Test Sniper Elite sur Xbox

"Sniper", du nom snipe, petit oiseau marron au vol irrégulier (également dénommé bécassine des marais) et particulièrement difficile à tirer. Une étymologie rarement connue mais qu’un voyage dans un centre d’entraînement nous aura permis d’apprécier (voir les photos). Entourés de professionnels, nous avons appris à compenser la distance, à viser le nez ou les dents et non la tête de nos cibles (le crâne étant trop solide), à ramper en silence l’arme au bras et à gardez une position immobile parfois de longs moments, juste pour observer. Quel rapport me direz-vous avec le jeu qui nous concerne ? Simplement tout. Mais si Sniper Elite bénéficie d’un réalisme que peu sauront appréciés, la partie jeu vidéo pure et dure est-elle suffisamment à la hauteur pour séduire les gamers ?

Discret et efficace !

L’armement nucléaire est au cœur de bien des conflits et c’est pour éviter que celui-ci ne tombe en de mauvaises mains que l’armée américaine a décidé de faire appel à vous. Plongé en pleine guerre froide avant l’heure, vous voilà donc directement propulsé sur le champ de bataille, bien souvent seul, rampant dans les débris, observant de longs instants avant d’oser sortir d’une cachette pour mieux vous glisser dans une nouvelle, l’œil rivé derrière votre lunette. Si l’ambiance si pesante des tireurs d’élite fait vite son apparition dans Sniper Elite, l’attente est elle aussi bien là et l’on passe bien vite plus de temps à observer qu’à jouer. Le réalisme en oublie alors le plaisir de jeu, et seul les plus patients (les snipers dans l’âme) toléreront d’avoir plus souvent les jumelles que l’arme entre les mains. Mais si le joueur ressent cette peur de la moindre balle perdue, il peut surtout l’infliger et avoir le pouvoir de vie et de mort sur des hommes ne se doutant même pas de notre présence reste, avouons-le, particulièrement jouissif. Du plus simple au plus compliqué, les différents degrés de difficulté joueront sur le réalisme de vos tirs et en mode professionnel, il faudra apprendre à gérer la gravité selon l’arme et la distance, compenser le vent en visant légèrement à coté et viser les points sensibles pour que votre cible n’ait même pas le temps de se rendre compte qu’une balle vient de la traverser. Les plus beaux tirs sont alors récompensés par un effet Bullet Time pour mieux apprécier les dégâts et il n’est pas rare que la balle viennent toucher une deuxième proie lors de la sortie du corps de la première.

La guerre, c’est pas toujours super !

Vous l’aurez compris, Sniper Elite est très loin des combats massifs d’un Medal of Honor ou d’un Call of Duty, et ici il faudra non seulement bien choisir ses cibles, mais aussi attendre le bon endroit et le bon moment pour tirer une première balle dont le bruit vous fera perdre l’effet de surprise. Avec ses phases d’infiltration, le jeu montre qu’a défaut d’être le plus rapide, la ligne droite est rarement la voie la plus sûre, et surtout il ne faudra pas chercher à tuer tout le monde sous peine de mourir rapidement. La distance reste en effet votre meilleure alliée, et semer la panique dans les troupes ennemies est l’arme la plus efficace tant que vous n’êtes pas repéré. Avec cette immersion et cette ambiance si particulière, on était en droit d’espérer un jeu plaisant, mais la piteuse réalisation de Sniper Elite vient vite gâcher la recette. Le gameplay est bien trop mou avec des délais d’exécution pénalisant, mais surtout les piètres graphismes nous empêchent de vivre le jeu comme il devrait l’être. Les rares textures à l’écran sont trop ternes, baveuses et nous empêchent clairement de voir à bonne distance, au point qu’il peut arriver de confondre un pied de lampadaire avec un soldat adverse. Tout simplement impardonnable pour un titre jouant exclusivement sur la distance. L’intelligence artificielle est également aux abonnés absents, et les rares alliés qui vous accompagneront ne seront d’aucune utilité en mission, allant même jusqu’à vous gêner en se positionnant entre votre canon et votre cible. Bref, le titre s’encombre d’une réalisation catastrophique faisant retomber à zéro les avantages qu’il avait su se trouver.