrira quoi qu’il advienne. Pas de chance, c’est le cas de Sonic Heroes.

La grande famille

Dans l’absolu, Sonic Heroes aurait pu s’appeler Sonic Adventure 3. Le déroulement de l’action est le même, sa représentation aussi, et les décors, presque. On retrouve les mêmes loopings infernaux, les petites îles couvertes de bumpers, ou les rails sur lesquels on peut « grinder » comme Tony Hawk. Bref, on évolue en terrain archi connu, alors qu’un Mario Sunshine apportait un peu de fraîcheur avec son côté village méridional. Sur le coup, la Sonic Team ne s’est pas trop creusé la tête… Idem pour les ennemis qui n’ont rien d’original non plus. Maintenant, la différence vient principalement du fait que vous dirigez non plus un bonhomme, mais une équipe de trois personnages. Le jeu vous propose 4 équipes en tout, qui se présentent de la sorte :
- La Sonic team : Sonic court vite, Knuckles tape fort, et Tails vole dans les airs en portant les deux autres.
- La Dark team : Shadow court vite, E 123 tape fort, et Rouge vole. Pareil, quoi.
- La Rose team : Amy tape avec son marteau, Big fait l’idiot avec sa canne à pêche, et Cream vole (et, accessoirement, elle dorlote son petit Chao, que l’on confond parfois avec le Maxime du même nom).
- La Chaotix team : Espio court et lance des shurikens, Vector tape fort et Charmy Bee vole et fait éclore des fleurs. Vous ne les connaissez peut être pas et c’est normal, ils n’ont fait que de brèves apparitions dans des jeux du genre Sonic en Espagne ou Sonic à la plage.

A signaler tout de même que le niveau de difficulté n’est pas le même selon l’équipe que vous choisirez, et que la team Chaotix ne travaille que pour le pognon : à la différence des autres, vous devrez, avec eux, uniquement récupérer des objets de valeur à l’intérieur des niveaux. En tout cas, tout cela apporte beaucoup de variété au jeu, ce qui n’est pas un mal.

Quoi de neuf ?

Le déroulement de l’action, comme on l’a dit, ressemble beaucoup aux deux épisodes de Sonic Adventure. Mais ici, les niveaux (toujours aussi bien architecturés) sont plus basé sur la coopération. Deux touches servent à sauter ou à taper, mais les deux autres servent à changer de personnage à n’importe quel moment, selon les dangers qui se présentent. Cette petite dimension tactique est plutôt agréable et changera de la vitesse pure à laquelle nous étions habitués. Au rayon des nouveautés, Sonic peut désormais rebondir contre les murs, et avec l’aide de ses potes, il peur s’agripper aux poteaux ou s’envoler au dessus des ventilos en formation de parachutiste. Les petites idées marrantes comme celles-ci sont légion, et le mieux est de les découvrir tout seul. Enfin, chaque équipe possède un coup spécial dévastateur à réaliser en cas de danger.

Mais, mais… il est pas fini ce jeu!

Voilà le genre de phrase que nous avons proclamé à la rédac en jouant à Sonic Heroes. Bien que Sega fasse partie de nos éditeurs préférés, sur le coup, nous sommes déçus. Alors qu’une version était jouable lors de l’E3 dernier en mai 2003, ce que nous avons aujourd’hui entre les mains n’arrive pas à nous satisfaire, la faute aux trop nombreux bugs de caméra qui nuisent à la jouablilité. Sonic est tellement rapide et léger qu’il en devient incontrôlable, et l’on se surprend même à lui préférer Knuckles lors des phases de plate forme pure. Les problèmes de collision sont tout aussi fréquents, et la bande son paraît carrément incomplète : parfois, les personnages tapent des robots adverses de toute leurs forces sans provoquer le moindre bruit.
Donc nous sommes déçus. Ce n’est pas pour autant que Sonic Heroes est complètement raté : on retrouve avec plaisir cette ambiance bon enfant et certains passages sont vraiment excellents. Mais cela n’en fait pas un grand jeu, alors espérons que la Sonic Team, la vraie, arrive dans un futur proche à revigorer cette licence qui le mérite.