Test Sniper Ghost Warrior 2 sur PS3 sur X360

Sniper Ghost Warrior, c’est une franchise née il y a 3 ans sur la base d'une recette qui semblait alors productive : le jeu de sniper. Le concept semblait prometteur : on achète un moteur graphique sympathique et on laisse le joueur de FPS pas stressé jouer au chasseur, en campant de longs instant pour pouvoir placer un super headshot bien planqué à un kilomètre et demi de cette méchante sentinelle qui a enfin voulu montrer sa tête à la fenêtre. Forcément pour assurer la rentabilité, on rognait sur les budgets, d’où un scénario vraiment pas folichon et une durée de vie limitée. Un mode multiplayer basique pour parachever le tout, et on vous place le produit à un prix bien compétitif. Bref, la Logan du jeu vidéo pour faire court ; un vrai produit adapté à la crise, sans ambition mais qui ne revendique rien. Et sa suite semble revendiquer les mêmes arguments, sauf que vous incarnez cette fois-ci Cole Andersson, un sniper américain qui va devoir courser un méchant Russe à travers un scénario écrit sur un bout de table à midi. Bref, rien d’excitant, une sombre trahison et des affaires de cœur comme dans une série bas de gamme qu'on peut voir entre midi et deux sur TF1. Promesse tenue.

Du plomb dans la tête

Pour ce qui est du moteur graphique, on n’est pas volé, puisque le jeu tourne sous CryEngine 3. La super bombe graphique des Allemands de Crytek va vous ravir la rétine. Certes, ce n’est pas Crysis 3 et c’est nettement moins bien codé, mais on a quand même droit à une prestation vraiment chouette de la part de GI Games. D’autant qu’on passe vraiment beaucoup de temps à au sol, d’où l’importance de bien réaliser une végétation réaliste. Pour ce qui est de la durée de vie, on garde toujours les bonnes vieilles habitudes : 5 heures pour le solo grand max. Les pérégrinations de sir Andersson ne sont pas passionnantes, et les niveaux assez répétitifs. On opère souvent dans la jungle avec des missions qui consistent à s’approcher d’un point de snipe, en esquivant ou en neutralisant silencieusement - donc au couteau - les gardes, avant de nettoyer une grande zone à l’aide de votre fusil sniper de gros calibre. Les rares scènes avec un M4 de l’épisode précédent, peu réussies je vous l’accorde, avaient quand même l’avantage d’amener un peu de distraction. Ce n’est plus le cas ici. Bref, l’intérêt du scénario ne devrait pas séduire grand monde. Toujours est-il que pour 35€, Sniper Ghost Warrior 2 ne promettait rien. Et à ce tarif, on revoit ses exigences à la baisse, et un CryEngine 3 à ce prix-là, c’est plutôt pas mal.

Les pérégrinations de sir Andersson ne sont pas passionnantes, et les niveaux assez répétitifs. On opère souvent dans la jungle avec des missions qui consistent à s’approcher d’un point de snipe, en esquivant ou en neutralisant silencieusement - donc au couteau - les gardes, avant de nettoyer une grande zone à l’aide de votre fusil sniper de gros calibre."

Concrètement, in-game, l’action n’est pas très variée. Pour les missions, deux scénarios sont possibles. Une fois la phase d’approche terminée, vous devez une fois au point de snipe faire place nette à la volée, ou bien éliminer les ennemis dans l’ordre pour protéger une équipe au sol. Un moyen comme un autre de ne pas vous faire sentir trop seul dans ce jeu. D’ailleurs bien souvent, un spotter vous guidera et vous n’aurez donc qu’à le suivre pour passer au travers des niveaux. Ce dernier sera également très utile pour vous indiquer sur qui et quand tirer, afin de déclencher quelques cut-scenes d’explosions. Dans la mécanique de jeu, la balistique est plutôt convaincante et l’impact du vent sur les projectiles aussi. Reste que dans les deux premiers mode de difficulté, un point rouge vous indique où viser pour compenser automatiquement la gravité et le vent. Cette aide ne se désactivera que dans le mode de difficulté le plus élevé, la seule vraie manière d'avoir un challenge ardu dans ce jeu finalement, car ce sera à vous de compenser vent et gravité pour obtenir le tir parfait. Pour le reste, l'environnement, aussi sympathique à la rétine soit-il, est assez limité. Hors des points de snipe et de quelques passages, vous évoluez principalement dans des couloirs invisibles définis par le script, et chaque pas en dehors sera durement réprimé par le jeu, qui fera invariablement apparaître des ennemis aux réflexes et à la précision démoniaque, vous mettant une balle dans la tête avec leurs AK-47 à plus de 500 mètres, histoire de vous renvoyer dans les clous.

