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Habituée depuis de nombreuses années à nous offrir des jeux destinés au grand public, la Wii nous surprend aujourd’hui en accouchant d’un titre appartenant à un genre aussi ancestral que le jeu vidéo lui-même : le shoot’em up. Une bénédiction que l’on doit aux studios Treasure, habitués à l’exercice et qui font une fois de plus étal de leur savoir-faire en la matière. Suffisamment old school pour séduire les puristes, Sin and Punishment : Successor of the Skies n’oublie pas non plus de proposer quelques nouveautés qui en font un titre original, assez en tous cas pour redynamiser un genre que l'on pensait dépassé. Une réussite quasi-totale et un incontournable pour tous ceux qui aiment les challenges relevés !
- Ultra fluide
- Jamais redondant
- Assez corsé
- De l'action non-stop
- Des boss nombreux et coriaces
- Un excellent mélange des genres
- Ce petit côté old school
- Maniabilité au top
- Plutôt joli
- Histoire un peu alambiquée
- Sound design minimaliste
- Deuxième joueur limité
Qui a dit que la Wii n'était réservée qu'aux noobs ? Certainement les mêmes qui prétendent que les hardcore gamers ne trouvent leur salut qu'en jouant sur consoles HD ou sur PC. Bien décidé à prouver que ces persiffleurs ont tort, Nintendo édite ce mois-ci Sin and Punishment : Successor of the Skies, un shoot'em up assez radical qui devrait plaire à ceux qui gardent un souvenir ému de leur interminables parties de R-Type.
Quel est le point commun entre Radiant Silvergun, Ikaruga, Gradius V et les deux Sin and Punishment ? Exception faite qu’ils appartiennent à la famille des shoot’em up, ils ont tous été développés par les petits gars de chez Treasure, un studio devenu en quelques années les spécialistes d’un genre particulièrement apprécié par les hardcore gamers. Et pour cause, dans cette catégorie de jeux, il n'est pas rare que les heures passées à jouer provoquent quelques symptômes que seules les "vrais" connaissent. Tension nerveuse, maux de têtes, douleurs aux articulations, trouble de la vision... Et oui, plus encore que n'importe quel autre genre de jeux, le shoot'em up à l'ancienne est peut-être celui qui demande le plus de concentration, le plus de patience, bref, le plus d'abnégation. Ainsi, il est assez surprenant de voir débarquer Sin and Punishment : Successor of the Skies sur Wii, console plutôt réputée pour être la chasse gardée des casual gamers de tous âges, désireux de s'amuser 20 minutes après une dure journée de travail. Surprenant, c'est le terme qui sied parfaitement au titre de Treasure car il est un jeu de shoot pur et dur, un de ces rollercoasters vidéoludiques qui énervent le joueur plus qu'il ne l'amuse.
Twist and shoot
Il serait bien compliqué pour nous de vous faire un résumé en quelques lignes de l'histoire de Sin and Punishment 2. Rien que dans le livret fourni avec le jeu, le synopsis de trois pages nous aura embrouillé l'esprit plus qu'autre chose, avec ses histoires de mondes extérieur et intérieur, ses quatrième et cinquième Terre, ses personnages humains, qui ne le sont pas vraiment, ou peut-être que si finalement. Mais peu importe, l'histoire de Sin and Punishment : Successor of the Skies, on s'en moque presque autant que celle du dernier film de Jean-Luc Godard. Pour peu qu'on ait la chance de dézinguer du monstre à tour de bras, on est prêt à accepter toutes les digressions métaphysiques possibles et inimaginables. Et sur ce point précis, nous avons été plus que servis, car Sin and Punishment : Successor of the Skies se montre plus que généreux en terme d'action et de sensations. C'est simple, ce jeu ne connait aucun temps mort. Aucun ! Si l'on retire les cinématiques, le titre de Treasure offre un maximum d’émotions au joueur, qui ne feront que monter crescendo du premier petit adversaire rencontré à l'ultime boss de fin. Si un tel exploit est possible, c'est parce que les développeurs ont eu la merveilleuse idée de faire en sorte que chaque niveau offre une expérience de jeu différente. Que ce soit dans le désert aride, au fond d'un océan, au-dessus d'une mer de lave ou encore durant la traversée d'une forêt tellement sombre que le seul moyen d'y voir un peu sera de se servir de son arme, le joueur ne fera jamais deux fois la même chose. Alternant de manière ultra fluide phases à pieds, dans les airs ou sur des routes (dans des courses-poursuites effrénées), le titre de Nintendo ne lasse jamais et peut se targuer de dynamiser un genre que l'on croyait pourtant démodé. Parvenant à doser à la perfection jeux de profondeur et défilements horizontaux / verticaux, ce jeu tire parfaitement profit des capacités de la Wii pour faire en sorte que votre écran soit noyé dans les tirs (qui viennent de partout) sans que jamais l'action ne devienne illisible. Le must est bien entendu atteint lors des affrontements avec les – très nombreux – boss, tous plus gigantesques et coriaces les uns que les autres, qu'il faudra observer de longues minutes avant d'en comprendre les attaques. Cerise sur le gâteau : même durant ces combats titanesques, le jeu ne souffrira d'aucun ralentissement, ni bug et se montrera toujours aussi fluide. Un véritable tour de force technique, qui prouve que la console de Nintendo est capable de bien jolies choses.
