Test Soldats Inconnussur PS4 et Xbox One sur X360
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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre
- Direction artistique inspirée et graphismes très réussis
- Traiter de la Première Guerre Mondiale...
- ...tout en racontant une histoire...
- ...et sans être trop macabre.
- Le renouvellement du gameplay par des phases atypiques
- Un prix au top !
- Les explications historiques
- Une certaine redondance des mécanismes de jeu
- Pas vraiment difficile
- Quelques bugs visuels et techniques
Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre a l'originalité de s'intéresser à la Première Guerre Mondiale et non à la Seconde, comme cela a été le cas pour d'innombrables titres (même si la tendance se calme carrément). Mais surtout, il prend le parti très intéressant de raconter une histoire au cœur du conflit et maintient ainsi le focus sur les personnages et la narration. Le jeu nous met tour à tour dans la peau d’Émile, un quinquagénaire français envoyé au front, de Freddie, un Américain enrôlé volontaire dans l'armée française, d'Anna, une jeune étudiante belge faisant ses études à Paris, et de Karl, le gendre allemand d’Émile, renvoyé de l'autre côté de la frontière. Au cours de ses dix à quinze heures de jeu, Soldats Inconnus va raconter leur histoire et mêler leur destin de façon à la fois dramatique et rocambolesque. C'est l'autre force du jeu : réussir à ne pas verser dans le macabre. Sans ignorer la mort de masse et le quotidien terrible des soldats, le titre d'Ubisoft Montpellier réussit tout de même à ne pas les mettre trop an avant et à introduire un peu de légèreté à son récit. Mieux : il dédiabolise l'Ennemi (du moins en partie), loin du manichéisme induit par le nazisme en 39-45.
LA GUERRE, C'EST PAS SI MOCHE
La direction artistique du soft vient clairement appuyer ce choix de donner au récit un peu plus de légèreté que ce que la réalité des faits n'autoriserait. Comme nous vous l'avions déjà expliqué dans notre dernière preview, l'UbiART Framework a encore une fois été utilisé au mieux pour retranscrire les dessins de Paul Tumelaire, le directeur artistique de Soldats Inconnus, qui avait également travaillé sur les derniers épisodes de Rayman. Ses dessins, qui tapent assez clairement du côté de la BD franco-belge, prennent vie de la plus belle des manières grâce au moteur maison d'Ubisoft, donnant aux animations un côté saccadé complètement volontaire, jouant sur les parallaxes et les détails d'arrière-plan. L'aspect bande-dessinée du soft se trouve d'ailleurs renforcé par les dialogues qui apparaissent dans des bulles, en même temps qu'ils sont grommelés par les personnages (ce qui a aussi le mérite de donner un certain sens comique aux personnages). Sans même parler de véritables cases de BD qui apparaissent par moments pour montrer une scène hors-champ ou pour dynamiser la narration entre les niveaux par exemple. Bref, visuellement, c'est vraiment très réussi, même si le théâtre des opérations ne permet pas vraiment de varier les décors.
QUI VEUT DURER DOIT VARIER
Mais Soldats Inconnus va plus loin dans le contre-pied, puisqu'il s'agit d'un jeu d'énigmes mâtiné d'un peu d'adresse, dans la veine des Oddworld, Machinarium ou autres The Cave. C'est la guerre donc, mais pas question de la jouer bourrin, il va falloir faire travailler vos neurones. L'histoire vous balade en différents points assez importants du front de l'Est tout au long des quatre années de guerre, de la boue des tranchées à la cathédrale de Reims, de Verdun à la Somme ; chaque niveau étant constitué d'une grosse énigme ou de plusieurs petits puzzles thématiques. Tous les personnages disposent de leurs capacités propres bien entendu mais le jeu ne vous laisse pas le choix du protagoniste que vous devrez incarner : vous allez tous les jouer à tour de rôle, ensemble ou séparés. Freddie l'Américain, l'homme d'action, vous offrira des niveaux plus orientés plateforme, avec des assauts à pied ou en char dans lesquels vous devrez nettoyer des zones et faire avancer les troupes. Ailleurs, les qualités d'infirmière d'Anna donneront lieu à de petits QTE bienvenus, mais qu'on aurait aimé plus corsés. Emile quant à lui pourra creuser le sol avec sa pelle afin de trouver des chemins de traverse pour ses compagnons. Et Karl, sans vous spoiler, jouera même la carte de l'infiltration !
Soldats Inconnus propose au début de chaque mission de petites explications sur des batailles, des techniques de combat, ou encore des éléments du quotidien des soldats, ce qui permet de maintenir l'histoire dans son contexte.
Si Soldats Inconnus dispose donc d'un "tronc commun" de gameplay (avec des énigmes qui vous demanderont de trouver un objet, de l'amener à un point précis pour activer un mécanisme, etc), le jeu essaie de proposer également d'autres phases plus variées, comme la conduite de taxi qui n'est pas sans rappelé la fuite des gnous dans l'adaptation vidéoludique du Roi Lion. De la même façon, Walt, le chien sauveteur qui va se lier d'amitié avec le groupe donne une dimension supplémentaire aux énigmes, puisqu'il peut se faufiler dans les trous pour aller chercher des objets, ou encore activer des mécanismes. Si on peut regretter une légère redondance concernant certains mécanismes, ces phases atypiques permettent de relancer la machine et de renouveler régulièrement l'intérêt du joueur. Ce dernier pourra également se montrer intéressé par tout le côté encyclopédique de Soldats Inconnus, qui propose au début de chaque mission de petites explications sur des batailles, des techniques de combat, ou encore des éléments du quotidien des soldats, ce qui permet de maintenir l'histoire dans son contexte. Pour les collectionneurs, il y a dans chaque niveau une série d'objets à dénicher, emblématiques du conflit, de l'époque, et qui seront là aussi accompagnés de courts articles qu'on ne peut qu'accueillir avec joie.