C'est trop d'la balle !

Un script intransigeant donc, qui ne permet pas la moindre initiative du joueur. Pour le solo, il vous faudra donc incarner le soldat Andersson de manière très militaire, et obéir à tous les ordres donnés par vos supérieurs. Au menu des armes, il n'y a hélas pas grand-chose de disponible. En solo, vous serez équipé d'un couteau pour les assassinats silencieux, d'un pistolet équipé d'un silencieux et de très peu de cartouches, servant principalement pour les rares fois ou des ennemis se trouveront près de vous. Quant aux fusils, vous utiliserez le M700 et le CheyTac intervention la plupart du temps, sauf une fois arrivé au fameux point de snipe, où vous sortirez un calibre 50BMG. D'ailleurs, si les armes ont des différences cosmétiques, il nous a été impossible de remarquer la moindre différence en terme de puissance, chaque arme étant capable d'éliminer un ennemi en un seul coup, dans la tête ou pas, ce qui me semble un peu antinomique dans un jeu de sniper réclamant précision et têtes qui volent. Seul exception au tableau, le niveau de Sarajevo, où le joueur se retrouve plongé dans la guerre des Balkans en pleine sniper alley ; cette célèbre avenue qui en 1995, était remplie de tireurs embusqués semant la terreur dans la ville. Ce niveau est finalement le seul vrai moment ou l'on respire, un niveau dégagé et vaste, moins scripté que la moyenne, et qui permet enfin une bonne immersion dans un contexte de conflit armé.

Après 25 minutes à rester allongé pour faire 4 frags, on décide souvent de courir en bon kamikaze pour aller prendre à revers nos adversaires au pistolet. Bref, le multijoueur est donc lui aussi une version low cost de ce que l'on peut voir dans les FPS."

Pour ce qui est du multijoueur, celui-ci s'avère extrêmement frugal. En effet, un seul mode est disponible : le "Team Deathmatch" qui opposera deux équipes dans une map en face-à-face. Des cartes qui sont d'ailleurs au nombre de deux. La première vous replonge a Sarajevo, où deux immeubles se font face, tandis que l'autre vous emmène dans la jungle pour une expérience similaire, mais où vous vous dissimulerez dans la végétation plutôt qu'au milieu d'un tas de gravats. Pour ce multijoueur, la liste des armes s'étoffe par rapport au mode solo, puisque certains fusils sont débloquables. Vous pourrez donc obtenir un VSS Vintorez (Ah STALKER...), ainsi qu'un autre calibre 50BMG. De nouvelles armes qui ne changent pas grand-chose dans les faits puisque les dégâts sont absolument identiques, tout comme la balistique. D'ailleurs, le mode multi affiche le fameux point rouge d'aide à la visée, ce qui gâche un peu le plaisir, puisque la difficulté principale du titre (la compensation à la visée) est donc absente Le résultat de tout cela, c'est finalement un multijoueur où l'on s'ennuie, puisque tous les joueurs étant des tireurs d'élite la campe sera de rigueur... Après 25 minutes à rester allongé pour faire 4 frags, on décide souvent de courir en bon kamikaze pour aller prendre à revers nos adversaires au pistolet. Bref, le multijoueur est donc lui aussi une version low cost de ce que l'on peut voir dans les FPS.