C'est simple, ce jeu ne connait aucun temps mort. Aucun ! Si l'on retire les cinématiques, le titre de Treasure offre un maximum d’émotions au joueur, qui ne feront que monter crescendo du premier petit adversaire rencontré à l'ultime boss de fin."
Côté gameplay également la surprise et de mise. En effet, on imaginait mal un genre aussi rodé que le shoot'em up nous proposer des nouveautés. Et pourtant, c'est encore une fois en mélangeant les style que Sin and Punishment 2 parvient à tirer son épingle du jeu. D'abord, il faut signaler que le soft propose d'incarner deux personnages. D'un côté, Isa (qui comme son nom ne l'indique pas, est un garçon) et de l'autre, Kachi (une fille). Que vous choisissiez un personnage ou l'autre ne changera pas grand chose, si ce n'est des tirs secondaires différents (bouton A). Le premier bonhomme dispose en effet d'un canon puissant, capable de faire de gros dégâts, le second persos des tirs multiples à tête chercheuse permettant d'infliger des dommages à plusieurs ennemis à la fois. Pour le reste, les deux protagonistes sont capables de tirs réguliers (en laissant le doigt appuyé sur B) et de combos pour le corps à corps (en appuyant une fois sur B). De plus, ils ont la capacité de locker un et de lui renvoyer certains de ses tirs façon joueur de base-ball ; une astuce bien pratique contre certains boss. Ainsi, Sin and Punishment : Successor of the Skies propose presque deux jeux en un. D'un côté, le shoot, de l'autre, le beat'em all. D'ailleurs, le jeu est assez surprenant au départ puisque concrètement, on shootera les adversaires comme dans un simple Virtua Cop, à la différence près que le personnage apparaît à l'écran et qu’on le déplace à l'aide du Nunchuk. Difficile alors de mettre le jeu dans une case bien précise... Shoot en scrolling ? Run & gun ? Rail shooter ? Sin and Punishment : Successor of the Skies est un peu les trois à la fois… Un mélange des genres gracieux et pour le coup vraiment original. Mais tout cela ne serait que de jolis concepts fumeux si la maniabilité n’avait pas été aussi exemplaire, car une fois encore, on ne peut qu'applaudir le travail réalisé par les studios Treasure qui livrent là un titre on ne peut plus agréable à jouer. Et bien que relativement intuitive, la prise en main ne se fera pas sans quelques minutes de domptage, obligeant le joueur à trouver la technique qui lui convient le mieux. La précision ou le rentre-dedans ? L'esquive ou le contre ? A vous de choisir. Mais une chose est certaine, il vous faudra des nerfs d'acier pour parvenir à boucler quelques passages particulièrement ardus, surtout si vous optez pour les modes de difficulté "Moyen" et "Difficile". Bref, un quasi sans fautes pour ce Sin and Punishment : Successor of the Skies auquel il manque juste un travail un peu plus soigné sur le son, des combos au corps à corps plus variés et un vrai mode deux joueurs. En effet, dans ce dernier, le second joueur n'aura le droit qu'à un réticule de visée sur l'écran et passera donc à côté de toute la partie beat'em all du titre. Trois tous petits défauts, qui ne viendront cependant pas gâcher notre enthousiasme pour un titre ô combien réussi.