Test So Blonde Wii sur Wii

Le scénario global n'a pas changé et il raconte toujours l'histoire de Sunny Blonde, pauvre petite fille riche de 17 ans embarquée de force dans une croisière de luxe par ses parents. Un passage par dessus bord plus tard, voilà que notre jeune héroïne échoue sur une étrange île tout droit sortie d'un film de pirates. Les habitants sont restés bloqués quelques siècles en arrière, ce qui donne lieu à de multiples anachronismes et quiproquos. Entre l'ado férue de nouvelles technologies et les bandits de grand chemin incapables d'imaginer ce que peut bien être un téléphone, a fortiori quand il est portable, il y a un véritable monde ! L'humour du jeu ne repose pas seulement sur cet effet de contraste mais aussi et surtout sur le manque de jugeote et la superficialité de Sunny. Un parti-pris pas révolutionnaire mais plutôt sympathique, qu'il serait malvenu de montrer du doigt. Même principe en ce qui concerne les énigmes, classiques mais efficaces. Ramassage et associations d'objets, interactions avec des éléments de décor et dialogues avec de nombreux autochtones hauts en couleurs, voilà le quotidien de l'aventurier vidéoludique. L'interface est plutôt bien fichue, puisque attraper un objet à la Wiimote et le déplacer hors du cadre de l'inventaire ferme automatiquement ce dernier, ce qui permet d'associer facilement l'item à un élément du décor. Afin de ne pas passer des heures à scruter le moindre pixel à la recherche des zones interactives, une option permet de les afficher toutes. Elles se voient alors signalées par de petites étoiles scintillantes, tandis que des flèches vertes indiquent les différentes entrées et sorties de l'écran. Et lorsqu'on active une zone située loin du personnage principal, ce dernier se met alors à courir afin de ne pas trop nous faire perdre notre temps. Une bonne idée, tout de même ternie par l'impossibilité d'interrompre une action en cours. Si vous cliquez sur une flèche de changement de zone et changez finalement d'avis pour inspecter un dernier élément, vous voilà bon pour un aller-retour inutile. Dernier point concernant l'interface : les entrées de dialogues, symbolisées par un mot unique, sont grisées une fois parcourues mais redeviennent blanches quand un élément nouveau débloquent des informations inédites. Très pratique, à la fois pour ne rien louper et pour ne pas tourner en rond inutilement.

Tant va la cruche à l'eau...

Vous l'aurez compris, ce n'est pas du côté de l'interface qu'il faut chercher des poux à notre blonde préférée. En revanche, on reste assez circonspect quant au concept même du jeu, qui recycle des éléments de la version PC sans pour autant en constituer une véritable adaptation. On découvre par exemple un nouveau personnage jouable, en la personne de Nathaniel, ce qui est évidemment une bonne chose. Mais les décors et énigmes ont été étrangement retravaillés, au point qu'on pourrait parler de remix (à l'image de certaines scènes cinématiques qui bénéficient d'un nouveau découpage). Certaines zones sont inédites, mais d'autres sont recyclées et ont été redessinés. Manque de bol, les décors sont nettement moins beaux et détaillés qu'auparavant. Les effets de perspective semblent également moins réussis et l'agencement des lieux paraît plus artificiel. Des références et clins d'oeil au premier jeu sont distillés ici ou là mais on se demande un peu à qui ils s'adressent. Les nouveaux venus ne les capteront pas, tandis que les habitués de la licence ne devraient en principe pas être intéressés par So Blonde : Retour sur l'île, puisque l'effet de redite est trop prononcé. Car au delà de l'histoire en elle-même, certains casse-têtes sont identiques... même si d'autres diffèrent totalement. Tout cela ne semble avoir guère de logique et, pour qui a déjà joué à la version PC, un sentiment de confusion s'installe. De plus, aucun progrès technique n'a été effectué. Les animations des personnages 3D sont toujours aussi rigides, et leur intégration dans les décors 2D est loin d'être parfaite. L'agencement des évènements manquent par ailleurs de naturel, notamment lors des séquences de dialogues qui enchaînent parfois maladroitement une réplique, puis une animation illustrant la réplique, avant une nouvelle phrase. Cela part certainement d'une bonne intention (permettre au joueur de profiter à la fois des textes et de l'image) mais, en pratique, cela engendre de nombreux moments de flottement. En ce qui concerne la bande-son, on profite d'une version française inégale. Certaines voix sont vraiment bien jouées, tandis que d'autres frôlent le ridicule. Enfin, l'aventure est émaillée d'une quinzaine de mini-jeux (course de poulet, labyrinthes, pêche, lancer de couteaux...), hélas guère palpitants. Pour couronner le tout, ils pâtissent d'une réalisation graphique pauvre et qui tranche complètement avec le design du jeu dans son ensemble. Moralité : si vous le pouvez, procurez-vous de préférence la version PC. Dans le cas contraire, soyez prévenus que vous avez affaire à un jeu d'aventure pas complètement raté mais tout de même très imparfait.